Cet été, on s’épile (ou pas) le maillot (et le reste)?

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A l’approche de l’épreuve du maillot revient la sempiternelle question de l’épilation chez ces dames. Alors, on s’épile ou pas le corps cet été ?

Selon une étude relayée en 2016 par l’agence Reuters menée par une chercheuse de l’université de Californie basée à San Francisco, une majorité des femmes interviewées âgées de 18 à 65 ans (84%) s’épilent l’intégralité ou une partie des poils qui apparaissent aux différents endroits de leur anatomie. Parmi elles, 62,1 % ont déjà, au moins une fois, testé l’épilation intégrale du pubis. En France, selon une autre enquête récente, ce taux grimpe à 85% de femmes épilées du maillot.

La question est de savoir la raison pour laquelle elles le font. Car, contre toute croyance, l’épilation du maillot n’est pas un acte hygiénique. Les gynécologues mettent d’ailleurs en garde contre les micro-agressions subies par la peau sensible dans cette zone, quelle que soit la méthode utilisée pour enlever les poils. Cire, épilateur, rasoir ou crème, aucune méthode n’est privilégiée par rapport à une autre. Autre problème rencontré : quand l’épilation se fait trop fréquente, la peau devient vite irritée. Les épilations ratées représenteraient ainsi 3 % des urgences en gynécologie.

Mycoses et MST

Depuis plusieurs années, les études inquiétantes s’accumulent à ce sujet relaye le site Madmoizelle.com. Emily Gibson, directrice du centre de recherche sur la santé de Washington, dénonçait de la sorte l’épilation du maillot en 2012 : « Lorsque l’irritation est combinée à l’environnement chaud et humide des organes génitaux, on a un milieu de culture parfait pour certaines des plus méchantes bactéries pathogènes. »

Les mycoses font partie des problèmes de santé les plus répandus, ainsi que l’herpès. Plus grave, les risques vont jusqu’à des maladies sexuellement transmissibles. Les poils présents à ces endroits ont en effet leur utilité: ils limitent les zones de frottement et favorisent le glissement d’une peau sur une autre lors des rapports sexuels.

Pourtant, selon l’étude américaine précitée, la majorité des femmes (60%) affirme s’épiler pour l’hygiène et la propreté intime…tandis que 56% le font pour les relations sexuelles et 32% pour des raisons esthétiques.

Il n’en est que l’épilation du maillot est une tendance bien ancrée dans les moeurs. Et gare à ces dames qui ne s’épileraient pas cette zone du corps, ni les aisselles d’ailleurs…

Un tue-l’amour ?

Car dans ce domaine, hommes et femmes ne sont pas égaux face aux poils. Chez les hommes, être poilu est un signe de virilité alors que chez la gent féminine, être trop poilue s’apparente à un tue-l’amour.

Selon un sondage* menée en France par l’Ipsos pour la marque de rasoirs Wilkinson, les hommes ont une attitude assez ambivalente sur le sujet. Ils pensent à la fois (à 54 %) qu’on en demande trop aux femmes… mais en même temps, ils les préfèrent sans poils, contribuant largement à la pression sociale qui « oblige » en quelque sorte les femmes à s’arracher tout poil disgracieux que ce soit sous les aisselles, sur les jambes ou sur le pubis.

Ils sont pourtant 63% à dénoncer un « effet de mode », mais paradoxalement, estiment à 86 % « qu’il est important que les femmes soient épilées pour être séduisantes ». Ce chiffre grimpe même à 93% chez les Français âgés de 25 à 34 ans qui expliquent y être sensibles, contre 79 % des plus de 55 ans, relate le site Grazia. Les femmes ne sont pas en reste, puisque 46% d’entre elles considèrent que les hommes doivent eux aussi se dépiler pour être séduisants. Un chiffre bien éloigné de celui de leurs homologues masculins, mais qui indique que la pilosité peut également devenir une préoccupation masculine.

La mode hippie d’afficher fièrement ses aisselles poilues est donc loin de faire son come-back, même si certaines femmes revendiquent la liberté d’exhiber leur pilosité, comme le prouve l’engouement du hashtag #Lesprincessesontdespoils lancé l’été dernier par la jeune Belge Adèle Labo sur Twitter.

*Sondage réalisé par Ipsos pour Wilkinson, entre le 17 et le 20 janvier derniers, auprès d’un échantillon de 2.198 Français, représentatif de la population française âgée de 16 ans et plus.

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