L’Unesco pour les gourmets : 22 délices gastronomiques reconnus dans le monde

échoppe sur le marché de Mexico

Oubliez la grande barrière de corail, le Taj Mahal et les beffrois belges : le meilleur de l’Unesco se trouve dans vos assiettes.

Outre les sites historiques, merveilles de la nature et autres évènements culturels, l’organisation du patrimoine mondial reconnait aussi les habitudes alimentaires à travers le monde. Du Parmigiano Reggia-no à la cuisine japonaise ou mexicaine, du kimchi coréen au café turc : partez à la découverte du patrimoine gastronomique grâce à l’Unesco.

Diner à la française

La cuisine française n’est pas reconnue pour un aliment en particulier, mais plutôt pour ses diners en famille. À chaque grande occasion, anniversaires, mariages ou encore anniversaire de mariage, un repas est préparé afin de réunir tout le monde. Le repas dépend d’une famille à l’autre, de la saison, des recettes familiales transmises depuis des générations, ainsi que de la région. En Normandie, le diner tourne autour du cidre et du fromage, tandis qu’en Méditerranée on retrouvera plus vite une ratatouille. Le repas, très formel, commence toujours par un apéritif, suivi d’au moins quatre plats, et clôturé par des liqueurs.

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La vrai pizza Napolitana

La préparation des pizzas napolitaines, un art véritable, s’appuie sur quatre éléments : l’eau, la farine, le sel et la levure. Traditionnellement, ces ingrédients sont produits dans la zone rurale de Campania. Néanmoins, la vraie magie réside véritablement dans les mains du pizzaiolo, dont la technique est reconnue comme patrimoine immatériel. L’art de la pizza se compose de quatre phases : la formation de boules de pâtes (staglio) ainsi que l’étalement de la pâte (ammaccatura) avec le bord relevé (cornicione) dans un mouvement habile (schiaffo). La pâte est ensuite garnie dans le sens des aiguilles d’une montre, puis cuite dans un four à bois, dont le cuistot donne un mouvement circulaire. Seules deux pizzas sont considérées comme authentiques : la margarita et la marinera.

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Parme et le parmigiano

Dans un pays connu pour sa merveilleuse cuisine, la ville de Parme a été la première ville italienne reconnue comme « ville créative de gastronomie », une distinction culinaire de l’Unesco. Principalement grâce au fromage Parmigiano Reggiano, toujours fabriqué à Parme de la même manière qu’il y a neuf siècles.

Petits coeurs de Croatie

À ne surtout pas manquer : les Licitars croates, des petits pains d’épice en forme de coeur. La recette du pain d’épices est née au Moyen Âge dans les monastères européens et a conduit à l’émergence d’un artisanat à part entière en Croatie. La recette croate ne diffère pas tellement des autres : une pâte de sucre, de farine, d’eau, de bicarbonate de soude et d’épices. Toutefois, c’est sa décoration qui rend cette variante unique. Les Licitars, qui se présentent sous différentes formes, sont décorées après séchage. En général, ces biscuits sont recouverts d’un glaçage rouge opaque, avec des décorations ou des textes en glaçage blanc ou coloré. En prime, on retrouve souvent un miroir posé dessus. Cadeau populaire pour la Saint-Valentin, ce coeur en pain d’épices est également distribué lors de mariages ou autres fêtes. Désormais, la plupart des artisans travaillent dans la ville de Marija Bistrica, au nord-est de Zagreb.

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Bières belges

Notre fameux mélange d’eau, d’orge, de houblon et de levure était autrefois brassé par les moines et soeurs en guise de substitut à l’eau (non potable), même pour les enfants. Le procédé brassicole tue toutes les bactéries, tandis que le houblon servait de conservateur. C’est pourquoi cette boisson est devenue un élément vital de l’histoire, la culture et la tradition de notre pays. Aujourd’hui, on dénombre pas moins de 1500 sortes de bières belges différentes, reconnues depuis 2016 au patrimoine de l’Unesco.

