Le soleil, ce faux ami: comment préparer sa peau pour s’en protéger
L’apprivoiser pour mieux s’en protéger … Le temps passé hors de la maison a beau nous être compté, pas question de faire l’impasse sur une protection solaire adaptée à nos activités extérieures. La peau mal préparée car longtemps confinée aura tout à craindre des expositions sauvages de l’été.
Le soleil, c’est la vie. Un sacré booster d’endorphines, aussi. Sans parler de son rôle bénéfique sur l’humeur et la qualité du sommeil. Rien d’étonnant à ce que l’on recherche sa compagnie, encore plus sans doute en cette période de (dé)confinement qui nous a privés pendant plusieurs mois d’un accès libre à la lumière du jour. Ce serait oublier un peu vite que sous ses dehors chaleureux, le soleil cherche parfois à avoir notre peau. » Le bronzage que les gens continuent à rechercher en Europe n’a rien de sain contrairement aux apparences : il est le signe qu’il y a eu un dommage et cela devrait nous alerter « , rappelle le docteur Niels Horst, dermatologue à l’hôpital universitaire d’Anvers (UZA).
Une prudence accrue
Selon ce spécialiste, les personnes qui d’ordinaire sortent très peu – souvent parce qu’elles exercent une activité professionnelle à l’intérieur – et passent soudain toute une semaine allongées à bronzer dans les régions où le soleil tape dur ont le plus de risque de développer un mélanome. La prudence s’impose donc plus encore cette année où la plupart des adultes et surtout des enfants sont beaucoup moins sortis que d’ordinaire au printemps, empêchant ainsi la peau de s’armer en douceur contre les ravages des rayons. »
Le bronzage est le signe qu’il y a eu un dommage et cela devrait nous alerter
Dans nos cultures, qu’on le veuille ou non, le hâle reste encore synonyme de bonne santé et de beauté, admet le docteur en sciences pharmaceutiques Olivier Doucet, vice-président recherche et développement chez Lancaster. Certains confrères vont considérer le bronzage comme une cicatrice. Mais on peut le voir comme une défense naturelle de la peau. Plutôt que de diaboliser le soleil, il faut apprendre à l’apprivoiser comme un animal dangereux et à vivre avec lui en bonne intelligence. En tenant compte de son intensité, du type de peau que l’on a et du temps que l’on compte passer dehors. » Histoire de choisir, en fonction de ces paramètres, la meilleure protection qui soit.
Je passe toute la journée dehors
Même si le soleil est moins agressif chez nous que dans les contrées du Sud, les peaux des habitants du nord de l’Europe, en particulier les plus claires, ne sont pas non plus armées pour faire face à de longues expositions. » Si vous comptez passer toute la journée dehors, restez à l’ombre, intime Niels Horst. Mais si vous ne pouvez pas vous empêcher de prendre le soleil, optez pour un SPF 50 à appliquer au minimum toutes les deux heures. » Et chaque fois que vous sortez de l’eau, si vous avez la chance d’avoir une piscine à proximité. Dans tous les cas, évitez à tout prix les heures les plus dangereuses, entre midi et 15 heures.
Je fais une à deux heures de sport
Le soleil peut être traître en Belgique, en particulier si le ciel est légèrement couvert ou que la brise souffle. » Dès le mois de mai, les dégâts peuvent vite être importants, insiste Olivier Doucet. En particulier en cas d’exposition brutale d’une peau qui n’a quasiment pas vu le soleil depuis longtemps. Je recommande de choisir un gel ou une brume adaptés à la pratique sportive. Faciles à appliquer, ils offrent en prime un effet rafraîchissant. » Le port d’un tee-shirt à manches longues et d’une casquette est également souhaitable. » Dans tous les cas, je déconseille de descendre en dessous de l’indice 30, plaide Niels Horst. Ces chiffres sont basés sur des mesures faites en laboratoire qui ne correspondent pas à ce qui se passe dans la vie réelle : on met en général seulement un tiers de la quantité utilisée dans les tests. Donc, dans la pratique, la protection est toujours moindre. »
Je sors moins de 15 minutes
» Dès que l’on s’expose plus de 15 minutes sans filtre, la peau commence à être endommagée « , insiste Niels Horst. Si vous ne comptez sortir que pour une petite course, masqué de surcroît, dans votre quartier, il n’est donc en principe pas indispensable d’appliquer une crème solaire… à condition que la balade ne se prolonge pas ! » Par prudence, lorsqu’il fait beau et que l’on pense quitter la maison dans la journée, je recommande de choisir un soin visage doté d’un SPF, conseille Olivier Doucet. S’il est teinté, il aura l’avantage en prime de vous donner bonne mine sans passer par la case bronzage. Ces produits mixtes sont parfaits pour un usage urbain. »
Et les enfants ?
» En dessous de 6 mois, les bébés ne peuvent pas aller au soleil car ils risquent un coup de chaleur « , met en garde Niels Horst. Pour les enfants plus âgés, le dermatologue conseille également le port de vêtements et d’un chapeau anti-UV ainsi que de lunettes de soleil. Pour les rares zones du corps qui seront exposées, préférez une crème à base de filtres minéraux qui agissent comme un miroir et réfléchissent les rayons du soleil. Pour les adolescents, Olivier Doucet suggère plutôt les textures » fun » qu’ils prendront plaisir à appliquer. » C’est une habitude saine à acquérir, conclut Niels Horst. Plus ils commencent jeunes, plus ils auront le réflexe de le faire plus tard. » Un geste qui leur paraîtra d’autant plus naturel s’ils voient les adultes autour d’eux l’adopter sans exception.
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