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Beaux livres: notre sélection à glisser sous le sapin

Vous êtes encore à la recherche d’une idée cadeau qui fera mouche aux prochaines fêtes? Ça tombe bien, la rédaction vous propose ses coups de coeur au rayon beaux livres, entre recueils de recettes ou de photos, bibles du design, guides d’évasion et autres ouvrages de référence pile dans les tendances.

Les recettes du cinéma français, par Émilie Suzanne, Marion Saupin, Eugénie Michel, Ynnis Editions

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Vous avez toujours rêvé de connaître la recette de Doubitchous du Père Noël est une ordure? Votre vœu va être exaucé en cette fin d’année grâce à ce livre qui reprend une quinzaine de recettes inspirées des grands classiques du cinéma français. Au menu: la tarte au maroilles de Bienvenue chez les Ch’tis, le chevreuil mariné aux cuisses «fermes et délicatement écartées» de La Cité de la peur, ou encore la fondue savoyarde des Bronzés font du ski, sans fil dentaire ajouté garanti. Un amusant condensé d’anecdotes pour cinéphiles et amoureux de bons petits plats.

Boulangerie – Viennoiserie, par Ferrandi Paris, Flammarion

Voilà une belle résolution pour 2024, histoire de réapprendre à prendre son temps: faire son pain soi-même. Pas seulement une belle miche de temps en temps, mais bien également les viennoiseries. Pour se lancer, cet ouvrage écrit par la grande école hôtelière parisienne Ferrandi est une bible. Vocabulaire, matériel, techniques de base et gestes à maîtriser: tout y est récapitulé dans les moindres détails. Avec en prime 80 recettes, des plus simples aux plus complexes, pour s’inspirer. Pain au chocolat, brioche, baguette, fougasse ou galette des rois: même plus besoin de courir à la boulangerie le dimanche matin.

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Know how2, Prisme Editions

Qu’on se le dise: la Belgique a du talent… et des mains en or. La preuve avec ce deuxième volume du recueil Know How compilant ce que notre petit pays fait de mieux en matière d’artisanat. Les éditions Prisme sont parties à la rencontre de créateurs, relieurs, encadreurs, orfèvres ou encore designers textiles au cœur même de leur atelier. Une façon de montrer que les savoir-faire anciens ont encore leur place dans notre monde en mutation. «Penchez-vous davantage et décelez, derrière chaque témoignage, une histoire de passion, de transmission, d’héritage ou de découverte, d’une discipline ou de soi», propose l’éditeur. De quoi se convaincre d’adopter un mode de consommation slow.

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Histoires de chalets – L’Empreinte de Chalets Bayrou, par Anne-France Mayne, Glénat

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Chaque fois que l’hiver pointe le bout de son nez froid, on s’imagine bien s’enfuir vers les montagnes, en emmenant sa famille ou quelques amis déguster des fondues dans un joli chalet alpin… Non? Si ce n’est pas votre cas, sachez que ce livre étale un tas d’arguments pour vous faire changer d’avis. A savoir une quinzaine de splendides chalets mêlant l’authenticité et la modernité, façonnés selon les envies de leurs heureux propriétaires. Entre les charpentes sculptées, les pierres taillées, les tentures soyeuses et les espaces aménagés pour rendre l’atmosphère la plus réconfortante possible, on tourne les pages avec la sensation d’être un peu chez soi. Cerise sur le sapin: c’est magnifiquement illustré. Un ouvrage à feuilleter avec un bon verre de vin chaud, sous un plaid, avec l’esprit errant parmi les sommets enneigés… Enfin, c’est juste une idée.

Micro Tattoos, par Sven Rayen & Ti Racovita, Lannoo

Ainsi que notre magazine l’assurait dans un décryptage de la tendance, ces dernières années, les micro tatouages ont pris toute la place. Et démontré une bonne fois pour toutes que ce n’est décidément pas la taille qui compte, ainsi que le prouve aussi cet ouvrage reprenant certains des plus beaux micro tatouages réalisés aux quatre coins de la planète. C’est que ces oeuvres à même l’épiderme ont beau parfois n’être pas plus grandes qu’une pièce de 50 cents, elles rassemblent détails et prouesses techniques impressionnantes. Que vous ayez l’épiderme vierge ou ancré, cette anthologie à la couverture épurée sera du plus bel effet. Et qui sait, les motifs rassemblés dans ces passages pourraient bien vous donner envie de passer sous l’aiguille…

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Jardins d’Angleterre, Phaidon

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Avec ou sans lopin de terre à soi, on s’immerge dans les créations poétiques et colorées rassemblées dans cet ouvrage qui donne à rêver à des balades champêtres. Ou plus précisément, à laisser son esprit vagabonder en direction d’un manoir en pierre blonde entouré de plantes sauvagement belles où vous attendraient deux épagneuls et une tasse de thé. Plus qu’une source d’inspiration ou de conseils, ce beau livre est un voyage qui rend le quotidien un peu plus doux et chamarré.

