Quentin Gréban, illustrateur jeunesse, esthète et cartésien

Quentin Greban
© DR
Kathleen Wuyard

Quentin Gréban, auteur et illustrateur belge, a signé plus de 70 livres jeunesse publiés à l’international. En pleine promotion de son dernier album, Papa, il a pris le temps de répondre à nos questions sur le vif.

La question qu’on vous pose le plus souvent?

Combien de temps je mets pour faire un dessin? Réponse: réaliser un grand dessin va peut-être me prendre trois jours, mais le réussir peut nécessiter trois semaines de plus. Tout dépend de combien de fois je vais devoir le recommencer avant d’être satisfait.

Le sport que vous pratiquez… en pensée?

Je ne suis pas très sportif, donc je les pratique à peu près tous en pensée. Mais si je devais choisir, je dirais le parachutisme. J’ai testé, il y a quelques années, et je n’en garde pas un bon souvenir. On imagine que quand on saute, on va voler, alors que moi j’ai eu l’impression d’être une balle de fusil projetée vers le sol.

L’endroit dont vous n’êtes jamais revenu?

Mes rêves. Cela peut sembler bateau, mais j’exerce un métier qui me pousse à ouvrir mon imaginaire. Quand on fait mon travail, tous les espoirs sont permis: contrairement à des carrières à l’avenir tout tracé, si j’ai un jour une chance à la Harry Potter, ma vie entière peut changer. Comme je travaille de chez moi, ça dégage pas mal de temps pour laisser mon esprit vagabonder.

La personne qui vous influence le plus?

La petite voix dans ma tête. Quand je dessine, elle est honnête, et si je me mens en me disant que c’est pas mal, elle va me reprendre et me dire que je sais que je peux faire mieux. Une fois qu’on sait l’entendre et l’apprivoiser, notre conscience s’exprime très clairement.

Le plat qui vous ramène en enfance?

Le waterzooi. Enfant, j’ai savouré celui de ma maman, une barquette Iglo à laquelle elle rajoutait des petits pois. Aujourd’hui, si j’en mange au resto, il est parfois meilleur, et pourtant, jamais aussi bon que le sien. Quand il me manque, il me suffit de dégeler une barquette!

La chose la plus folle que vous ayez faite?

Sauter à l’élastique. Pour se jeter dans le vide, il faut qu’une femme vous ait quitté juste avant, ce qui était mon cas. Trois semaines après, je suis parti au Burkina Faso: là aussi, c’était fou. J’ai pris une énorme claque, et je suis aussi content d’y avoir été que d’en être revenu. Entre l’extrême pauvreté et l’omniprésence de la religion, ça a été une confrontation à d’autres manières de penser et de vivre. Le début d’une belle remise en question.

Un métier que vous auriez pu exercer?

Plein! Si je n’avais pas peur du sang, j’aurais pu être chirurgien, et si j’avais été doué en maths, j’aurais aimé être astronaute.

Ce qui vous saoule vraiment?

Le racisme et l’homophobie. Quand on touche à ce qu’une personne est sans l’avoir choisi, cela me prend aux tripes.

Un mot pour vous décrire?

Cartésien.

Votre achat le plus bizarre?

Une vieille MG de 1969. Je suis incapable de dire quelle motorisation elle a, mais je sais que c’est un bel objet, et j’aime m’entourer de beau, car l’esthétique est mon quotidien.

Une idée concrète pour un monde meilleur?

Je suis illustrateur, pas politicien, mais je dirais de faire attention aux idées que les gens acceptent de laisser entrer dans leur tête. Mettre l’accent sur l’éducation et apprendre aux gens à ne pas croire n’importe quoi.

Ce que vous aimeriez faire, là, tout de suite?

J’achève un grand projet sur les mousquetaires, et je me réjouis de passer à la mise en couleur de la couverture dès que j’aurai terminé cet entretien.

Papa, par Quentin Gréban et Hélène Delforge, éditions Mijade. @quentingreban

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