Cinq conseils du Dr Michel Cymes pour garder la forme

Douleurs cervicales, gueule de bois, fatigue visuelle, ventre plat, alimentation, naturopathie, voici cinq conseils prodigués par le Dr Michel Cymes, médecin star et animateur de l’émission quotidienne Le Magazine de la santé.

Son rendez-vous quotidien à la télévision française fêtera bientôt ses 20 ans, mais Michel Cymes, truculent animateur du Magazine de la santé sur France 5, n’a pas pris une ride, et sa verve encore moins. Un an après Hippocrate aux enfers – où il se penchait sur le travail des médecins nazis dans les camps de la mort – le docteur revient sur un terrain qui lui est cher, à savoir celui de la santé et le bien-être au quotidien.

Voici cinq de ses nombreux conseils pour garder la forme, extrait de cet ouvrage, qui se découpe en quatre grandes parties, à savoir, les aliments bons pour la santé, les bonnes habitudes, le coin des sportifs et les conseils pour garder la forme. Rien de spectaculaire ni d’insurmontable, une mine d’informations et de bons conseils, pleins de promesses (en l’occurence, vivre mieux et plus longtemps).

Faites du sport après avoir fait la fête

Cinq conseils du Dr Michel Cymes pour garder la forme
© Jupiter Images

Lendemain de fête… Vous vous sentez en petite forme, un rien léthargique et la seule pensée d’avoir à faire un léger décrassage sportif vous donne envie de mourir… C’est sûr, quand on a dansé, bu, voire fumé, la veille, l’excuse est toute trouvée pour qui veut rester au lit.

Erreur.

D’ailleurs, que font les athlètes après une compétition dont ils ressortent forcément fourbus ? Ils sacrifient à l’inévitable jogging de récupération. Il en va de même pour vous : bougez, même si vous croulez de fatigue.

Bien sûr, je ne contesterai pas l’utilité d’une petite sieste. Je dis bien « petite ». Pas question de passer l’après-midi au lit ! Assoupissez-vous pendant quarante-cinq minutes, une heure tout au plus… Ensuite, buvez un grand verre d’eau, puis un autre, et trouvez la force de vous botter les fesses afin d’aller faire un peu d’exercice. La fatigue vous étreint ? Précisément : nagez, courez, pédalez ! Vous allez vous mettre en sudation, vous allez transpirer et ce n’est pas plus mal, car cette transpiration va favoriser l’élimination de tout ce qui vous met la tête et l’estomac à l’envers. L’idée, ici, n’est pas de taper un record mais bien de transpirer pour ôter du corps tous ces éléments qui sont aussi indésirables que les substances que l’on fabrique quand on fait un effort physique. Exit les toxines ! D’ailleurs, vous remarquerez que ceux qui sont habitués à faire du sport gèrent plus facilement que les autres les excès d’une grosse soirée pour la simple et bonne raison que leur corps est habitué à éliminer les déchets…

Après l’effort, le réconfort d’une douche, voire d’un bain, plus décontractant, suivi d’un repas léger, vous assurera une nuit riche en sommeil lent profond, celui-là même qui vous remettra d’aplomb pour que les conséquences de la fiesta ne soient plus qu’un mauvais souvenir.

Contre les douleurs cervicales

Cinq conseils du Dr Michel Cymes pour garder la forme
© iStockphoto

– Au fait, c’était quand, la dernière fois que vous avez changé d’oreiller ? La question n’est pas anodine : des cervicales en bon état, ça passe par un oreiller de qualité, donc non usé. Après, il importe de le choisir en fonction de la position dans laquelle vous dormez.

Si vous roupillez sur le côté, l’oreiller sera épais, de manière à bien maintenir vos cervicales. Vous préférez vous allonger sur le dos ? Pas de problème : offrez-vous un oreiller plutôt ferme. Vous êtes plutôt du genre à vous affaler sur le ventre ? C’est le moment d’investir dans un oreiller plat, souple et peu volumineux : ainsi, votre tête restera dans le prolongement de votre colonne vertébrale.

