Ces souverains qui choisissent d’abdiquer (en images)

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Lorsque l’empereur japonais Akihito, âgé de 85 ans, quittera le trône le 30 avril, il suivra d’autres monarques et un pape qui ont pris ces dernières années la décision historique de faire leur révérence plutôt que d’attendre la mort pour céder leur place.

Tandis que l’évolution des modes de vie et de la médecine allongent considérablement l’existence, l’idée d’une fonction à vie perd peu à peu son sens et les abdications sont de plus en plus acceptées. En voici quelques exemples récents:

– Non habemus papam –

Le pape Benoît XVI
Le pape Benoît XVI© AFP

Le 11 février 2013, le pape Benoît XVI prend le monde entier au dépourvu en annonçant sa démission à la fin du même mois, pour raisons de santé. Il est le premier souverain pontife à démissionner pour une cause médicale en 700 ans

Dans un discours prononcé en latin au Vatican, le pape allemand annonce aux cardinaux qu’il n’a « plus les forces » pour diriger l’Eglise en raison de son « âge avancé », 85 ans.

Unique précédent, Saint Célestin V renonça à sa fonction l’année même de son élection, en 1294. Il avait vécu en ermite jusqu’à sa désignation comme pape, et ne se sentait pas prêt à assumer ce rôle dans l’Eglise. Le pauvre moine a été fustigé par le poète Dante Alighieri, qui évoque son « grand refus par lâcheté » dans la Divine Comédie.

– Le Roi des Belges –

Albert II et Paola
Albert II et Paola© AFP

En 2013, le Roi des Belges Albert II annonce à son pays divisé qu’il va céder le trône, se disant trop malade et faible.

« C’est avec sérénité et confiance que je vous fais part de mon intention d’abdiquer ce 21 juillet 2013, jour de notre fête nationale en faveur du prince héritier, mon fils Philippe », déclare alors le roi.

« Après 20 ans de règne, j’estime que le moment est venu de passer le flambeau à la génération suivante », avait expliqué le monarque en justifiant sa décision par sa santé chancelante, à 79 ans, un âge, disait-il, jamais atteint par ses prédécesseurs.

Arrivé au pouvoir dans la discrétion, Albert II a joué un rôle politique de premier plan en devenant le symbole de l’unité de la Belgique écartelée entre francophones et néerlandophones.

– « Trix »: reine des Pays-Bas –

Beatrix des Pays-Bas
Beatrix des Pays-Bas© AFP

C’est aussi en 2013 que la reine Beatrix des Pays-Bas abdique après 33 ans de règne, au profit de son fils aîné, le prince Willem-Alexander.

« Je ne me retire pas car ma fonction m’est trop lourde, mais parce que je suis convaincue que la responsabilité de notre pays se trouve dans les mains d’une nouvelle génération », explique-t-elle, quelques jours avant son 75e anniversaire, celle dont le dynamisme lui avait valu le surnom de « chef de l’entreprise Pays-Bas ».

Des milliers de Néerlandais portant des costumes, perruques, lunettes orange, couleur de la monarchie, avaient envahi les rues d’Amsterdam en avril de la même année pour fêter l’arrivée au pouvoir de leur premier roi en plus de 120 ans.

– Juan Carlos d’Espagne –

Juan Carlos d'Espagne
Juan Carlos d’Espagne© AFP

Après 39 ans de règne, le roi d’Espagne Juan Carlos signe le 18 juin 2014 son abdication, passant à 76 ans le flambeau à son fils Felipe VI.

Grande figure de la démocratie espagnole, longtemps très aimé pour avoir aidé son pays à tourner la page de la dictature franquiste, le roi Juan Carlos a vu sa popularité sombrer sous les scandales qui ont entaché ses dernières années de règne.

Une coûteuse partie de chasse à l’éléphant au Botswana, après laquelle le souverain avait dû être rapatrié pour une fracture à la hanche en 2012, ne lui a pas été pardonnée par une Espagne plongée dans la crise économique. Mais l’épisode le plus grave fut, de loin, le scandale de corruption dans lequel ont été impliqués sa fille cadette Cristina et son gendre.

– Un cas rare dans le monde arabe –

Hamad ben Khalifa Al-Thani
Hamad ben Khalifa Al-Thani© AFP

Cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, émir du Qatar, a créé la surprise en abdiquant de son plein gré en 2013, après 18 ans de règne. Il a cédé la place à son quatrième fils, cheikh Tamim, âgé à l’époque de 33 ans, dans un Moyen-Orient où les autocrates se maintiennent souvent au pouvoir jusqu’à leur dernier souffle.

Alors âgé de 61 ans, l’émir de ce richissime Etat du Golfe, qui joue un rôle diplomatique important sur la scène arabe et internationale, avait affirmé que « le temps était venu d’ouvrir une nouvelle page » et de « confier les responsabilités à la nouvelle génération ».

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