L’incroyable histoire du vendeur de nourriture pour poissons devenu producteur de caviar belge

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La success story belge de Royan Belgian Caviar - Getty Images

Comment passe-t-on de la meunerie à la fabrication de caviar belge d’exception? Sans encombre, s’il faut en croire la reconversion réussie du groupe familial Joosen-Luyckx, dont le Royal Belgian Caviar régale les gourmands depuis plus de 20 ans.

Au commencement était la farine. Jusqu’à ce que l’entreprise familiale Joosen-Luyckx décide de diversifier son activité en se lançant dans la production d’alimentation animale, avant de se spécialiser dans la fabrication d’aliments pour poissons au début des années 90. Une première reconversion payante, puisqu’on assiste alors à un véritable boom des aquariums en Occident. Or quand on est prêt à dépenser plusieurs centaines d’euros, ou plutôt, milliers de francs, vu l’époque, pour un spécimen rarissime, on a envie de lui fournir la meilleure nutrition possible.

Mais hors de question pour les entrepreneurs de Turnhout de se reposer sur leurs lauriers: c’est que dans la famille, on a le nez fin, et le groupe se spécialise ensuite dans l’alimentation des esturgeons, alors même que le caviar n’est alors associé qu’aux captures sauvages et non à l’élevage. Ce qui n’empêche pas Joosen-Luyckx de se lancer dans l’élevage de ses propres spécimens dès 1992. Et d’attendre patiemment dix ans avant de lancer son Royal Belgian Caviar sur le marché.

Un pari gagnant

Tout vient à point à qui sait attendre? En 2002, Royal Belgian Caviar devient le premier (et un temps unique) producteur belge de caviar. Et cinq ans plus tard, lorsque la Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction (CITES) interdit la capture d’esturgeons en mer Caspienne, mettant ainsi hors-la-loi le commerce de caviar sauvage, le pari des entrepreneurs flamands s’avère à nouveau payant. D’autant qu’entre temps, Royal Belgian Caviar a déjà atteint sa vitesse de croisière avec son alternative 100% durable à la pêche sauvage, l’entreprise belge maîtrisant et contrôlant de A à Z le cycle de reproduction de ses esturgeons. Une maîtrise qui séduit.

Contrairement aux prévisions, la pandémie de COVID-19 n’a pas eu les effets dévastateurs redoutés. Ces quatre dernières années, les ventes ont bondi dans un contexte où de plus en plus de gens veulent séparer le bon grain de l’ivraie et recherchent la meilleure qualité. La production a ainsi doublé pour franchir la barre des 8,5 tonnes en 2022″, se réjouit Cédric Paquet, Directeur commercial de Royal Belgian Caviar depuis 2012.

La consécration? Lorsque le Geranium de Copenhague a été sacré Meilleur restaurant au monde en juillet 2022 lors de la remise des trophées des « 50 Best » à Londres, notre caviar national était repris à sa carte. Et s’invite également à celle d’autres restaurants de cette liste convoitée, parmi lesquels l’Alchemist (Copenhague) classé 18e, le Hof Van Cleve (Kruishoutem) 27e, le Jordanær (Copenhague) 38e ou encore le Hertog Jan Botanic Sanctuary (Anvers) 93e.

Pour Gert De Mangeleer, aux manettes de ce dernier, Royal Belgian Caviar a d’ailleurs créé « un caviar « nanosalt » frais (avec une teneur en sel inférieure à 3,5%) destiné à sublimer sa recette signature de caviar séché dans une feuille d’algues kombu ». Le tout, avec un atout sur la compétition: clin d’oeil à ses origines, l’entreprise reste le seul producteur de caviar au monde à produire sa propre nourriture pour esturgeons.

Lesquels sont utilisés dans leur entièreté: de sa chair fumée à chaud à des produits dérivés inédits comme le sel de caviar en moulin ou le « caviar truffle », à base de caviar séché et de fromage de vache roulés en boule. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme: une approche circulaire du luxe follement au goût du jour.

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