Guy Delisle, mauvais papa…?

© Renaud Callebaud

A 46 ans, Guy Deslisle appartient à cette génération de dessinateurs révélés dans les années 2000 grâce au succès du roman graphique porté par Joann Sfar et Marjane Satrapi. Mais il nuance la notion de double qui accompagne ses autofictions.

Vient de sortir, Le Guide du mauvais père, aux éditions Shampoing. A voir : www.guydelisle.com

« Ce côté calme, naïf, un peu dépassé du personnage, c’est vraiment moi. Les autres facettes, je ne les exploite pas car elles ne me servent pas narrativement.  »

Né dans la banlieue de Québec d’une mère professeur qui  » possède un bon coup de crayon  » et d’un père dessinateur industriel dont il garde en mémoire l’odeur des  » bleus  » d’architecte  » qui sentaient l’ammoniaque « , il est le cadet d’une famille de quatre gosses.

A 20 ans, il suit des études d’animation près de Toronto avant de s’envoler, jeune diplômé pour l’Europe.  » Je pense qu’il est illusoire de vouloir vivre de la bande dessinée quand on commence dans le métier. C’est pour cela que j’ai choisi la voie de l’animation. J’ai longtemps fait de la BD pour mon plaisir. »

En 2000, Shenzhen, son troisième album, signe son premier succès. On est pourtant encore loin du carton des Chroniques de Jérusalem qui lui vaut, en 2012, le Fauve d’Or – Prix du meilleur album au festival d’Angoulême. Aujourd’hui, Hollywood s’intéresse à lui. Gore Verbinski, le réalisateur des Pirates des Caraïbes a acquis, l’été dernier, les droits de Pyongyang. Une nouvelle qui semble le laisser ni chaud ni froid. Autant que sa progéniture qui ne se passionne que modérément à son oeuvre.  » C’est normal, les enfants des auteurs de BD ne lisent pas trop ce que font leurs parents. Mes albums traînent à la maison, ça fait partie du patrimoine familial. Mais mon fils Louis préfère The Walking Dead, un comic book américain de zombies. »

Cela étant dit, à voir le sort fictif réservé au gamin dans son Guide du mauvais père – globalement fictif, faut-il le préciser ? -, on comprend mieux pourquoi. Quelqu’un qui décide d’en finir une bonne fois pour toutes avec les cloches, les oeufs de Pâques et les dessins pour kids qui ne ressemblent à rien n’est pas très recommandable. Quoique…

Antoine Moreno

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