Le succès de la stévia, alternative au sucre traditionnel

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Les édulcorants originaires de la plante stévia continuent leur marche triomphale sur le marché alimentaire, malgré leur prix élevé, leur goût non-neutre et quelques accrocs au niveau de l’étiquetage.

En Belgique, il est en effet interdit de mentionner ces additifs comme « édulcorants naturels ». Ce qui n’empêche pas les

entreprises de jouer sur l’aspect « vert » pour convaincre le consommateur. Après Danone, Lipton, Mérisant (Canderel) et PepsiCo, l’entreprise Coca-Cola a également récemment mis en avant ses « nouveaux » produits.

Lundi, un communiqué annonçait en effet l’arrivée d’un Sprite dont la recette contient 30% de sucre en moins, cette part étant remplacée par des glycosides de stéviol. Nestea, autre marque du même groupe, avait déjà introduit cet ingrédient il y a plus d’un an.

Contrairement à ce que de nombreux textes et sites internet claironnent, les aliments concernés ne sont pas « à la stévia ». Les glycosides de stéviol sont extraits des feuilles de cette plante sud-américaine au terme d’un processus industriel complexe, et ne peuvent pas être mis en avant commercialement chez nous comme « ingrédient naturel ». La plante Stevia rebaudiana en tant que telle ou sous forme de feuilles séchées ou de poudre n’est d’ailleurs pas autorisée comme denrée alimentaire dans l’Union européenne.

C’est pour éviter tout malentendu que les autorités belges compétentes ont tenu à préciser en 2011 les règles en matière d’étiquetage et de publicité pour ces produits d’un nouveau genre. Interdiction d’inscrire « avec édulcorants naturels », « édulcoré avec des ingrédients naturels », « avec de la stévia » ou même « avec des extraits de stévia » ou « sans édulcorants/additifs artificiels ». Il est par contre permis d’indiquer que l’édulcorant utilisé est d' »origine naturelle » ou végétale, le plus complet étant d’annoncer « avec glycosides de stéviol provenant/extraits de la stévia ».

« Les glycosides de stéviol sont obtenus par un procédé physico-chimique complexe qui ne permet pas de les assimiler à de simples extraits de plantes comme un thé », précise le texte. « L’image ou la représentation d’une feuille de stévia n’est autorisée qu’à condition qu’il soit mentionné à proximité qu’il s’agit de glycosides. »

Les glycosides de stéviol ont été autorisés comme additifs alimentaires au niveau européen par le règlement (UE) N°1131/2011 de la Commission, datant du 11 novembre 2011. Ils doivent contenir majoritairement du rébaudioside A et ne peuvent rentrer dans la composition que de certains types d’aliments, comme les céréales petit-déjeuner et les produits laitiers.

Environ dix fois plus chers que l’aspartame, les édulcorants originaires de la stévia ont également comme défaut un goût prononcé qui ne permet pas de les utiliser en grande quantité. C’est pour cette raison que les grandes marques de boissons gazeuses préfèrent les substituer à une partie seulement du sucre normal contenu dans les sodas classiques, de sorte à faire baisser leur apport calorique sans en modifier radicalement le goût.

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