Célibataires, épisode 2: après un mois de confinement, que sont-ils devenus ?

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Nous les avions « rencontrés » au lendemain de l’annonce du confinement du 17 mars dernier. Un mois plus tard, nous les avons interrogés sur leur état d’âme, sur la période écoulée et sur l’avenir.

Eve, danseuse, 24 ans dans quelques jours, vit en colocation

Les journées passent super vite ! Finalement je ne suis plus seule à la maison: ma coloc ne travaille plus et on héberge un ami qui s’est fait viré de chez lui parce que ses colocs ont estimé qu’il avait bafoué le confinement au tout début, en mars. Quand il a voulu rentrer chez lui, il a trouvé une porte verrouillée et un mot lui expliquant qu’il ne pouvait plus rentrer. Bref, l’humain sous son meilleur jour.

Alors, adieu la solitude. En temps normal, c’est-à-dire hors confinement je passe mes journées seule, j’ai eu très peur quand j’ai réalisé qu’on allait vivre tous les trois 24h/24 7j/7, mais finalement ça va.

Grâce à (ou à cause de) ce confinement, j’ai découvert quelque chose sur moi. Une chose terrible !

J’envisage les prochaines semaines comme les quatre dernières. Non allez, j’aimerais bien avoir la volonté d’accomplir quelques petites choses supplémentaires. Par exemple recommencer à dessiner, ce serait l’occasion de commencer un carnet, remplir une page ou deux tous les jours, quelque chose comme ça.

Ce qui me manque le plus est tout ce qui est lié à ma pratique de la danse. Les trainings, les workshops, le travail avec mon collectif. Même les auditions finissent par me manquer! D’autres choses me manque aussi, comme nager par exemple, l’autre jour j’ai eu envie de nager comme on aurait envie d’un carré de chocolat. C’était très étrange.

Avant ce confinement, je n’aurais jamais pensé lire autant, et autant de choses différentes ! Avant quand j’entamais un livre, dans ma tête c’était une obligation de le finir, et alors hors de question d’en commencer un autre tant que celui en cours n’était pas fini.

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Grâce à (ou à cause de) ce confinement, j’ai découvert quelque chose sur moi. Une chose terrible ! Je ne supporte pas de cuisiner avec plusieurs personnes. Ou même une autre personne. Ça me mets de super mauvaise humeur, en fait je trouve que ça n’a pas de sens, c’est stupide. Et puis je dois voir dans la cuisine une dimension méditative ou je ne sais pas. En plus en ce moment je cuisine quasiment à chaque repas, en essayant de jamais faire deux fois la même chose. Et pour l’instant je crois que les deux autres – avec qui je vis – passent un excellent confinement, encore meilleur s’ils n’essaient pas de m’aider. Mais je vais travailler là-dessus.

Certains voient ça d’un mauvais oeil mais pendant cette période j’ai pris l’habitude de courir le matin, c’est presque devenu un besoin, c’est une habitude que je vais garder ! Et ce sera sans doute plus agréable à la fin du confinement, sans les réflexions des promeneuses de bichon.

Si j’avais une « résolution » post confinement, ce serait de quitter mon travail alimentaire. C’était déjà une chose à laquelle je pensais avant.

Si je devais donner quelques conseils à ceux pour qui le confinement est plus difficile, ce serait de ne pas regarder trop les infos, ni la télé, ni les réseaux sociaux. Accepter de ne rien faire, accepter qu’il y ai du silence autour de soi …

Yoris, 26 ans, journaliste, célibataire vit seul à Bruxelles

Dans l’ensemble, à la question de savoir comment j’ai vécu les dernières semaines, j’ai envie de dire que « ça va », ou plutôt « on fait aller ». Je n’ai pas (encore) eu de crises d’angoisse ou de ‘mental break-down’, ce qui est déjà une victoire en soi ! Comme tout le monde, j’ai des jours avec et des jours sans. Aussi, je vous avoue que j’ai des anxiétés chaque matin et que j’ai déjà sangloté une paire de fois.

