Drunk Elephant, la vision clean du skincare débarque en Belgique

Littles, un kit de miniproduits. © SDP
Isabelle Willot

La marque américaine de soins clean Drunk Elephant débarque en Belgique le 1er juin. La fondatrice Tiffany Masterson bannit une série d’ingrédients de ses produits. Elle nous dévoile en primeur une nouvelle philosophie du skincare.

Drunk Elephant, l’une des marques phares de la «clean beauty», arrive enfin en Belgique. Avec son nom décalé et ses emballages pop et recyclables, elle a su en moins de dix ans s’imposer comme un acteur alternatif d’un secteur en ébullition. C’est en partant de ses déboires que Tiffany Masterson décide de lancer en 2012 sa propre gamme de produits. «J’avais constamment des problèmes de peau, rappelle-t-elle lors de l’entretien exclusif qu’elle nous a accordé depuis son bureau à Houston. Une hyperséborrhée sur la zone T, des pores dilatés, des éruptions cutanées en cascade que j’attribuais à un épiderme que je croyais sensible. Je changeais tout le temps de produit, rien n’y faisait. J’ai alors décidé de me pencher sur les formules.» C’est ainsi que l’entrepreneuse américaine identifie une liste d’ingrédients qu’elle baptise les «Suspicious 6» avant de les bannir de ses futurs cosmétiques. Alors que l’industrie ne jure que par le «layering» – soit la superposition couche par couche de sérums et de crèmes –, elle encourage les mélanges dans le creux de la main.

Vous avez sélectionné six indésirables pourtant autorisés par l’industrie…

Mon but n’est pas de faire peur au consommateur. Je ne dis d’ailleurs pas que ces produits sont toxiques. Dans cette liste d’ingrédients suspects, j’ai retenu les huiles essentielles, les silicones, les écrans solaires chimiques, le sodium lauryl sulfate qui est un agent moussant, les parfums et colorants et les alcools asséchants. Ils sont souvent inutiles et leurs pseudo-bénéfices sont totalement contrés par les inconvénients bien supérieurs que provoque leur usage. Par contre, et c’est démontré scientifiquement, ce sont des agents sensibilisants. C’est leur présence qui rend de nombreuses peaux réactives.

Tiffany Masterson © SDP

Est-ce pour cela que vous préconisez une sorte de «détox» de la peau que vous avez baptisée le «drunk break»?

Exactement! J’ai mis au point un kit de miniproduits, appelés «Littles», qui vous permettent de tenir un mois, à combiner selon votre envie. L’idée est de voir ce que devient votre peau sevrée des ingrédients indésirables. Mais vous pouvez aussi vous contenter d’un nettoyant et d’un soin hydratant. Une fois que les compteurs sont remis à zéro, vous pouvez commencer à jouer avec des actifs plus puissants. Et voir comment votre peau réagit.

On dit que la dose utilisée peut être la cause du problème. En superposant toujours plus de produits, ne risque-t-on pas d’atteindre une dose critique?

Chez Drunk Elephant, nous ne pratiquerons pas le layering. Et même s’il m’est difficile de dire à quelqu’un combien de produits il ou elle a le droit d’utiliser chaque jour, je préconise plutôt des routines simples qui correspondent à vos envies cutanées du moment. Vous choisissez ce qui vous fait plaisir. Comme vous le feriez avec des fruits pour votre smoothie. Toutes nos formules sont compatibles et peuvent être mélangées dans le creux de la main. La base pour moi, c’est au moins un hydratant et un sérum à la vitamine C. La seule chose qu’il faut ajouter par-dessus, c’est un écran solaire pour qu’il forme une barrière protectrice physique.

Enivrez-vous! C’est en se renseignant sur l’huile de marula qui allait devenir, grâce à ses propriétés antioxydantes, l’un des actifs stars de la marque, que Tiffany Masterson découvre d’étranges vidéos d’éléphants trébuchant comme s’ils étaient «saouls» après avoir mangé des fruits de cet arbre dans le célèbre parc Kruger, en Afrique du Sud. «Un pur mythe finalement, s’amuse-t-elle. Mais j’étais à la recherche d’un nom qui ne soit pas prétentieux et qui permette de sortir du lot. J’ai tenu bon quand on a tenté de me dissuader et cela a clairement joué en ma faveur. Les premières impressions comptent lorsque vous lancez votre business, en ce sens, le choix de ces packagings fun que l’on a envie d’aligner dans sa salle de bains procédait de la même logique. Nos formules incroyables ont ensuite fait le reste.»

En excluant les filtres chimiques souvent perçus comme plus confortables, ne prenez-vous pas le risque de voir les gens zapper cette étape essentielle?

Les nouvelles technologies de formulation permettent aujourd’hui d’obtenir des textures à base de zinc qui sont quasiment invisibles et agréables à appliquer. Certains filtres chimiques que l’on accuse d’être nocifs pour la barrière de corail sont peu à peu interdits. Le fait que les filtres minéraux agissent comme une barrière physique est un plus indiscutable. Je suis convaincue que la cosmétique va s’éloigner des filtres chimiques.

Quelle est l’évolution la plus marquante que vous ayez observée dans l’industrie de la beauté depuis le lancement de Drunk Elephant il y a dix ans?

Les acides sont devenus une catégorie de produits à part entière. Nous proposons sept références. Notre peau les tolère très bien à condition de ne pas avoir été sensibilisée. Pour moi, un exfoliant à base d’acide est un élément essentiel de toute routine au même titre qu’un nettoyant, qu’il convient d’ailleurs de manier avec prudence. Inutile d’adopter le double nettoyage deux fois par jour! Au risque de décaper votre peau, d’attaquer la barrière cutanée, et de la sensibiliser.

L’assortiment complet sera disponible dès le 1er juin dans 30 boutiques du réseau Ici Parix XL et sur iciparisxl.be

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