– À quand remonte votre dernier contrôle ophtalmologique ? Et votre dernière visite de routine chez le dentiste ? Questions encore moins anodines que la précédente… Bien des douleurs cervicales proviennent de problèmes dentaires ou oculaires. Quand l’oeil fatigue, le cou se tend, sollicite à l’excès les muscles de la base du crâne qui ont la mauvaise idée de fonctionner directement avec les yeux. Et la boucle est ainsi bouclée… Pour la rompre, consultez une fois par an. Et pensez à ces choses simples comme la chasse aux reflets sur l’écran ou le réglage de sa luminosité (qui peut varier tout au long de la journée).

– Mesdames, je sais, pour vous l’avoir entendu dire, que votre sac à main contient toute votre vie… Et forcément, ça pèse… Donc le porter toujours à la même épaule finit par entraîner un déséquilibre prélude à des douleurs cervicales. Solution n° 1 : alterner épaule droite et épaule gauche. Solution n° 2 : faire le ménage dans votre sac pour l’alléger. Solution n° 3 : trimbaler deux sacs (l’un à l’épaule, l’autre à la main) qui seront forcément moins lourds. Solution n° 4 : opter pour le sac à dos, même si, sur une robe longue à dos nu, c’est moyen…

– Aux drogués du smartphone et de la tablette tactile, je rappelle qu’il faut garder la nuque et le dos aussi droits que possible. Sinon, c’est le text-neck assuré ! Il faut donc s’efforcer de poster l’écran à hauteur des yeux, histoire d’éviter de pencher la tête en avant ou de fléchir le cou. Par ailleurs, si vous comptez vous en sortir en m’expliquant que vous n’utilisez que votre téléphone fixe pour appeler les amis, c’est raté car, à coup sûr, vous calez le téléphone entre l’oreille et l’épaule. Ce mouvement, comme tous les mouvements répétitifs asymétriques, est à proscrire.

– Malgré toutes ces recommandations, vous sentez poindre une douleur au cou. Penchez la tête en avant puis en arrière. Faites-le très lentement. Ensuite, tournez la tête à droite et à gauche.

Relâchez les épaules. Recommencez. Cela vous soulagera, j’en prends le pari.

Contre la fatigue visuelle

.
.© iStockphoto

– Votre métier vous oblige peut-être à lire des tonnes de documents. Alors pour éviter d’avoir les yeux expressifs du mérou pris dans les feux de la lampe torche du plongeur, commencez par placer vos documents à 50 ou 60 centimètres de votre visage. En mettant de la distance entre vos yeux et ce qu’ils lisent, vous en mettrez entre vous et la fatigue oculaire…

– Qui se pique d’engloutir des pages et des pages d’une littérature qu’il n’a pas souvent choisie, boulot oblige, doit penser à faire quelques pauses. Vous avez le choix : prendre l’air pendant quelques minutes, faire travailler vote vision globale en prenant le temps de regarder ailleurs, au loin, entre deux pages ou encore poser une compresse humide sur vos yeux. Tout cela vous soulagera.

– L’ordinateur est souvent incontournable au travail. En revanche, à la maison, vous pouvez décider de débrancher. Ce conseil relève du bon sens élémentaire et je m’étonne qu’il soit encore si peu suivi…

Ventre plat et idées reçues

Cinq conseils du Dr Michel Cymes pour garder la forme
© iStockphoto
Combien de fois ai-je lu des papiers qui recommandaient de faire des abdos pour avoir le ventre plat ? Quelle bêtise ! Croire qu’on peut perdre sa bouée ventrale en travaillant sa sangle abdominale, c’est s’exposer à des désillusions, être victime d’une légende inventée pour vendre des bobards. Quand vous faites des abdos, vous travaillez le muscle abdominal. Parfait. Et il se trouve où, le muscle ? Sous le gras ! Eh oui, il fallait y penser. Donc, le muscle se renforce (ce qui est une bonne chose) mais le gras, lui, est toujours là. Et le seul moyen de le faire disparaître, le gras, c’est de le perdre ! Comment ? On en revient toujours aux mêmes règles : adapter son régime alimentaire et faire de l’exercice en endurance, ce que l’on appelle du cardio long, comme la course à pied, le vélo ou la natation. On estime qu’on commence à taper dans le gras à partir d’une quarantaine de minutes d’effort (jogging). On entre alors dans ce que l’on appelle la lipolyse, mot savant d’origine grecque qui désigne le processus de combustion de la masse grasse dans le corps.