À vrai dire, je ne préfère pas penser aux prochaines semaines de confinement. J’avoue que ça m’arrange un peu de faire l’autruche et de jouer faussement les étonnés à chaque fois que la période de confinement est rallongée de deux semaines. Je préfère me répéter : « Allez, plus que quatorze jours », de manière cyclique, plutôt que de me savoir enfermé pendant des mois. Je pense que c’est un mécanisme d’adaptation que j’ai développé, consciemment ou non, pour protéger ma santé mentale.

Je n’avais jamais fait ça avant, c’est assez drôle mais j’ai fait du shopping en ligne en ayant bu quelques verres

Ce qui me manque le plus après un mois, c’est comme au début : le contact humain. Et, bien sûr, ça devient de plus en plus compliqué avec le temps qui passe… Les premières semaines du lockdown, je faisais beaucoup d’appels vidéo pour prendre des nouvelles de mes proches ou, tout simplement, pour passer le temps. Mais je me suis vite rendu compte que ça me frustrait beaucoup trop de voir les gens que j’aime sans leur faire la bise, les prendre dans mes bras, les embrasser ou leur taper dans la main après une bonne vanne. Du coup, j’en fais moins pour ne pas être insatisfait et triste inutilement. En outre, j’ai commencé à rêver des personnes qui me manquent le plus (ma filleule, mes copains d’enfance, mes meilleures amies, etc.) et, évidemment, ça complique la journée dès le réveil.

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Je n’avais jamais fait ça avant, c’est assez drôle mais j’ai fait du shopping en ligne en ayant bu quelques verres (rires). J’étais à la fin de mon deuxième verre de gin tonic quand j’ai vu qu’un e-shop de prêt-à-porter faisait des pourcentages sur des articles déjà soldés. Autant demander à un enfant s’il veut un bonbon. Honnêtement, je ne pensais pas que ça allait être aussi jouissif mais je peux affirmer que j’ai passé ma meilleure soirée depuis le début du confinement ! Maintenant, j’appréhende un peu de recevoir le colis (rires).

Avec tout ça, j’ai découvert que j’étais plus altruiste que je ne l’aurais pensé. Avec la crise actuelle, je ne sors que pour les déplacements absolument obligatoires. Pas par peur d’être infecté par le Covid-19 mais parce que je crains d’être un porteur sain et de le transmettre aux autres. De la même manière, je ne suis pas rentré chez mes parents parce qu’ils font partie des personnes plus à risque de développer des complications. C’est vraiment une situation difficile parce qu’ils me manquent beaucoup mais c’est hors de question de mettre qui que ce soit en danger à cause d’une décision égoïste.

Pendant ce confinement, je me suis mis au sport ! Et je pense que je continuerai après.De temps en temps, je fais quelques exercices de musculation sur mon balcon. C’est un drôle de processus pour moi vu que je ne suis absolument pas sportif – je peux littéralement compter sur mes doigts le nombre de joggings que j’ai faits sans y être obligé (rires). À cause d’un problème de santé, je n’ai pas de bonnes articulations donc je dois à tout prix connaître mes limites : les exercices que je peux réaliser ou non, le nombre de séances que je peux placer sur une semaine, le nombre de répétitions maximum par exercice, etc. C’est une méthode essai-erreur mais, dans l’ensemble, je me sens plus en forme.

Ce n’est pas vraiment une résolution en tant que telle mais je tiens vraiment à soutenir les adresses Horeca qui me sont chères quand le confinement sera levé. Je sais que c’est l’un des secteurs qui trinque le plus et qu’ils auront besoin de la clientèle pour se relever. Du coup, si je peux aider mes établissements préférés en mangeant un bon petit plat, en buvant une bière en terrasse ou en commandant un cocktail au bar, je suis partant !

