ARCHI |10 projets impressionnants qui ont marqué 2021
Comme chaque année, et malgré la pandémie, des bâtiments remarquables sont sortis de terre tout autour du globe, débordant de créativité et d’audace. Voici notre sélection non-exhaustive: attention les yeux!
Par Fanny Bouvry
1. Le Bourse de Commerce, à Paris
Tadao Ando
Le monument classé parisien, datant dans sa forme actuelle de 1889, a été réinvesti à l’initiative de François Pinault, fondateur du groupe de luxe Kering, pour y placer sa collection d’art contemporain. C’est le Japonais Tadao Ando, connu pour ses projets très minimalistes, qui s’est chargé de cette mission délicate. Ce dernier avait déjà travaillé pour l’homme d’affaires lors des transformations du Palazzo Grassi et de la Punta della Dogana à Venise en écrins pour les oeuvres du milliardaire. Dans la capitale française, le créateur nippon a imaginé une structure intérieure cylindrique en béton, de 30 mètres de diamètre et de 9 mètres de hauteur, pour accueillir les expos, générant une tension intéressante entre le passé et le présent. Dans un grand respect des lignes anciennes.
www.pinaultcollection.com/fr/boursedecommerce
2. Le centre culturel Luma, à Arles
Frank Gehry
Le centre Luma rassemble diverses fonctions sur un campus artistique, à l’initiative d’une milliardaire suisse amoureuse d’art, Maja Hoffman. L’ensemble est dominé par une haute tour déconstruite signée par l’américain Frank Gehry, qui dénote avec le bâti ancien de la ville provençal d’Arles. Situé sur l’ancienne friche ferroviaire du Parc des Ateliers, ce volume audacieux répond à sept anciennes usines issues du patrimoine industriel du XIXe siècle. Tout autour, un parc imaginé par le paysagiste belge Bas Smets fait le pari d’unifier la composition et surtout de ramener une faune et une flore diversifiées sur ce site autrefois très pauvre d’un point de vue biodiversité.
3. Little Island, à New York
Heatherwick Studio et MNLA
Cet impressionnant parc aérien de plus d’un hectare a vu le jour ce printemps sur le fleuve Hudson. Il se compose de 132 tulipes en béton de diverses hauteurs qui soutiennent le tablier vert, accessible gratuitement par deux passerelles. 350 espèces différentes, arbustes et arbres ont été installés sur le site. Ce chantier pharaonique a coûté quelques 260 millions de dollars, financés pour l’essentiel par la fondation de l’entrepreneur Barry Diller et de son épouse, la créatrice belge Diane von Furstenberg.
4. Le Dépôt d’artBoijmans van Beuningen, à Rotterdam
MVRDV
Situé à côté du musée Boijmans Van Beuningen, dans le Museumpark de Rotterdam, ce bâtiment tout en rondeurs est le premier dépôt d’art accessible au public dans le monde. Plus de 151000 oeuvres y sont stockées dans quatorze salles. Le volume imaginé par MVRDV culmine à une hauteur de 39,5 m et se façade se compose de 1664 panneaux de verre miroir, afin de refléter le panorama de la ville.
5. L’Ilulissat Icefjord Centre, au Groenland
Dorte Mandrup
Dessiné par Dorte Mandrup, ce bâtiment s’intègre au paysage glaciaire féerique grâce à son profil très horizontal. Ce centre de visiteurs est situé sur la côte Ouest du Groenland, aux confins d’un territoire classé au patrimoine de l’humanité, et a pour objectif de mettre en avant les conséquences du changement climatique. Pour imager son projet à la structure aérodynamique légère, entouré de glace et de neige une bonne partie de l’année, l’architecte parle du » vol d’un Harfang des neiges à travers le paysage « .
6. L’Infinitus plaza
Zaha Hadid
Réalisé par le bureau de feu Zaha Hadidi, l’Infinitus Plaza est le nouveau siège mondial d’Infinitus China. Le complexe est à cheval sur le tunnel souterrain du métro et est divisé en deux bâtiments qui s’interconnectent à plusieurs niveaux. L’ensemble est conçu sur huit étages comme une série d’anneaux infinis qui améliorent symboliquement l’interaction et la communication entre tous les départements. Le design crée une variété d’espaces intérieurs et extérieurs partagés qui renforcent le fort sentiment de communauté voulu par la société. Le projet intègre également des technologies environnementales de pointe.
7. LeMusée Munch, à Oslo
Juan Herreros
Le bureau d’architecture espagnol Estudio Herreros s’est chargé de la rénovation d’envergure de ce musée d’Oslo dédié à Edvard Munch, la ville ayant hérité d’une bonne partie de l’oeuvre de l’artiste, à sa mort en 1944. Le nouvel édifice dispose d’une superficie cinq fois supérieure au bâtiment originel. Un volume en béton s’élève à 60 mètres du sol sur les bords du fjord traversant la capitale, changeant véritablement le skyline de cette ville scandinave plutôt, horizontal jusqu’alors. L’institution est recouverte d’un habillage en tôle d’aluminium recyclé. Ses teintes blanches, bleues et grises assurent l’intégration avec le fleuve tout proche.
8. Le M+ Museum, à Hong Kong
Herzog & De Meuron
Ouvert en novembre 2021, le M+ Museum est le premier musée mondial de la culture visuelle contemporaine en Asie. Implanté dans un quartier culturel créé de toutes pièces sur les polders, le bâtiment fait face à la mer et s’impose dans le paysage d’Hong Kong. La spécificité de ce projet : un impressionnant volume couvert de tuiles en terre cuite et équipé d’un système LED dynamique sur la façade sud, de 110 sur 66 mètres. Sur cet écran géant sont annoncés visuellement les événements qui se tiennent actuellement à l’intérieur.
9. Le Shanghai Astronomy Museum
Ennead Architects
Ce bâtiment se revendique comme étant le plus grand musée d’astronomie au monde. Le complexe est conçu pour refléter les formes et la géométrie de l’univers et faire comprendre par l’architecture, autant que par les expositions, les logiques de l’énergie dynamique du mouvement céleste. Dédié entièrement à l’étude de l’astronomie, le musée possède un observatoire, un planétarium et un télescope solaire de 24 mètres de hauteur.
10. La Neue Nationalgalerie
David Chipperfield
L’une des oeuvres majeures de l’architecte avant-gardiste Ludwig Mies van der Rohe (1886-1969) a rouvert ses portes durant l’été à Berlin. La Neue National Galerie, construite en 1968, se présente comme un grand cube de verre entièrement vide de 2 300 m2 chapeauté d’une large toiture faite de caissons en acier noir reposant sur huit poteaux – illustration parfaite du plan libre des modernistes. Les espaces d’expo et les bureaux sont eux enterrés dans le socle. C’est le Britannique David Chipperfield qui a été chargé de la restauration minutieuse de ce manifeste d’architecture, entamée en 2015 : les 35 000 éléments de la construction ont été démontés et réparés un à un. Un véritable travail d’orfèvre qui a également permis de mettre ce chef-d’oeuvre aux normes actuelles sans le dénaturer.
www.smb.museum/museen-einrichtungen/neue-nationalgalerie/home/
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