Les aliments dérivés d’insectes reçoivent un premier avis scientifique sur leur sécurité de la part de l’UE

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L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a évalué pour la première fois la possibilité de produits alimentaires dérivés d’insectes. Son avis scientifique sur la sécurité de l’utilisation de vers de farine séchés dans l’alimentation humaine, adopté en novembre dernier, a été publié mercredi.

L’EFSA estime en conclusion de cet avis que l’utilisation proposée des vers de farine est sûre, et peut donc trouver sa place dans les rayons alimentaires des supermarchés. Elle recommande en revanche d’étudier la possibilité d’allergies liées à leur consommation. La Commission européenne s’était tournée vers l’EFSA sur cette question, et une société française avait aussi soumis une demande portant sur des produits contenant des vers de farine séchés. Plus précisément, il s’agit de larves du ténébrion meunier (Tenebrio molitor), un insecte de l’ordre des coléoptères.

Pour l’Europe, les aliments contenant des insectes ou des parties d’insectes sont de « nouveaux aliments » ou « novel foods », pour lesquels il existe un cadre réglementaire spécifique depuis quelques années. La nouvelle réglementation est entrée en vigueur en 2018, et elle prévoit une procédure européenne centralisée d’évaluation des produits, avant autorisation de mise sur le marché. C’est l’EFSA qui évalue scientifiquement les risques de ces « novel foods », sur demande de la Commission européenne.

Ermolaos Ververis, chimiste et chercheur en science alimentaire à l’EFSA, a coordonné le premier avis adopté sur les insectes en tant que nouveaux aliments, communique mercredi l’EFSA. Il a fallu notamment en décortiquer la composition et les apports nutritifs, ce qui est un défi, indique-t-il. Si les insectes sont souvent présentés comme une source intéressante de protéines, par ailleurs plus respectueuse de l’environnement, « les véritables niveaux de protéines peuvent être surestimés », indique-t-il.

L’EFSA a entretemps reçu de nombreuses demandes relatives à des produits contenant des insectes, un afflux qui rallonge les délais, note l’EFSA. En Belgique, il y a actuellement déjà des produits alimentaires utilisant des larves de « tenebrio molitor » dans les supermarchés. La nouvelle réglementation prévoit en effet une période de transition durant laquelle des produits qui étaient déjà légalement vendus peuvent continuer d’être commercialisés.

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