Et pour le moment du déconfinement,j’ai quelques dates. Rien de bien sérieux mais, après autant de semaines tout seul, mon premier objectif ne sera pas le mariage (rires).

Elisabeth, 36 ans, traductrice, vit seule à Bruxelles

Je ne peux pas me plaindre de ces dernières semaines. J’ai la chance de ne jamais m’ennuyer et de m’occuper sans problème seule même si évidemment comme tout le monde il m’arrive d’avoir un petit coup de mou. Et je suis énervée aussi de voir que beaucoup de gens ne respectent pas les règles de confinement et mettent toute la population en péril.

Ce qui me toujours manque le plus, ce sont mes proches. C’est de ne pas fêter leurs anniversaires avec eux, ne pas fêter Pâques en famille, etc. Se gaver d’oeufs de Pâques toute seule, c’est quand même nettement moins drôle.

J’avoue qu’avant d’être confinée, jamais je n’avais pensé ouvrir une bouteille de vin toute seule ou passer autant de temps par jour au téléphone. Heureusement, il me reste encore du temps pour réfléchir à l’avenir. J’ai pris l’habitude de cuisiner, une activité que je pratiquais beaucoup moins avant, et que je compte bien continuer après le confinement. J’avoue que je ne fais pas trop de projets post-confinement, vu qu’on ne sait absolument pas à quoi s’attendre, ni quand ça finira, et que forcément, il faudra qu’on change nos habitudes. Aux personnes qui ont du mal, je dirais que c’est important de s’occuper. Je sais que ce n’est pas évident pour tout le monde, les personnes âgées par exemple, mais personnellement, je me sens beaucoup mieux quand je suis productive (même si certains psychologues disent le contraire).

Bertrand, 26 ans, consultant en ressources humaines, vit en colocation

Le temps ne passe pas super vite vite, mais le travail permet de garder une routine et de faire en sorte que les jours passent. La suite du confinement, j’essaie de ne pas trop les envisager justement, d’y penser moins possible et de continuer à avancer dans ce confinement.

Ce qui me manque le plus, ce sont les contacts sociaux, voir la famille et les amis, je pense vraiment que c’est ce qui manque le plus. Un peu le coiffeur aussi, mais bon.

Ce que je n’aurais jamais pensé faire avant, c’est bien du sport chez moi ! Je suis plutôt à faire ça en extérieur avec les amis, mais là on n’a pas le choix. Je ne pensais pas pouvoir être aussi rigoureux. Je n’ai rien appris de particulier sur moi pendant cette période. Peut-être que je me connaissais assez bien.

Avec le confinement, j’ai pris l’habitude de lire et je vais essayer de garder cette habitude. A la « sortie », je suis bien décidé à profiter de chaque instant de partage social car tout peut aller très vite, on se n’en rend jamais assez compte.

Je n’ai pas trop de conseils à donner aux personnes pour qui le confinement est plus difficile. Je pense qu’on le vit tous différemment et dans des situations différentes, on le vit donc tous à notre sauce.

Côté coeur, pour le post confinement, je suis toujours sur mon crush d’avant confinement!

Élise, 21 ans, étudiante, vit chez ses parents

Je ne me rends même pas compte que ça fait 4 semaines que je vis confinée, je n’ai plus la notion du temps. Rien de particulier à dire, c’est la routine qui s’est installée.

J’envisage les semaines de confinement à venir comme des semaines de blocus. On ne sort pas, on ne voit presque personne et on étudie : la définition-même du blocus. Autant mettre ces semaines de confinement à profit !

Après un mois, qu’est-ce/ou qui vous manque le plus ?

Après un mois, ce qui me manque le plus c’est de pouvoir faire des activités de toutes sortes avec mes ami(e)s. Profiter du beau temps pour se promener en ville ou encore aller en terrasse avec eux.

