Les vignobles français menacés pas les gelées

Vue sur le vignoble bordelais © iStockphoto

Une partie du vignoble en France a été touchée mercredi par un gel d’autant plus préjudiciable pour les récoltes que la végétation avait une avance de deux ou trois semaines sur la saison.

De nombreuses régions viticoles ont été touchées, en particulier « la Champagne, la Bourgogne, le Val-de-Loire, ainsi que le Languedoc-Roussillon » par des températures qui sont descendues jusqu’à -6 degrés par endroit, a indiqué jeudi à l’AFP Jérôme Despey, du syndicat FNSEA.

« La situation est vraiment délicate, car ces gels touchent des grappes qui commençaient à se constituer et risquent donc de griller et de mourir », a-t-il dit.

En Bourgogne (centre), dans la prestigieuse région de Chablis, déjà touchée par le gel l’an passé, le système traditionnel de bougies ou chaufferettes pour réchauffer l’air autour des ceps de vigne a été disposé la nuit dernière dans une partie du vignoble. « Cela fait deux nuits que je suis debout à minuit. On surveille les températures, parcelle par parcelle, et on allume les bougies dès que le thermomètre affiche zéro degré un jour humide, et -2,5 degrés un jour sec » explique à l’AFP Stéphane Aufrère, vigneron près de Chablis.

Mais il ne protège ainsi qu’une toute petite partie de son vignoble d’une vingtaine d’hectares, en raison du coût de l’opération: 10 euros par bougie, et 400 bougies par hectare, qui brûlent chacune huit heures environ.

Dans le Jura (est), réputé pour son vin jaune vieilli plus de six ans en fût de chêne, le président du Comité interprofessionnel des vins Jean-Charles Tissot, a indiqué à l’AFP que la récolte 2017 « sera largement affectée ». « On pourrait approcher les 40-50% de dégâts », a-t-il estimé.

Outre les chaufferettes, un autre système de lutte repose sur des éoliennes qui brassent l’air pour empêcher le froid de s’installer. Dans d’autres régions, des dispositifs d’aspersion projettent de l’eau sur la vigne. La fine gangue de glace qui se forme sur les feuilles et les tiges les protège du gel, comme des igloos miniatures.

Le dérèglement climatique, pointé par certains, a bon dos, selon d’autres. « Mon grand-père a vu les vignes geler début juin avec de la neige il y a une cinquantaine d’années » à Chablis, rappelle M. Aufrère.

Selon la FNSEA, sur 800.000 hectares de vigne, seuls 15% sont assurés.

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