Les crèmes légères seront bientôt sur toutes les peaux: on vous explique pourquoi

visage femme creme
© Getty Images
Isabelle Willot

Les versions «allégées» des crèmes de soins rencontrent de plus en plus de succès. Le réchauffement climatique n’y est pas étranger. Comme l’intérêt des hommes pour les produits de beauté.

Les conséquences du réchauffement climatique touchent de plus en plus d’aspects de notre quotidien. Et notre peau aussi risque d’en faire les frais. Selon les experts, une augmentation de 1 °C de la température amplifiera de 10% la production de sébum. Lorsque l’on sait que le seuil de + 1,5 °C sera franchi en 2030, nous risquons tous de devoir adapter notre routine, au moins pendant les mois chauds.

«Si l’on transpire plus, les glandes sébacées vont fonctionner davantage, explique Hélène Binet, dermatologue au centre Skin Renaissance, à Bruxelles. Même lorsque l’on a une peau «normale» il peut être nécessaire d’adapter la galénique de ses soins à la saison. Car il n’y a rien de plus désagréable que de mettre du gras sur du gras.»

Une demande en hausse

Les acteurs de la cosmétique le confirment: la demande des consommateurs pour des textures mates et moins riches en lipides est de plus en plus importante, dans le monde entier. «Nous l’avons d’abord observée en Asie où les périodes chaudes et humides sont devenues de plus en plus longues, précise Marie-Hélène Lair, directrice de la communication scientifique chez Clarins. Mais nous subissons aussi en Europe des étés caniculaires. Ces produits ne s’adressent plus qu’aux personnes disant avoir une peau grasse. Cette classification est d’ailleurs beaucoup trop simpliste. Parler de peau «normale», grasse ou sèche, c’est au mieux une indication générale. L’influence de facteurs extérieurs (température, humidité, pollution, alimentation…) peut modifier son état à tout moment. Il faut donc évaluer ses besoins à un instant t.»

Alléger sans dessécher

Un coup d’œil sur les emballages suffit: plutôt que de s’adresser à un type de peau ciblé, voire même à un âge, les marques préfèrent désormais mettre en avant la texture de leur produit et les ingrédients stars qui le composent. Cette approche a également l’avantage de séduire les hommes en quête d’une cosmétique non genrée qui rencontre les besoins de leurs peaux naturellement plus grasses.

Si l’on pouvait déjà souvent choisir entre la crème de base et sa version «riche», les formules «légères», qualifiées aussi de fluides ou sorbets, viennent aujourd’hui étoffer les gammes. Et ce aussi bien dans les marques les plus accessibles comme Weleda que chez Guerlain, par exemple, qui a lancé une version légère de sa crème ultra premium Orchidée Impériale. Chez Clarins aussi, une version «light» du mythique Double Sérum vient d’être mise sur le marché. Un exercice moins facile qu’il n’y paraît si l’on veut conserver les bénéfices des actifs de la formule initiale.

«Le risque lorsque l’on «allège» trop une crème ou un sérum, c’est de manquer de confort, souligne Marie-Hélène Lair. Si l’on a tendance à produire plus de sébum, un produit asséchant pourrait engendrer un effet de rebond en incitant la peau à en générer encore davantage pour préserver la barrière cutanée. Avec pour conséquences l’apparition de boutons et de pores bouchés.»

Savoir écouter sa peau

Si votre peau semble tout à coup moins bien tolérer un produit qui jusque-là était votre meilleur ami, c’est peut-être simplement la texture qui ne convient plus. «Il suffit d’être attentif au moment de l’application, détaille Marie-Hélène Lair. En commençant d’abord par bien respecter la dose: on a tendance à en mettre trop.»

L’apparition de brillance sur le front, le nez, le menton ou le maquillage qui soudain ne tient plus sont autant d’indicateurs qu’il convient d’opter pour une version light du soin. «L’hydratation reste importante, même en été, insiste Hélène Binet. L’acide hyaluronique que l’on retrouve dans la phase aqueuse des produits est à privilégier.»

Mais finalement, une version plus light reste-t-elle aussi efficace? «Dans le cas des formules légères, tout l’art sera de choisir les bons lipides qui servent à apporter du confort mais qui sont là aussi pour accueillir des actifs hydrophobes comme l’extrait de curcuma, par exemple, dont on ne veut pas se priver, détaille Marie-Hélène Lair. L’idéal étant de tourner autour du ration 2/3 d’eau pour 1/3 de lipide, ce qui correspond à celui du film hydrolipidique de la peau. Quelle que soit la texture choisie, la promesse du produit doit être tenue.»

L’arrivée des beaux jours rimera aussi avec la nécessité d’utiliser au quotidien une protection solaire. Une «couche» supplémentaire qui contiendra elle aussi sa part de corps gras. Une raison de plus d’opter pour un peu plus de légèreté dans son soin de base.

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