L’obsession des fesses
Les années 1960: Bardot clame en 1963 dans Le Mépris « Et mes fesses? » Pour la petite histoire, si le film s’ouvre sur le postérieur de Brigitte, on ne voit jamais ses seins, que Godard détestait… Bardot exhibait déjà sa lune dans En cas de malheur, de Claude Autant-Lara en 1957.
En 1973, la chute de reins de Mireille Darc affole Pierre Richard dans Le grand blond avec une chaussure noire.
Les années 1980, vive le muscle. Les mannequins stars, comme Claudia Schiffer respirent la santé et la vitalité. Leurs fesses sont sportives, mises en valeur par le string bien remonté.
Les années 1990, ou l’ère Kate Moss. En 1993, cette publicité pour le parfum Obsession de Calvin Klein fait scandale: on accuse Kate d’être trop maigre. Serait-on aussi offusqué aujourd’hui? Ses fesses sont plus androgynes que jamais. Aujourd’hui, la marque est représentée par Eva Mendes, bien plus charnue.
Au début des années 2000, Jennifer Lopez change la fesse du monde en imposant son postérieur dodu à l’industrie pop.
Beyoncé se lance dans le même créneau. En 2001, elle rend hommage aux derrières charnus avec la chanson Bootylicious, accompagnée de son groupe Destiny’s Child .
Depuis, d’autres starlettes se résument presque à leur derrière. Kim Kardashian, un mannequin-actrice, manie la pose « fessier » avec talent.
Les publicités Aubade vantent la fesse des années 2000. Ce sont des actrices du Crazy Horse qui ont posé pour ces pubs. La marque assure que la cambrure n’est pas retouchée, seul le grain de la peau est lissé.
Le derrière est toujours porteur de symboliques fortes. En 2006, pour Volver, Almodovar demande à Penelope Cruz d’enfiler un faux-cul. Il faut qu’elle représente la maternité, la générosité, explique-t-il.
Symbole de l’obsession contemporaine pour les fesses, une exception française, selon le Daily Telegraph: cette couverture du Nouvel Obs, en 2008, fait scandale. On a osé retoucher le cul de Simone de Beauvoir.
La fesse 2010 n’est pas si gironde. La majorité des podiums voient défiler une fesse grâcile et haut perchée, comme ici pour le défilé Victoria’s Secret. A lire: Une brêve histoire des fesses, Jean-Luc Hennig, éditions Zulma.
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