Je n’avais jamais pensé le faire avant, mais pendant le confinement, j’ai commencé à discuter avec d’autres jeunes que je ne connaissais ni de Eve ni d’Adam et qui cherchaient des personnes avec qui papoter pour passer le temps. D’ordinaire, je n’accepte pas de contact comme ça, sur les réseaux, mais quand on est confiné, qu’on ne voit/ne rencontre personne, que d’autres jeunes avec des points communs décident de prendre contact pour alléger le confinement, on se dit pourquoi pas. Pour ce qui est de moi, ma personnalité, je n’ai pas vraiment découvert de choses nouvelles

J’ai commencé à discuter avec d’autres jeunes que je ne connaissais ni de Eve ni d’Adam

Mais j’ai pris l’habitude, pour rester en forme et garder un minimum de rythme pendant cette période, de faire une séance d’exercices physiques quotidienne. Même si je faisais du sport avant, chaque semaine quand je pouvais, il y avait des périodes où il n’y avait plus rien. À condition de m’y tenir, je pense donc continuer ces séances pendant les périodes où je ne peux pratiquer mon sport

Je n’y ai pas encore réfléchi à une quelconque résolution post confinement, rien qui me vienne soudainement à l’esprit. Peut-être de profiter davantage du temps libre que j’ai pour faire toutes sortes de choses à l’extérieur, plutôt que de traînasser à la maison ?!

Si je devais conseiller quelque chose aux personnes pour qui le confinement est plus difficile, ce serait de bouger un minimum, faire quelque chose de physique ou encore de manuel. Ça permet de se concentrer sur quelque chose de précis, de s’occuper l’esprit parce que je pense que le plus désagréable dans ce confinement, c’est de tourner en rond, en décomptant les heures, sans savoir quoi faire.

Wissam, 31 ans, employé du service public, vit seul

Ces quatre dernières semaines ont été un exercice de patience assez important pour moi. Même les séries ont réussi à m’ennuyer. Alors j’ai recommencé à lire Harry Potter, je renoue avec mes amours littéraires d’enfance. Par contre, j’ai arrêté de lire la presse aussi souvent qu’avant pour éviter ces infos continues sur le covid19 et éviter de devenir trop paranoïaque. J’ai aussi repris le sport pour éviter de prendre du poids.

Les 4 prochaines, si elles se vivent dans le confinement aussi, risque d’être beaucoup plus difficile. En effet, le mois de ramadan commence le 23 ou le 24 avril et nous risquons de toujours être en confinement. Cela signifie que je passerais le mois de ramadan seul et c’est assez difficile pendant ce mois qui nous permet de nous recentrer sur l’essentiel dont la famille. Les ruptures du jeûne seront très ennuyantes. Mais on utilisera nos téléphones pour organiser des ruptures du jeûne par caméra.

Après un mois, ce qui me manque le plus, c’est d’abord mes parents, les voir, nos discussions, les repas communs aussi, la nourriture de mère. En second, pouvoir sortir comme je veux, quand je veux, voir mes ami.e.s, mes collègues, manger dehors, les terrasses.

Ma résolution post confinement: ne consommer que local

Avant le confinement, je n’avais télétravaillé. Même si j’en avais la possibilité, je ne l’ai jamais fait. Là, je suis obligé de le faire. Et je ne suis toujours pas fan de ça.

Je n’ai pas vraiment appris de choses nouvelles sur moi pendant cette période. J’ai la chance de me connaître assez bien. Je savais que j’accepterais assez rapidement ce confinement.

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Durant le confinement, j’ai repris le sport et je me suis mis à manger plus sainement. Le rythme plus posé me permet de profiter, j’essayerai de continuer pour pouvoir garder un mode de vie plus sain que ce que j’avais avant.

Ma résolution post confinement c’est de ne consommer que local, chez les petits commerçants pour leur permettre de se remettre de cette crise. Il y a des familles, des vies derrière cette crise, et ça va être très dur pour eux aussi après le confinement.

S’il s’agissait de donner un conseil aux personnes pour qui le confinement est plus difficile, j’essaierais de comprendre la raison de cette difficulté.