Crevettes et pêcheur à cheval

Une petite assiette de crevettes fraichement pêchées pour accompagner votre bière ? Et oui, les pêcheurs de crevettes à cheval sont eux aussi reconnus par l’Unesco. Oostduinkerke est le seul endroit au monde où les crevettes sont encore ramassées à cheval. À marée basse, le pêcheur de crevettes, muni de bottes et d’un ciré, part en mer à cheval pendant environ trois heures. De temps en temps, il vide le lourd filet dans les paniers posés sur le dos de son compagnon. Depuis 2013, la « pêche aux crevettes à cheval » figure sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

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Régime méditerranéen

Depuis 2013, la cuisine méditerranéenne d’Espagne, Italie, Portugal, Maroc, Croatie, Chypre et Grèce brille sur la liste du patrimoine immatériel. Cette alimentation tourne autour de fruits, légumes, noix, huile d’olive et poisson grillé, tandis que la viande rouge est très limitée. Parmi les points forts de cette cuisine, citons l’utilisation de peu d’ingrédients pour préparer des plats savoureux, l’absence de gaspillage, la consommation de nombreux petits plats en mettant l’accent sur le partage, et le rôle de la nourriture comme rituel social. Pensez, par exemple, à la culture espagnole des tapas. Un autre aspect à souligner est le rôle des marchés où les vendeurs vendent leurs spécialités familiales. Bon nombre de ces marchés disposent également d’un petit café où les clients peuvent retrouver leurs amis, ce qui leur donne aussi une fonction sociale.

Riz espagnol

Denia, située à l’est de l’Espagne, est une ancienne ville portuaire haute en couleur où on trouve des fruits de mer frais ainsi que des fruits et légumes de Valence. En 2015, elle a été reconnue comme ville créative de gastronomie, non seulement pour sa bonne nourriture – Arroz a Banda est l’un des points forts traditionnels – mais également pour ses projets gastronomiques visant à protéger les traditions ainsi que l’environnement.

Pain turc

Championne de la gastronomie, la Turquie compte pas moins de trois entrées sur la liste du patrimoine culinaire. Toutefois, le pain turc reste peut-être le plus connu d’entre tous. Il doit cependant partager cette reconnaissance de l’Unesco avec le pain plat d’Iran, d’Azerbaïdjan et d’Asie centrale. Chaque pays détient sa propre variation, ainsi il peut être cuit dans un four en pierre ou en terre, sur une plaque de métal ou dans une marmite. En 2015, la culture de fabrication et de partage du pain plat a été ajoutée à la liste de l’Unesco. Le pain plat, également appelé lavash, katyrma, jupka ou yufka, est fabriqué et consommé quotidiennement dans chaque foyer, mais joue également un rôle important lors des mariages, naissances, funérailles et rassemblements religieux. Certains villages possèdent encore un four communal où chaque famille peut venir faire cuire son pain. L’habileté et la coordination requises pour pétrir et cuire la pâte à lavash, ainsi que la fonction sociale de sa préparation, ont également fait du pain plat arménien un patrimoine mondial.

Cocotte turque

En outre, la Turquie, ainsi que l’Iran et la Grèce, est reconnue pour leur Kekik : un ragoût à base de viande ou de poulet. Ce plat, qui fait partie d’une cérémonie ou d’une fête religieuse, est préparé en groupe. Le blé ou l’orge sont lavés un jour à l’avance. Après la prière, on joue de la musique pendant que les grains sont versés dans un grand chaudron. Ils sont ensuite martelés avec des maillets en bois. Le plat doit longuement mijoter sur un feu ouvert, avant d’y ajouter la viande et les épices le soir venu.