Mais il semble que tout le monde n’ait pas la chance (ou le courage) de vivre ce phénomène… S’agissant de la masse grasse dans le corps, 2 hommes sur 6 sont trop ronds à 30 ans, et on passe à 2 sur 3 à la quarantaine. Les choses ont tendance à se dégrader avec l’âge car la masse musculaire fond au fil des ans, laissant place à du tissu adipeux, beaucoup moins gourmand en énergie (et nettement moins esthétique). Résultat : à activité égale, le corps consomme 5 % de calories en moins tous les 10 ans. Ajoutez à cela un style de vie moins nerveux, l’embourgeoisement qui vous fait aimer les bons petits plats et vous aboutissez à un relâchement des abdos que vient recouvrir une bonne couche de graisse.

Même s’il n’est jamais trop tard pour changer de mode de vie, je recommande de prendre de bonnes habitudes le plus tôt possible. Chez le jeune adulte, la graisse ne représente en moyenne que 15 % du poids du corps. Les muscles prédominent. Et ce sont de grands dévoreurs de calories. Les faire bosser avec régularité les aidera à retenir le message. Le corps a de la mémoire, il aime les habitudes. Alors il faut lui en donner ! Mais de bonnes ! Car il s’inscrira aussi volontiers dans un dynamisme de tous les instants qu’il se satisfera d’un confort pantouflard. Dès lors, à vous de choisir.

À propos de la naturopathie

Cinq conseils du Dr Michel Cymes pour garder la forme
© iStockphoto

En matière alimentaire, c’est pareil : il existerait des erreurs à ne pas commettre.

J’appartiens à la confrérie des médecins. On y trouve de tout, y compris des nutritionnistes qui ont pris habitude de se prendre le chou (excellent aliment par ailleurs) avec certains naturopathes sur la question des associations alimentaires. Pour certains médecins, ce ne sont que foutaises car elles n’ont pas de fondement scientifique. Cependant, je ne saurais ignorer que la démarche des naturopathes intéresse de plus en plus de personnes persuadées qu’en appliquant certaines règles de combinaisons alimentaires, elles digèrent mieux. Ou ont l’impression de mieux digérer… Je respecte ce ressenti et confesse qu’il est difficile de se faire une opinion, la science ne pouvant tout expliquer. Dès lors, si la naturopathie attise votre curiosité, si vous y êtes sensibles, si vous adhérez à son discours, je me propose ici de m’en faire le relais, à titre purement informatif.

Disons que pour les naturopathes, il en va des combinaisons alimentaires comme des combinaisons vestimentaires. Mettez un pantalon rouge, un pull orange et une casquette rose et vous constaterez immédiatement les dégâts. Pourtant, pris séparément, chaque vêtement peut avoir son charme et son utilité. Mais, associés, ils vous transforment en perroquet (encore que le couturier Christian Lacroix ait en son temps été capable d’oser des associations de couleurs de ce type sous les vivats de la foule en délire, mais bon, tout le monde n’est pas Christian Lacroix…).

En matière alimentaire, c’est pareil : il existerait des erreurs à ne pas commettre. Prenez la viande rouge. Elle contient du fer que le corps ne demande qu’à assimiler puisqu’il en a grandement besoin. Problème : si vous mariez votre bon vieux steak avec du thé ou du café, l’assimilation du fer sera freinée. En revanche, si vous lui adjoigniez du persil, vous avez tout bon car le persil est riche en vitamine C, laquelle facilite l’absorption du fer par l’organisme. La vitamine D, que l’on retrouve dans les poissons gras comme le saumon ou la sardine, fait, elle, excellent ménage avec le calcium (présent dans les produits laitiers ou les épinards) dont elle facilite l’absorption.

