Mathieu Nguyen

Charles Ingalls, ou la décharge mentale télévisuelle

 » Rendez-nous Charles Ingalls !  » C’est ainsi que Francesca Antoniotti, chroniqueuse sur C8, manifestait dernièrement son mépris pour le partage des tâches ménagères.

Clamant qu’il lui fallait  » un homme, un vrai « , un mâle alpha à qui  » se soumettre « , un gars  » qui coupe du bois  » au lieu de changer des couches comme toutes ces lavettes qui n’auraient pas tenu un demi-hiver à l’époque deLa petite maison dans la prairie. C’est un point de vue.

u003cstrongu003eLes dames participent largement au turbin, ‘faut pas croire qu’elles enfilaient des perles. C’est mu0026#xEA;me une idu0026#xE9;e centrale du bouquin originalu003c/strongu003e

Et si l’on comprend l’émoi causé par le personnage de Michael Landon, héros de l’ordinaire charismatique et chevelu, on goûte un peu moins le fantasme phallocrate – d’autant que l’Amérique d’alors, c’était pas seulement se rouler dans la rosée et siffler sur la colline. Si les hommes triment, les dames participent largement au turbin, ‘faut pas croire qu’elles enfilaient des perles. C’est même une idée centrale du bouquin original, qui dévoile des femmes débrouillardes et indépendantes, et fait de Laura Ingalls une égérie féministe avide d’émancipation.

Hélas, à l’écran, cette dimension fut largement occultée par une avalanche de stéréotypes niais et, surtout, par la virilité musquée du beau Charlie. Pour en finir avec le sujet, rappelons aussi que tout parangon de virilité qu’il soit, Charles Ingalls, c’était quand même pas le dernier à écraser une petite larme quand la prod’ sortait les violons – alors on repassera, même pour les clichés machos sur les bûcherons.

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