Ça dépend de la raison. Si c’est l’absence de contact, je conseillerais de reprendre contact avec ses voisins, d’échanger avec eux, de se proposer pour soutenir les personnes âgées, de créer des groupes de discussion avec ses ami.e.s, sa famille. Si c’est l’ennui, je conseillerais de trouver une nouvelle occupation comme la cuisine, de nouvelles séries, un nouveau livre, du sport.

Si je suis sur une histoire en ce moment? Oui. Une fille rencontrée sur snapchat, elle est intelligente, cultivée, curieuse, hyper intéressante et en plus, elle est magnifique. Finalement, le confinement a du bon.

Sophie, 27 ans, responsable d’un bureau de marketing, vit en colocation

Je pense pouvoir dire que je fais partie des gens chanceux qui vivent ce confinement avec un certain confort. J’ai laissé les journées se suivre et j’ai trouvé de nouvelles routines. Sur ces quatre dernières semaines, seule une journée a été difficile mentalement. J’ai pleuré presque toute la journée et je me suis écartée de tout contact social. J’ai eu des journées plus productives, d’autres moins. J’ai fait un « FaceBBQ », j’ai inventé des jeux à boire jouable par FaceTime, j’ai rangé, j’ai fait à manger, j’ai reparlé avec beaucoup d’amis…

Je suis convaincue que ce confinement durera encore plus longtemps que quatre semaines. Je préfère « m’attendre au pire » pour être « agréablement » surprise. Pour le moment, je me sens vraiment bien. Et, avec mon frère, on n’a pas mal d’idées qu’on veut mettre en place avant la fin du confinement. Plus on reste à la maison, plus on a le temps de créer et d’avancer dans nos projets. Comme tout le monde, ça me semble long.Surtout quand je pense à revoir ma famille, refaire des sorties entre amis ou une énorme fête jusqu’au bout de la nuit… Mais comme tout le monde, je sais que ce moment va arriver et je me complais à vivre au jour le jour.

Célibataires, épisode 2: après un mois de confinement, que sont-ils devenus ?
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Après un mois, ce qui manque le plus, ce sont ma famille, mes amis, travailler (oui oui !), faire du shopping, manger au restaurant, me promener sans sentir « un danger », le sexe, plaire, la séduction, un rencard et un garçon.

Avant ces 4 dernières semaines, je n’avais jamais fait mes courses sur Collect&Go ou parlé à mes voisins. Je n’avais jamais demandé conseils à des amis pour « des films » et malgré un voyage au bout du monde, je n’avais jamais envoyé de sextos.

J’ai découvert que je sais bien mieux me débrouiller toute seule que ce que je pensais

Une habitude que je garderai après la délivrance, sera l’ordre. Maintenant, chaque coin et recoin de la maison est en ordre (enfin presque !). Du coup, je ne vais plus dormir sans avoir rangé derrière moi et c’est tellement agréable de voir que chaque chose est à sa place. En ce qui concerne les résolutions, je suis aussi particulièrement contente d’avoir pu toucher un salaire complet et je suis maintenant « à jour » dans tous mes comptes. En temps normal, j’ai tendance à utiliser ma carte de crédit sans trop réfléchir et ça m’a parfois joué de mauvais tours. Du coup, une des résolutions est de ne plus l’utiliser « à tout va ».