Aino + Alvar Aalto, par Heikki Aalto-Alanen, Phaidon

John et Jackie. Bonnie et Clyde. Napoléon et Joséphine. César et Cléopâtre. Dans l’imaginaire collectif, les couples mythiques fascinent, et on n’a pas plus tôt susurré le prénom de l’un que celui de l’autre le rejoint, comme une évidence. Un duo à ajouter à ce panthéon romantique ? Celui formé par Aino et Alvar Aalto, le couple d’architectes à l’origine de certains des édifices et objets les plus emblématiques du XXe siècle. Dans cette biographie visuelle et intime, Heikki, leur petit-fils, raconte leur vie commune et retrace grâce à leur correspondance l’histoire d’un amour et d’une vie de famille intenses, mais aussi celle d’un partenariat professionnel unique et ambitieux. Rempli de surprises, cet ouvrage à la fois visuel et textuel est une stimulation pour les sens et le cerveau, et on finit sa lecture avec l’impression d’être plus cultivé – et avec un nouveau « power couple » à admirer.

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Reines: l’art du drag à la française, par Nicky Doll, Hors Collection

En juin 2022, l’émission Drag Race France, suivie quelques mois plus tard de la version belge du programme, a fait découvrir au grand public l’art du drag resté jusque-là encore très confidentiel. Hôtesse du show ayant elle-même participé à la version américaine, Nicky Doll trace ici le portrait de dix-sept drag queens, drag kings et transformistes français, en ce compris Paloma et Keiona, les gagnantes des deux premières saisons du programme diffusé sur France 2. Enrichi de photos inédites et de documents d’archives rares, l’ouvrage décrypte cette culture sous toutes ses facettes, en explorant aussi la portée politique de ce mouvement, de l’époque de Louis XIV jusqu’à nos jours.

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Si comme nous, vous êtes devenus accros aux performances hors normes de ces artistes au panache à nul autre pareil, ce livre vous fera prendre patience jusqu’à la nouvelle édition de Drag Race Belgique dont les images sont déjà mises en boîte par la RTBF. Au-delà des looks flamboyants, on y découvre surtout des parcours de vie tout sauf lisses qui nous rappellent hélas à quel point notre monde manque de tolérance. Signée par une icône du drag, cette plongée sans filtre va au-delà des paillettes et nous révèle aussi les combats quotidiens de ces reines du divertissement.

Elliott Erwitt, 100 photos pour la liberté de la presse, Reporter Sans Frontières

Il ne rigolait pas avec l’humour. Cela se voit sur cette photo qui orne la couverture de son dernier ouvrage: on ne sait qui, du chien ou de l’homme emporte la palme de la position la plus drôle, une chose est sûre, les deux font la paire. Et seul Elliott Erwitt pouvait saisir ce qui existe entre cet humain et ce canidé, seul le photographe américain (1928-2023) pouvait fixer pour l’éternité ce qui fait le charme fou du meilleur ami de l’homme – car «les chiens sont des gens avec plus de cheveux», avait-il un jour doctement constaté tout haut.

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Reporters Sans Frontières l’a choisi, lui et son humour, lui et son regard en noir et blanc, pour son album annuel de sa collection «100 photos pour la liberté de la presse». En une dernière pirouette espiègle, Elliott Erwitt a décidé de disparaître à 95 ans le 29 novembre dernier, comme un élégant coup de pouce à «la défense partout dans le monde de l’indépendance et de la fiabilité du journalisme». Car chaque album vendu y participe, puisque 100% des bénéfices des ventes financent les actions de cette association qui se bat pour une information libre – et l’on sait qu’elle en a bien besoin.

