Les pommes wallonnes victimes du gel

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Les gelées nocturnes survenues fin avril ont occasionné des dégâts considérables aux vergers wallons, singulièrement aux pommiers de variétés Jonagold et Boskoop, a-t-on appris mardi à l’occasion d’un bilan établi par la filière.

La seconde moitié du mois d’avril a été marquée par des gelées nocturnes très prononcées atteignant jusqu’à -4 voire -6°C en certains endroits dans la nuit du 19 au 20 avril. Ces gelées ont été particulièrement dommageables car de nombreuses variétés fruitières étaient en pleine floraison à la suite d’un mois de mars particulièrement doux. Il est difficile d’établir un bilan précis, mais les pertes s’annoncent d’ores et déjà considérables. « On n’avait plus vu cela depuis 1991 », explique Serge Fallon, président de la Fédération wallonne horticole et du Gawi (Groupement d’arboriculteurs pratiquant en Wallonie les techniques intégrées).

Concrètement, en Wallonie, la récolte des cerises pourrait n’atteindre que 60 à 70% d’une récolte normale et la production de poire pourrait s’élever de 50 à 70% seulement d’une récolte normale. Mais la situation est véritablement dramatique pour les pommes, avec une production de Jonagold et Boskoop, les deux variétés les plus cultivées en Wallonie par les professionnels, qui pourrait n’atteindre que 15 à 25% d’une année normale. Si le gel a également fait des dégâts aux Pays-Bas, en Allemagne, en France et même en Italie, les yeux des fruiticulteurs wallons sont tournés vers la Pologne, principal producteur européen de pommes. « On entend que la Pologne pourrait aussi avoir eu des problèmes de gel mais il y a un risque que l’on se retrouve inondé de pommes polonaises, produites avec des normes sanitaires inférieures aux nôtres », avertit le président de la Fédération wallonne horticole. « La pomme sera plus chère mais elle risque de flamber si la production polonaise est aussi impactée ».

Les arboriculteurs professionnels wallons espèrent désormais que les gelées d’avril seront reconnues par le fonds des calamités, ce qui permettrait de débloquer des aides. Mais cela ne suffira sans doute pas, dans certaines exploitations, à garder la tête hors de l’eau. « Depuis cinq, six ans, les prix de la Jonagold ont souffert de la concurrence polonaise. Puis il y a eu l’embargo russe. Ce nouveau coup dur pourrait donner un coup d’arrêt à la production de pommes belges », conclut Serge Fallon.

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