Jardins divers: 5 exemples de jardin intégré à l’architecture
Souvent, les jardins, terrasses et plantations d’une habitation sont pensés plus tard, et pas toujours en lien avec la construction. Au détriment de la cohérence générale du projet. Voici 5 exemples où intérieur et extérieur ont été architecturés d’un trait. Avec succès.
Toile végétale
Le projet : une façade végétale, une passerelle, un toboggan et un jardin en toiture.
Les concepteurs : le bureau d’architectes Friday Office et l’arboriculteur Matthias Leunckens.
Les plantations : échinacées pourpres, plantes des prés, lavandes, stipas et véroniques à longues feuilles.
Cette maison implantée à Borgerhout porte le nom exotique de House Eden. La façade arrière est couverte de marguerites, d’asters, de lavandes, d’aubriètes, de scabieuses des champs et bien d’autres fleurs encore. Ce » jardin mural » est une toile dans un cadre de métal où fleurs, plantes et herbes aromatiques peuvent grandir. » Nous voulions cacher la grisaille des alentours, décrit Thomas Pirenne de Friday Office. Le propriétaire, Matthias Leunckens, est arboriculteur de profession et il nous a demandé une rénovation qui intégrerait le plus de verdure possible. » Une passerelle mène à une série d’annexes qui servent aujourd’hui d’atelier et d’espace de stockage. Sur le toit – où poussent des plantes des prés luxuriantes, des échinacées et des stipas -, l’équipe a dessiné un patio, d’où les enfants peuvent glisser directement dans le jardin grâce à un toboggan. » L’entretien de ce biotope vert n’est pas énorme, explique le maître des lieux. Le plus gros du travail est fourni par un système d’irrigation qui récolte l’eau de pluie sur le terrain et procure automatiquement de l’eau aux plantes. »
fridayoffice.be et snoeihart.be
Meccano en béton
Le projet : entre un patio et un pavillon.
Les concepteurs : le bureau courtraisien Steven Vandenborre Architecten, en collaboration avec l’architecte paysagiste Aldrik Heirman.
Les plantations : vigne vierge, fougère allemande et hêtre austral.
Le patio de cette maison brugeoise est assemblé de manière ingénieuse et rappelle une sorte de Meccano en béton. Les espaces, les murs, les piliers et les poutres s’emboîtent harmonieusement. Une des parois, formée d’une colonnade, joue le rôle de claustra. » Une telle construction laisse passer la lumière et offre en même temps une protection « , précise l’architecte Steven Vandenborre. Le paysage miniature du jardin a, lui, été conçu par Aldrik Heirman. Ici et là, du lierre et d’autres plantes grimpantes s’étendent sur les murs. » Le béton n’est pas nécessairement un ennemi de la nature. Les murs peuvent donner de l’ombre mais aussi dégager de la chaleur. Un bâtiment doit laisser la nature s’infiltrer à l’intérieur, l’air de rien, sans bruit. »
vdba.be et aldrikheirman.be
Chambre avec ciel
Le projet : une pergola en aluminium aux couleurs naturelles.
Les concepteurs : i.s.m.architecten, à Anvers.
Les plantations : un noyer du Japon, un érable palmé et des arbustes ornementaux.
Propriétaires d’une maison datant des années 80, à Meise, Filip et Trinh ont consulté i.s.m.architecten pour mettre à neuf et agrandir cette demeure vieillissante et ses abords. Le rez-de-chaussée a ainsi été rénové et doté d’une extension : » L’habitation a désormais une forme de L. Le risque, dans ce type de projet, c’est que l’annexe paraisse esseulée, observe Wim Van der Vurst, l’un des architectes. C’est pour cette raison que nous avons créé cette pergola qui permet de glisser sans s’en rendre compte vers le jardin. » Cette terrasse non couverte est constituée d’un squelette en aluminium aux couleurs naturelles qui dessine joliment les contours d’un nouvel espace de vie. » C’est une construction hybride qui flotte quelque part entre intérieur et extérieur. Une véritable pièce, mais sans toit. »
ismarchitecten.be
Terrasse en lévitation
Le projet : des espaces tampons entre intérieur et extérieur, liés au jardin.
Les concepteurs : l’atelier LRArchitectes, situé à Tourinnes-Saint-Lambert.
Les plantations : un érable du Japon, un skimmia du Japon, un andromède du Japon, un bambou sacré et un oranger du Mexique.
Située dans la campagne nivelloise, cette habitation est divisée en deux parties : l’une fichée dans les talus et accueillant des ateliers de céramique et mécanique ; l’autre comprenant les pièces de vie et constituée d’un parallélépipède élémentaire en béton, en lévitation (photo). » Nous voulions toucher le moins possible à la morphologie du lieu. Nous avons juste découpé une ouverture, pour l’accès des voitures, et retenu les talus avec de fines lames de béton « , explique Serge Landtmeters de LR Architectes. Cette aile principale est terminée, de part et d’autre, par des terrasses, qui jouent le trait d’union entre intérieur et extérieur et sont agrémentées de plantes. » Le séjour se prolonge donc par des espaces ouverts mais couverts par le volume en béton. Ce matériau est récurrent, on le retrouve aussi au sol et pour les escaliers qui vont au jardin. Nous avons voulu rompre avec la connotation de lourdeur de cette matière grâce aux découpes du bâtiment, qui mettent le vitrage en retrait et créent ces terrasses tampons, et en surélevant le tout de 30 cm par rapport au site. »
lrarchitectes.com
Patio sans frontières
Le projet : une pièce-jardin sans murs.
Les concepteurs : MADAM architectuur et le studio Maarten Tierens.
Les plantations : chêne vert, stipas, anémones, asters et un rhododendron.
Souvent, les architectes dessinent un bâtiment et les habitants aménagent le jardin plus tard, quand ils ont à nouveau un peu d’argent. Ici, les choses ont été pensées globalement depuis le début. Le plafond en béton de la maison se poursuit dès lors, en partie, sur la terrasse. Un grand cercle y est découpé pour laisser passer la lumière. Ce trou permet le passage d’un chêne particulier, dont les feuilles restent vertes en hiver. » On appelle cela une « pièce-jardin », explique Marit Meganck du bureau bruxellois MADAM architectuur, qui a collaboré avec l’architecte Maarten Tierens et Huis Lotte. « En été, les fenêtres coulissantes sont ouvertes et nos enfants passent de l’intérieur à l’extérieur, dans tous les sens, raconte An, qui habite les lieux. Les frontières sont littéralement floutées, ils ne savent pas s’ils jouent dedans ou dehors. C’est véritablement un prolongement de l’habitation, traversé par le vent et le soleil. »
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