4 questions à Muller Van Severen, couple d’artistes et designers de l’année

Hannes Muller Van Severen et Fien Muller, nos Designers 2015 © DR

Muller Van Severen, ou comment un couple d’artistes s’est « accidentellement » trouvé un langage commun à travers le design, pour devenir en seulement trois ans l’un des phénomènes des scènes créatives belge mais aussi, désormais, internationale.

Vous vous êtes connus durant vos études ?

H.V.S. : Oui, ça va faire plus de quinze ans. Après avoir étudié la photo, Fien voulait « sortir de la 2D » et créer en trois dimensions ; on s’est rencontrés en cours de sculpture.

F.M. : Ça a très vite collé entre nous, même si on ne comprenait pas vraiment le travail de l’autre. Ce n’est que lorsque nous avons commencé à faire des meubles que l’on a pu relier ce qu’on faisait, comme deux mondes qui se rejoignent naturellement. Les gens qui nous connaissent bien nous disent souvent : « Ces meubles, c’est tellement vous deux. »

Et c’est facile de travailler en couple ?

F.M. : Très. Souvent, on nous demande : « Comment faites-vous ? Bosser avec mon mari, je n’y arriverais jamais ! » Nous, au contraire, on se sent super bien à deux, en studio, en train de développer nos idées. On ne se donne pas de rôles précis. Parfois, Hannes est à la base d’une proposition, parfois c’est moi, puis on progresse en se répondant l’un à l’autre comme au ping-pong. En général, on y arrive facilement et rapidement.

H.V.S. : On est habitués à être constamment ensemble, on ne se quitte jamais et on ne se dispute pas beaucoup. Quand on travaille, on a toujours une idée assez claire de ce qu’on veut faire ou pas, quel matériau, quelles proportions utiliser…. C’est presque de la télépathie.

Mais malgré vos personnalités plutôt proches, vos backgrounds familiaux étaient très différents…

Installation
Installation© DR

H.V.S. : Chez les parents de Fien, la maison déborde de peintures et d’antiquités, tandis que chez moi, c’était plutôt composé de lignes très strictes. Ces deux mondes se rencontrent à la fois dans notre production et dans notre propre habitation.

F.M. : Et ce inconsciemment, sans jamais qu’on y pense.

Pour parler de la famille, être le fils de Maarten Van Severen, ça vous est apparu comme un coup de pouce ou un handicap ?

H.V.S. : Au début, c’est un peu inconfortable d’être dans l’ombre de son père, mais cela oblige à en sortir. Assez bizarrement, c’était pire quand j’étais sculpteur. Aujourd’hui, je ne lance pas le sujet en interview, mais je ne le cache pas non plus. J’ai envie d’exister par mon propre travail, même si je respecte évidemment mon héritage. Et je pense que l’on a pris de bonnes choses chez lui sans jamais vouloir l’imiter. On perçoit toutefois une filiation. Comme dans ses créations, chaque détail a un sens, une fonction ; on ne verse pas dans l’ornement pour le plaisir.

>>> Retrouvez l’interview complète de Muller Van Severen dans notre numéro du Vif Weekend Black spécial Design, en kiosque dès le 1er octobre

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