Visite de la maison circulaire de l’architecte Peter Van Impe dans le Brabant flamand

maison de l'architecte Tom Van Impe
© Tim Van de Velde

La maison de l’architecte Peter Van Impe est le fruit de vingt années d’expérience. La circularité des matériaux et le contact étroit avec la nature en sont les éléments clés. La particularité? Un mur de glaise damée de quinze mètres de hauteur — d’emblée le plus haut d’Europe.

Il aura fallu six ans à Peter Van Impe et à sa compagne Evelien Broeckx pour emménager dans leur nouvelle maison. «Construire durable demande du temps et de la réflexion. Nous devons revenir à l’essentiel: bâtir un espace aussi simple que possible, mais agréable à vivre, explique-t-il. J’ai immédiatement été séduit lorsque cette parcelle située à deux pas de Tirlemont a été mise en vente. Je n’avais aucun projet de construction en tête à l’époque, mais ce terrain nous offrait l’occasion unique de vivre en contact étroit avec la nature.

Les poutres en bois ne sont pas ancrées dans le mur, elles peuvent donc être retirées plus tard. Si les résidents souhaitent un jour fermer le plancher, les trous dans le mur ont déjà été prévus à cet effet. Cette flexibilité dans l’occupation de l’espace permet à la maison de perdurer dans le temps.
Les poutres en bois ne sont pas ancrées dans le mur, elles peuvent donc être retirées plus tard. Si les résidents souhaitent un jour fermer le plancher, les trous dans le mur ont déjà été prévus à cet effet. Cette flexibilité dans l’occupation de l’espace permet à la maison de perdurer dans le temps. © Tim Van de Velde

Comme nous pouvons profiter du Vianderpark, nous n’avons pas besoin d’un grand jardin. A l’arrière, notre habitation donne sur la piste d’athlétisme. Nous utilisons l’espace pique-nique, mais il ne nous appartient pas et d’autres peuvent s’y installer. Je trouve fascinant de repenser la relation entre le public et le privé. A l’avant, nous disposons d’un petit jardin privé. Nous y avons installé un espace de stationnement, ainsi qu’un étang sur toute la largeur de la façade. Les grenouilles et les oiseaux nous procurent un sentiment de bien-être immédiat le matin, et en été, l’eau apporte de la fraîcheur.»

VUE À COUPER LE SOUFFLE

Le terrain se trouve au bout d’une rangée de douze maisons de ville, qui font partie du site Anemoon à Tirlemont. La façade latérale entièrement vitrée offre à tous les espaces de vie un lien ténu avec l’environnement du parc. Sur les façades nord et sud, de grandes fenêtres garantissent des points de vue fascinants. «Les fenêtres s’intègrent dans le mur et nous avons travaillé avec beaucoup de miroirs, afin que la frontière entre l’intérieur et l’extérieur s’estompe. De plus, nous n’avons pas de rideaux. Le regard des passants le soir ne nous gêne pas. Cela contribue à la cohésion de ce quartier résidentiel.»

Grâce à la haute façade vitrée, le parc environnant fait partie intégrante de la maison. A l’exception du Togo de Ligne Roset, la plupart des meubles sont de Martin Visser.
Grâce à la haute façade vitrée, le parc environnant fait partie intégrante de la maison. A l’exception du Togo de Ligne Roset, la plupart des meubles sont de Martin Visser. © Tim Van de Velde

En face de la façade ouest se trouve l’autre particularité de la maison: un mur de glaise de quarante centimètres d’épaisseur et de pas moins de 15 mètres de hauteur, d’emblée le plus grand mur de la sorte en Europe. «Nous avons visité la maison et le studio de Martin Rauch lors d’un voyage d’études à Vorarlberg, en Autriche. Ces bâtiments ont été entièrement construits avec la terre trouvée sur le site. Nous devons à nouveau considérer la terre comme une matière première. La qualité du sol fait la réputation de Tirlemont depuis des siècles, et il ne m’en a pas fallu davantage pour explorer les possibilités», explique Peter.