Café à la turque

C’est au 15e siècle que le café fut introduit pour la première fois dans l’Empire ottoman. Directement, ce fut un carton. Les Ottomans vont prendre le contrôle du commerce du café et se chargent de sa diffusion dans tout l’empire. Par conséquent, les régions précédemment conquises par les Ottomans, comme la Bosnie-Herzégovine, ont des traditions similaires à celles du rituel du café turc. Il s’agit de moudre très finement des grains torréfiés et de faire infuser le café lentement avec de l’eau et du sucre jusqu’à la formation d’une mousse. Les cafetières turques, ou cezve, font partie intégrante de ce rituel. Le café est généralement bu lentement en discutant, ce qui en fait un symbole d’hospitalité et d’amitié.

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Les pâtisseries de Gaziantep

En 2015, la ville turque de Gaziantep fut insérée dans la catégorie gastronomie du Réseau des villes créatives de l’UNESCO, notamment pour ses brochettes, ses baklavas et son katmer, une pâtisserie à base de pistaches et de beurre. Cette ville située au sud de l’Anatolie est connue pour sa longue histoire gastronomique, qui représente son identité culturelle depuis des lustres. À Gaziantep, la cuisine est synonyme de fête, de dialogue interculturel et de cohésion sociale. Aujourd’hui, de nombreux festivals gastronomiques y sont organisés. Néanmoins, le secteur se concentre également sur des projets environnementaux et écologiques comme, par exemple, la production d’énergie renouvelable grâce aux coques de pistaches.

Bergen et son poisson frais

Cette ville côtière de Norvège a été reconnue en 2015 comme ville créative de gastronomie par l’Unesco. L’alimentation biologique et la pêche durable sont l’essence de l’identité culturelle et du développement de la communauté. Parmi les spécialités locales, on retrouve la soupe de poisson, les gâteaux de poisson et le « persetorsk », un plat traditionnel de cabillaud cuit à la vapeur. Quant à la soupe de poisson, elle consiste en un mélange de bouillon crémeux de saumon et de cabillaud et des légumes.

Cocina mexicana

La cuisine mexicaine est issue du mélange des cultures culinaires des conquistadors espagnols et de celle des Aztèques et Mayas. C’est pourquoi cette cuisine traditionnelle est presque inimitable. En outre, c’est précisément grâce à cette interaction que la cuisine mexicaine n’est pas figée et s’accommode encore aujourd’hui avec bonheur d’ingrédients modernes aux accents européens, nord-américains et même asiatiques. Les plats mexicains sont réputés pour leur éventail de saveurs et de couleurs, sans oublier leurs ingrédients uniques et leurs plats à base de haricots, de maïs et de différents types de piments. Les différences régionales rendent cette cuisine très variée.

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Huîtres de Florianópolis

La ville de Florianópolis est la capitale de l’État de Santa Catarina. Mais ce n’est pas tout, elle est également considérée comme la capitale de l’huître au Brésil. C’est pourquoi Florianópolis a été ajoutée à la liste des villes créatives de l’Unesco. Sur les plages, ou en ville, tous les bars et restaurants servent une cuisine contemporaine construite autour des fruits de mer, disponibles en abondance.

Washoku, la gastronomie japonaise

Bien évidemment, la cuisine japonaise – Washoku – ne pouvait manquer à la liste du patrimoine culturel immatériel. Cette gastronomie a été reprise dans la liste pour la préserver, car les habitudes alimentaires traditionnelles commencent à s’estomper au Japon, mais également elle est fraîche, simple et préparée avec soin. Le Washoku reflète un profond respect de la nature, avec des ingrédients naturels, d’origine locale, et très peu de graisse animale. Chaque détail, allant de la manière dont le plat est préparé et présenté à la manière dont il est consommé, est issu d’une longue tradition culturelle historique transmise de génération en génération. Le washoku se compose de quatre éléments : le riz cuit (le plat principal), les soupes, les plats d’accompagnement qui parfument le riz et les tsukemono (cornichons japonais).