Dans cet ouvrage «qui ne manque ni de chien ni d’humanité», le doyen de l’agence Magnum donne à voir 100 clichés qui émaillent son œuvre absolument géniale, même s’il disait: «Je serai toujours un photographe amateur.» Un couple d’amoureux dans un rétroviseur sur une plage de Californie; une Marilyn Monroe abandonnée; dans l’embrasure d’une porte, un homme et une femme qui dansent dans une cuisine à Valence, on reconnaît ses amis Mary et Robert Frank; Arnold Schwarzenegger en 1977, pas encore Terminator ni gouverneur de Californie; un bouledogue sur les genoux de son maître dont les têtes se confondent, un coup de maître. Vous vous surprendrez à sourire, pas moyen d’échapper à son talent teinté de dérision et d’humanisme. Et ça, ça vaut tous les cadeaux.

Atelier, Stephan Vanfleteren, Éditions Hannibal Books

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A force de regarder la lumière, il la photographie comme personne. Depuis douze ans, Stephan Vanfleteren l’observe envahir son atelier, «un émerveillement» dont il ne se lasse pas. Il en a conclu qu’elle est «à l’origine de tout». Voilà pourquoi en un arrière-plan récurrent, il a suspendu un rideau de théâtre gris sur lequel la lumière du jour ou la lumière artificielle ricoche, se fond, se réfracte, se distord et finit par enluminer ce que l’on a choisi de regarder.

Dans son studio, à domicile (il vit et travaille à Furnes), le photographe quinquagénaire cherche «le calme» et «la profondeur» dans des noir et blanc qui sculptent volontiers durement les visages, les corps, les anonymes, les stars, les objets, les animaux morts. Ici, la chair d’un vieux pécheur, là la main de Nick Cave, ici, ses enfants qui grandissent, là, le cadavre d’un cygne trouvé au bord d’une rivière à deux pas de chez lui. Il connaît ses classiques, il a fixé dans sa mémoire les travaux des anciens et de ses contemporains, il cite Rembrandt, Géricault, Zurbaran, Cézanne, Pieter Claesz, Borremans, Irving Penn et Paolo Roversi. Ses clair-obscur ne tiennent pourtant qu’à lui. Et à ses modèles dont il saisit les reflets, même les plus secrets.

A voir également jusqu’au 31 décembre, l’exposition Nature morte -Still Life de Stephan Vanfleteren à la Galerie Rabouan Moussion, à Paris www.rabouanmoussion.com

Jean Jullien, Monographie, Phaïdon

Bien souvent, un bon dessin se mesure à l’économie des effets, pourvu que le regard soit acéré. Le grand Sempé l’a prouvé au fil des décennies, Jean Jullien manifeste cette évidence à son tour.
À 40 ans à peine, le Breton basé à Londres, à la renommée désormais mondiale, s’est vu consacrer cette année une expostion au MiMa Brussels durant plusieurs mois.

Comme des belles choses on ne saurait se lasser, cette monographie prolonge à souhait la visite. Derrière sa couverture d’un vermillon explosif, les 300 pages permettent un regard rétrospectif sur le travail de l’artiste, tantôt facétieux, tantôt contemplatif, toujours juste sur le regard qu’il pose sur la vie quotidienne.

En 3 copieux chapitres, ce catalogue explore le travail personnel, les collaborations et le travail public très éclectique d’un jeune artiste dont les dessins font déjà partie de notre imaginaire visuel.

Casa Susanna, l’histoire du premier réseau transgenre américain 1959 – 1968, par Isabelle Bonnet et Sophie Hackett, éditions Textuel

Elles sont entre amies, ou seules. En train de jardiner, de prendre la pose, de jouer quelques saynètes, parées de leurs plus beaux atours, coiffées, maquillées, manucurées. Les femmes qui apparaissent sur ses photos amateurs retrouvées sur un marché aux puces de New York sont en fait comptable, médecin, ou écrivain, des hommes, blancs, souvent pères de famille, qui, à moment de leur vie, se sont retrouvés à la Casa Susanna pour vivre l’histoire qu’elles voulaient s’écrire librement.

Ce livre où les photos amateurs touchent en plein coeur, raconte cette histoire, à travers ce lieu, cette Casa Susanna, petite maison de bois, située dans les Catskills – et de sa grange qui servait de salle de spectacle – qui a abrité le premier réseau clandestin de travestis des Etats-Unis. Un lieu étonnant de liberté qui accueillait celles qui fuyaient la ville pour vivre dans la peau qu’elles avaient choisies plutôt que celles qu’on leur avait assigné à la naissance.

Cette histoire encore jusqu’à récemment peu connue, a été largement documentée par la photographie, des clichés touchants d’individus qui s’affranchissent des codes du « Rêve Américain », et dont ces hommes intégrés qui ont un jour pris la tangente, incarnent la face cachée.

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