Pages à dévorer: huit livres culinaires… sans recettes

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Elisabeth Debourse Journaliste

Voilà huit sorties et rééditions de l’année écoulée qui nous rappellent que la littérature culinaire peut certes nourrir le corps, mais aussi l’esprit.

1. Le goût du gras

Gras, par Victor Coutard, Les Ateliers d’Argol, 111 pages.

Attention, lipophobes s’abstenir. Dans ce svelte ovni littéraire et 45 ans après le boom de la « cuisine minceur » de Michel Guérard, le journaliste Victor Coutard remet le gras au milieu de l’assiette. Longtemps accusé de tous les maux alimentaires, celui-ci retrouve ses lettres de noblesse à travers un pamphlet canaille fait d’anecdotes, de réflexions et de recettes. Carnaval, bons lipides et cuisine au beurre: le gras, c’est tout un art.

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© Les Ateliers d’Argol

2. Recettes secrètes

Le cahier de recettes, par Jacky Durand, Stock, 240 pages.

Tel père, tel fils, c’est ce que souhaite Julien, dont le paternel n’est autre que le chef reconnu Monsieur Henri. Pourtant, ce dernier lui a toujours barré l’accès aux fourneaux, sans qu’il ne comprenne pourquoi. Mais quand le papa sombre dans le coma, son fiston se met à chercher désespérément son carnet de recettes, qui contient bien plus que quelques tours de main secrets. Un roman filial autour de l’amour de la cuisine et de la transmission.

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3. Cuisine de régime

Le cuisinier du dictateur, par Kenji Fujimoto, Hugo Document, 236 pages.

Ce livre revient sur le quotidien singulier du chef sushi japonais Kenji Fujimoto, qui servit treize ans Kim Jong Il. Ce journal de bord relate la réalité de la vie en Corée du Nord autant que les frasques de deux hommes qui deviendront compagnons de débauche culinaire, avant que Kenji ne soit accusé d’être un espion à la solde du Japon et contraint de s’enfuir en prétextant une chasse aux oursins.

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4. Femme libre aux fourneaux

Une vie al dente, par Stefania Giannotti, Cambourakis, 220 pages.

« Ce n’est qu’à travers le filtre de la cuisine que je peux relire mon passé et préparer mon futur », affirme Stefania Giannotti. Architecte et militante des droits des femmes, cette Italienne, née à la fin des années 40 à Rome, est aussi une cuisinière passionnée, qui écrit dans ces mémoires un récit intime autant que le souvenir des plats qui l’ont changée. Une biographie au goût d’indépendance, sous le soleil de la Botte.

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5. In vino veritas

L’incroyable histoire du vin (édition augmentée), par Benoist Simmat et Daniel Casanave, Les Arènes BD, 264 pages.

De la Géorgie à la Toscane, des cavernes au XXIe siècle, ce bouquin raconte 10.000 ans d’aventures autour du raisin en BD. Plus terre à terre que le sublime Les ignorants (Futuropolis), c’est une joyeuse épopée vinicole qui se conte ici. Cette édition se penche aussi sur les flacons bio, comme il se doit aujourd’hui quand on veut raconter l’histoire de ce nectar qui « civilise les hommes et humanise les dieux ».

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6. La saison qui s’en va

Nagori, par Ryoko Sekiguchi, P.O.L., 135 pages.

En japonais, « nagori » signifie « la nostalgie de la saison qui vient de nous quitter ». De ce terme romantique, l’auteure, poétesse et traductrice Ryoko Sekiguchi tire une réflexion sensible sur le temps qui passe et ce qui l’habite, au-delà de la notion de saisonnalité. Ce court essai nous rapproche d’un Japon plus si lointain, mais toujours merveilleusement articulé quand il s’agit de parler de nourriture et de sentiments. L’écume des jours et la nostalgie des saveurs.

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7. Ne sushi pas qui veut

L’art du sushi, par Franckie Alarcon, Delcourt, 168 pages.

En 2013, nos voisins français sont devenus les premiers consommateurs de sushis d’Europe. Mais de quelle spécialité parle-t-on? Celle des maîtres japonais ou des barquettes de supermarchés? Pour cette bande dessinée soignée, Franckie Alarcon a voyagé jusqu’à Tokyo à la rencontre de ces sculpteurs d’oeuvres comestibles au poisson cru. Promis, après cette lecture, vous ne tremperez plus jamais vos makis dans de la sauce soja.

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8. Le monde est food

Histoires de l’alimentation, par Jacques Attali, Fayard, 376 pages.

« De quoi manger est-il le nom? », s’interroge l’économiste français Jacques Attali dans cette vaste fresque sur la place de l’alimentation dans nos sociétés. Un essai dodu qui sonde l’histoire des estomacs autant que le futur de la food, façon Sapiens de la cuisine, par l’ancien conseiller spécial de François Mitterand – qui adorait l’ortolan.

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