La chambre parentale et la salle de bains sont disposées sur un demi-niveau, qui est le seul à être fermé par une paroi vitrée.
La chambre parentale et la salle de bains sont disposées sur un demi-niveau, qui est le seul à être fermé par une paroi vitrée. © Tim Van de Velde

L’entrepreneur dans ce projet, Het Leemniscaat, a fait appel à l’agence bruxelloise BC Materials, forte d’une grande expérience dans le domaine. «J’aime m’entourer de partenaires compétents, confie l’architecte. Ensemble, nous avons fabriqué une trentaine d’échantillons avec notre propre sol excavé et nous les avons analysés pour tester leur résistance à la compression et ajuster leur composition.»

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PRENDRE DE LA HAUTEUR

Le mur en glaise de 15 mètres de hauteur constitue l’épine dorsale de la maison. L’escalier qui mène aux étages le longe et forme un ensemble esthétique avec les rayonnages en acier qui le jouxtent de l’autre côté.
Le mur en glaise de 15 mètres de hauteur constitue l’épine dorsale de la maison. L’escalier qui mène aux étages le longe et forme un ensemble esthétique avec les rayonnages en acier qui le jouxtent de l’autre côté. © Tim Van de Velde

Le mur de terre garantit une humidité naturelle et une bonne acoustique, et rend l’atmosphère intérieure très agréable. L’espace entre les parois renferme non seulement vingt centimètres d’isolation, mais aussi le chauffage et la ventilation. Des ouvertures discrètes dans les pans intérieurs permettent à la ventilation et au chauffage de circuler de manière organique dans l’espace.

Au niveau supérieur, semi-ouvert, se trouve la cuisine, qui bénéficiera à l’avenir d’un toit-terrasse.
Au niveau supérieur, semi-ouvert, se trouve la cuisine, qui bénéficiera à l’avenir d’un toit-terrasse. © Tim Van de Velde

La disposition de la maison a également été pensée en fonction de considérations énergétiques. «Comme la chaleur monte, il est plus efficace de disposer les espaces de vie en haut. C’est pourquoi nous avons placé la cuisine tout en haut sur un étage semi-ouvert, ce qui permettait de conserver le contact avec le salon situé en dessous. De plus, les étages supérieurs sont davantage baignés de lumière et la cuisine est plus proche de la future terrasse sur le toit. Nous avons installé un monte-charge derrière le mur en rondins, pour que nous n’ayons pas à trimballer nos courses à l’étage, ajoute Peter. Sous le plateau accueillant le salon se trouve la chambre principale sur un étage semi-ouvert. Un placard fermé et recouvert de feutre fait office de cloison. Alors que ce niveau sert d’entrée, la maison ne commence qu’un étage plus haut.»

Ce qui rend cette conception durable, c’est que tous les éléments — à l’exception des trois murs en briques, de la façade latérale vitrée, du mur en terre damée et du toit en béton — peuvent être facilement démontés. La grande boîte vide peut donc être aménagée différemment ou même recevoir une autre fonction. «Pour moi, une maison doit être conçue comme un costume sur mesure. Ce n’est qu’à cette condition qu’elle résistera à l’épreuve du temps.»

En couple, Evelien Broeckx et Peter Van Impe travaillent aussi ensemble au sein du bureau d’architecture et d’ingénierie AST77.
En couple, Evelien Broeckx et Peter Van Impe travaillent aussi ensemble au sein du bureau d’architecture et d’ingénierie AST77. © Tim Van de Velde

Peter Van Impe (45 ans)

Diplômé en 2001 comme architecte et en 2002 comme ingénieur en construction de la Provinciale Hogeschool Limburg.

Il a fondé le cabinet AST77 en 2007.

Il met l’accent sur la circularité lors de la conception et dans l’utilisation des matériaux.

Il est cofondateur de l’Atelier X et organisateur de Stadsforum Tienen.

ast77.be

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