On pourrait ainsi, tout en ayant l’impression d’avoir un comportement alimentaire vertueux, souffrir sans vraiment comprendre pourquoi de troubles digestifs, de fatigue chronique, de ballonnements. Si cela vous arrive, les naturopathes vous diront qu’il y a une forte probabilité pour que la cause en soit l’inadéquation entre différents aliments ingérés au cours d’un même repas. La digestion, pour être réussie, aurait besoin de bonnes combinaisons alimentaires.

Au début du siècle dernier, un certain Herbert Shelton proposa des associations alimentaires censées maintenir en bonne santé. Nombreux sont ceux qui, aujourd’hui encore, en font la promotion alors qu’elles n’ont aucun fondement scientifique. Mais il semble qu’ils y trouvent leur compte. Dont acte…

Suivre les principes de Shelton consiste, au préalable, à classer les aliments en sept familles de tailles inégales, pas forcément complètes, mais ayant toutes leur utilité :

– Les protéines fortes : viandes, volailles, poissons, crustacés, oeufs et fromages à pâte cuite comme le comté, le gouda, le gruyère, la mimolette ou l’emmental.

– Les protéines faibles : amandes, noisettes, champignons, algues, tofu, soja et légumes secs, dont les plus courants sont les pois cassés, les fèves, les lentilles et les haricots blancs ou rouges.

– Les protéines des fromages frais : yaourts, petits suisses, ricotta, mozzarella, fromage blanc, fromage de chèvre ou de brebis, mais frais !

– Les farineux forts : riz, pâtes, blé, orge, seigle, maïs, pain complet…

– Les amidons faibles : biscottes, boulgour, flocons de céréales, potiron, pommes de terre, châtaignes…

– Les fruits.

– Les légumes verts, crus ou cuits.

À partir de ce classement, Shelton suggère d’associer les aliments dont le mariage permet à la fois une bonne digestion et une bonne assimilation. Pour ce faire, il propose ses propres règles :

1. Pas de protéines fortes avec les farineux forts.

2. Pas de farineux forts avec les protéines fortes et les fruits.

3. Pas de fruits avec les protéines fortes, les protéines faibles, les farineux forts et les amidons faibles.

4. Les légumes verts et les protéines de fromages frais se marient avec tout le reste.

Tout cela, vous en conviendrez, est assez contraignant. Il y a peut-être plus simple à faire quand on souffre d’une digestion faiblarde.

1. Quand vous mangez des protéines animales, réduisez voire éliminez les féculents et remplacez-les par des légumes.

2. Quand vous mangez des féculents, accompagnez-les de protéines végétales ou alors d’une protéine animale mais légère et en plus petite quantité (oeuf à la coque, tranche de jambon), les légumes étant toujours recommandés.

3. Mangez les fruits (notamment le melon et la pastèque) de préférence en dehors des repas si vous sentez que ça ballonne et que vous vous sentez mieux ainsi.

Si, en tenant compte de ces principes, vous vous estimez en meilleure forme, grand bien vous fasse… De nombreux naturopathes estiment, expérience à l’appui, que leur respect permet de régler une majorité de problèmes digestifs. Mais il ne faut pas perdre de vue que bien des choses dépendent aussi du mode de vie, de l’exposition au stress, de mille et un paramètres qui font que chacun d’entre nous est unique. Et gardez présent à l’esprit que, quel que soit votre objectif (ne pas grossir, rester en bonne santé, éviter les digestions difficiles…), l’important est avant tout de manger des quantités raisonnables en prenant le temps de le faire (la mastication, encore et toujours…). Cette approche vous simplifiera la vie au moins autant que toutes les combinaisons alimentaires du monde.

.
.© DR

Extraits de Vivez mieux et plus longtemps, de Michel Cymes, éditions Stock, 269 pages.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content