Quel est le trajet d’un steak brésilien jusqu’à votre assiette? Des chercheurs de l’UCLouvain l’ont analysé

.

Pour aller vers un commerce plus durable, il est important de connaître l’empreinte écologique des aliments. Partant de ce postulat, des chercheurs de l’UCLouvain ont analysé la provenance et le trajet du boeuf depuis les terres brésiliennes jusqu’à nos assiettes.

« Nous avons pris comme objet de nos recherches le boeuf brésilien tout simplement parce que le Brésil est le plus grand exportateur de boeuf dans le monde et que ce secteur a une empreinte écologique importante: la production du boeuf brésilien est, en effet, responsable à elle seule d’un cinquième de la déforestation, parfois illégale, de notre planète », indique Patrick Meyfroidt, chercheur au Earth and Life Institute de l’UCLouvain.

Aidé de son collègue Erasmus Zu Ermgassen, il a rassemblé et combiné des données douanières, sur la provenance des animaux et les licences d’exportation des abattoirs pour établir une vision claire des chaînes d’approvisionnement.

« Nous avons observé que l’exportation du boeuf se faisait vers quelques acheteurs majeurs dont le plus gros est la Chine qui achète 1/3 de ces exportations. L’Europe n’est pas en reste puisqu’elle figure dans le top 10 des importateurs de boeuf brésilien », décrypte Patrick Meyfroidt. Le Royaume-Uni est également un gros consommateur.

Autre constat: seulement 20% du boeuf brésilien est exporté et 87% de la déforestation est liée au marché domestique. « Les Brésiliens sont friands de boeuf, ils en mangent beaucoup à la fois pour des raisons économiques et culturelles. On le trouve partout et il n’est pas cher », complète le chercheur.

C’est la première fois qu’une étude révèle le rôle clé des détaillants et consommateurs brésiliens dans la lutte contre la déforestation, commente l’UCLouvain. « Les données récoltées et analysées par les scientifiques dans le cadre de cette étude pourront servir d’outils concrets dans les politiques anti-déforestation telles que celles prévues par le Green Deal européen pour rendre l’économie de l’UE durable », ponctue l’université.

Ces travaux ont été publiés mardi dans la prestigieuse revue américaine Proceeding of the National Academy of Sciences

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content