Je pense que le meilleur conseil à donner aux personnes qui vivraient plus difficilemetn le confinement est de s’écouter et de prendre soin de soi. À titre personnel, ce qui m’aide beaucoup, c’est le contact social et quotidien avec mes deux meilleurs amis, une certaine hygiène de vie (se lever, se laver, manger et aller dormir à heures régulières), faire et suivre une « to do list » et sentir ce sentiment d’accomplissement dès qu’on barre un point, prendre l’air au moins une heure par jour (j’ai la chance d’avoir un jardin), mettre la musique à fond, me maquiller de temps en temps, boire un petit coup de temps en temps…

Vous voulez savoir si je suis sur un coup en ce moment? Évidemment. On a tous le droit de rêver un peu… Et on sortira de cette période de toute façon… Alors, comme pour tout le reste, « être sur un coup », c’est préparer son déconfinement…

Toulouse, 28 ans, agent en logistique, vit en colocation

J’ai vécu les 4 dernières semaines plus facilement que je ne l’aurais imaginé. Nous avons eu la chance d’avoir un temps particulièrement clément depuis quelques semaines et je pense que cela a apaisé les humeurs de chacun. Enfin, pour ceux qui ont la possibilité de s’aérer sur leur balcon ou dans leur jardin. Pour ceux qui n’ont pas la chance d’en avoir, le confinement doit en effet être plus difficile à vivre.

De nature assez positive, je ne redoute pas les 4 prochaines. J’espère qu’elles se passeront tout aussi bien que les précédentes. Evidemment, cela devient dur et beaucoup de choses me manquent, mais il faut voir le bon côté des choses : nous avons plein de temps pour nous. Nous nous plaignons toute l’année que nous sommes fatigués et stressés, alors profitons de cette période pour nous ressourcer. L’humain est ainsi : dans 5 mois, nous nous plaindrons que nous travaillons trop. (rires)

Ce qui me manque le plus, on ne va pas tourner autour du pot, c’est le sexe, le foot et les bières en terrasses. J’assume cette réponse extrêmement « beauf » mais ces quelques mots résonnent dans ma tête à longueur de journées. Le manque de bière est facile à combler, le reste un peu moins.

Les premiers signes de manque d’affection commencent à se faire sentir. Je sais donc que je dois me mettre en quête d’amour lorsque tout ceci sera terminé. S’il devait y avoir une rechute de cette pandémie dans les prochains mois, je ne les passerai alors pas sans douceurs.

N’en pouvant plus de la masse informe sur mon crâne, je me suis rasé les cheveux. Aux grands maux les grands remèdes

Avec le confinement, j’ai découvert que j’aimais la lecture. Venant d’une famille de lecteurs invétérés, je suis le petit mouton noir de la famille, moi qui préfère un Standard – Anderlecht à un bon thriller. Le nombre d’heures passées devant l’écran devenant trop grand, j’ai décidé d’ouvrir un livre que j’avais reçu à Noël et je l’ai dévoré. J’ai toujours eu une forme de jalousie envers les membres de ma famille lorsqu’ils parlaient des romans qu’ils avaient lus, je pourrai maintenant prendre part dans leurs discussions. Mais la sensation ne sera jamais aussi intense qu’une victoire des Rouches.

Célibataires, épisode 2: après un mois de confinement, que sont-ils devenus ?
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Concernant les résolutions, j’en ai une. Je n’ai jamais eu dans mes habitudes de déjeuner. En temps normal, le matin, les secondes sont des heures. Ainsi, je préfère 20 minutes de sommeil en plus qu’un bon déjeuner pour commencer la journée. Je dois avouer que j’y ai pris goût et j’en ressens les bienfaits. Je vous écris cela alors que je suis encore en télétravail et que les horaires sont plus laxistes, ce sera bien évidemment une autre paire de manche lorsque le confinement sera derrière nous.

Mon conseil pour les personnes qui ont plus difficile? Appelez vos proches et oxygénez-vous un maximum. Si vous êtes célibataires, tindez un max. Si vous avez une copine, skypez-la. Si vous avez soif, une Duvel ou un bon smoothie. Et si vous tournez en rond, faites du sport. A l’heure du numérique, il y a énormément de choses à faire pour rendre ce confinement plus aisé alors n’hésitez pas. Et si vous êtes une jolie demoiselle esseulée, n’oubliez pas que je serai tout à vous dans un mois.

Si je suis sur un coup en ce moment? Je ne vous le dirai pas. Mais elle est très jolie.

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