Annie Leibovitz pour Lavazza

La photographe américaine signe le calendrier Lavazza 2009.

Le Pirelli compte définitivement un concurrent de poids. Après Helmut Newton, Albert Watson, Ellen Von Unwerth ou encore David Lachapelle, la photographe américaine Annie Leibovitz glamourise un peu plus la liste des signataires du calendrier Lavazza.

Pour l’édition 2009 de ce bel objet de marketing, la plus célèbre des photographes de célébrités s’est amusée à retraduire dans un vocabulaire kitsch et opulent les clichés les plus éprouvés sur le pays de la Dolce Vita. « J’ai choisi de représenter l’Italie avec le regard d’une étrangère. Je ne suis pas italienne, je ne veux pas faire semblant de l’être »,nous confiait Leibovitz à l’issue de la présentation du calendrier, à Rome.

Résultat : une série de sept tableaux où l’on retrouve immanquablement les thèmes de la mode (robes Dolce & Gabanna), de la cucina (Elettra Rossellini alanguie dans un plat de spaghetti cacio e pepé(es)), de la séduction (un baiser fougueux sur un pont romain), du cinéma (une Anita Edberg en miss tee-shirt mouillé),… Drôle.

Si, comme elle l’expliquait encore à l’essaim de journalistes agglutinés autour d’elle – Madame ne donne que de très rares interviews, alors quand elle lâche quelques mots, on ne la lâche plus – « la photographie, c’est aussi s’amuser ». Beaucoup de second degré dans ce travail de commande, en effet.

Mais aussi, une grande honnêteté, finalement. Pour bien signifier que ses photos ont été réalisées à New York, et non sur les lieux mythiques de la Péninsule, Leibovitz laisse apparaître, sur certaines images, des morceaux de décor de son studio. Comme pour souligner un peu plus la théâtralité et l’ironie de l’ensemble.

Cela dit, la couverture du calendrier, vigoureusement différente des autres planches, dégage quelque chose de plus personnel, profond : on y voit un mannequin en sous-vêtements, un masque chaussé sur le nez, baigné dans une lumière à la Paul Outerbridge, tragique. La scène se passe sur la place Saint-Marc à Venise. Là, où elle, et Susan Sontag, sa compagne disparue en 2004, vécurent une de leurs seules expériences italiennes. Quand l’intime se mêle au glossy, le business à l’âme. Du Leibovitz en plein.

Baudouin Galler

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