Les dessous de la brasserie Duvel
Nicolas Soenen, ambassadeur de bière, nous a ouvert les portes de la brasserie Duvel Moortgat, située dans la province d’Anvers.Saviez-vous que près de 25.000 personnes visitent l’établissement chaque année? Une preuve d’un véritable engouement pour le « tourisme de la bière ».
L’eau! Il faut entre 7 et 8 litres pour produire 1 litre de bière. Sa minéralisation va influencer le brassage, et par conséquent, le goût de la bière. L’eau utilisée durant les différentes étapes de production de la Duvel est purifiée sur le site. L’odeur peu agréable -typique d’une station d’épuration- l’atteste! La législation interdit en revanche toute réutilisation de l’eau pour la production.
Pour obtenir du malt, on fait germer les graines d’orge en malterie pour qu’elles produisent du sucre. La graine est ensuite chauffée pour arrêter ce processus de germination. C’est la température de ce séchage qui définit la couleur du malt et donc de la bière.
Interrogé sur le mode de culture des ces ingrédients, notre ambassadeur de bière nous explique qu’il existe encore très peu de bières bio car elles « offriraient moins de saveurs », selon lui. Pour rappel, la bière est composée uniquement d’ingrédients naturels, sans ajout de conservateur. L’entreprise mise également sur les énergies renouvelables puisque des panneaux solaires recouvrent le toit de la nouvelle brasserie.
90 jours sont nécessaires à l’élaboration de la Duvel. Le malt est tout d’abord brassée dans ces immenses cuves en inox (dont l’accès est normalement interdit au public pour des raisons sanitaires). La bière subit ensuite sa fermentation principale dans des grandes cuves coniques avant d’être conditionnée en bouteille et stockée pendant 2 semaines dans des caves chaudes afin de déclencher sa seconde fermentation. Elle repose ensuite pendant 6 semaines dans des caves froides pour se stabiliser. Le processus de refermentation en bouteille, inventé par Dom Pérignon, produit plus de gaz carbonique que d’alcool. Il apporte donc du pétillant à la bière.
Oui, ce système permet à la brasserie de réutiliser ou recycler toutes ses fameuses bouteilles (de couleur marron pour protéger la bière de la lumière) mais aussi ses caisses et ses étiquettes! Au coeur de cette gigantesque salle d’embouteillage, une véritable armée de machines s’affaire dans un vacarme assourdissant pour tout récupérer, trier et nettoyer avant la mise en bouteille.
Tenez le verre légèrement incliné (45°), versez la bière en augmentant peu à peu la distance entre le verre et la bouteille. Redressez ensuite lentement le verre pour obtenir un col de mousse riche et plein. Idéalement, la ligne de partage entre la bière et la mousse se situe à hauteur du logo. Tout un art!
Duvel signifie « Diable » en flamand. A l’heure où les belges étaient encore peu habitués aux bières fortes, l’histoire veut que le cordonnier du village, se soit exclamé: « Mais cette bière est un vrai diable! » en la goûtant pour la première fois. C’est une bière blonde de type triple, c’est-à-dire que la teneur en alcool de 8.5% est supérieure à celle d’une bière de consommation courante.
Il est conseillé de laisser à peu près 1 centimètre de bière (la levure) dans la bouteille lors d’un service au verre. C’est ce dépot qui donnera l’aspect trouble d’une bière normalement claire. Alors faut-il boire la bière avec ou sans la levure? L’avis de Nicolas Soenen: boire les deux, en deux fois! La bière seule pour préserver son goût et éviter une amertume trop intense et la levure seule, très riche en vitamine B, pour ses bienfaits sur l’organisme. Encore un peu et on croirait presque quela bière ne ferait pas grossir…
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