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Kimchi coréen

Le fameux accompagnement mariné à base de chou fermenté inséré dans une pâte rouge épicée est le must de chaque repas coréen. Chaque mois de novembre, les familles coréennes se réunissent pour le kimjang, le procédé traditionnel de fabrication du kimchi. Historiquement, elle avait lieu après la récolte, afin de faire des réserves de kimchi pour l’hiver à venir. Le kimchi existe depuis le XIVe siècle, tandis que la tradition du kimjang est née sous la dynastie Joseon (1392-1897).

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Délices de Macao

La région chinoise de Macao était autrefois une colonie portugaise, ce qui explique la touche européenne dans ses bâtiments de style portugais. L’Unesco a récompensé son patrimoine culinaire vieux de 400 ans ainsi que sa position comme l’une des principales destinations culinaires d’Asie. Sur place, on vous servira un mélange de styles de cuisine et d’ingrédients portugais et chinois, des gâteaux à la portugaise jusqu’aux côtes de porc frites.

Le méli-mélo culinaire de Phuket

L’île thaïlandaise de Phuket a été déclarée « Ville de la gastronomie » pour sa multitude de cultures, ce qui donne lieu à une gamme de plats allant du thaï au chinois, en passant par le malaisien, l’indien et même l’européen.

Le Koumis mongol

L’aïrag ou koumis est un produit laitier fermenté fabriqué et consommé dans les steppes d’Asie centrale. En Mongolie, ce vin de lait de jument est fabriqué en barattant du lait de jument frais dans un sac en cuir de vache. Cette boisson représente une source de nourriture essentielle pour les communautés nomades. Parmi ses bénéfices, notons sa richesse en vitamines et minéraux, son action contre les bactéries nocives, ainsi que ses bienfaits pour la flore intestinale. En outre, l’aïrag est imprégné d’histoire et de tradition. Ainsi, avec cette reconnaissance, l’Unesco désire protéger les connaissances anciennes nécessaires à sa bonne préparation.

Nsima du Malawi

Le Nsima est une purée épaisse composée de farine de maïs et d’eau. La pâte est collée contre le côté de la marmite à l’aide d’une cuillère en bois pendant qu’elle mijote. Le Nsima est consommé dans de nombreuses régions d’Afrique et porte différents noms. Au Malawi, il est consommé avec deux accompagnements : un plat riche en protéines – viande, poisson ou haricots – et un plat de légumes, généralement des légumes verts à feuilles. Dès leur plus jeune âge, les enfants apprennent à tamiser la farine de maïs pour préparer ce plat. En outre, la dégustation de nsima est une méthode importante pour renforcer les liens familiaux, d’où sa reconnaissance en tant que forme de patrimoine culturel immatériel.

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Plov en Ouzbékistan, ou oshi palav au Tadjikistan

Le plov se compose de riz pilaf mélangé à des épices, des légumes, de la viande et parfois des raisins secs et des baies. La cuisson se fait dans une immense casserole. Parfois, celle-ci est assez grande pour nourrir des centaines de personnes lors de mariages ou de funérailles. Les ingrédients utilisés sont propres à chaque cuisinier, toutefois les déclinaisons du plov pour le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner sont assez similaires. La légende veut qu’Alexandre le Grand ait inventé ce plat pour faire des économies en servant à ses troupes la même chose trois fois par jour. L’Oshi Palav du Tadjikistan est étroitement lié au plov ouzbeks, et tous deux figurent sur la liste de l’Unesco. Tout comme le plov, l’oshi palav est également consommé lors des grandes occasions, comme les mariages et les funérailles. En général, la cuisine s’accompagne de rencontres et de chants et l’on mange avec les mains dans un pot commun. Certains disent qu’il en existerait jusqu’à 200 variétés, néanmoins la base reste la même: de l’agneau, du riz, des oignons et des carottes, le tout mijoté dans un bouillon.

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