Archi/déco | Le renouveau des salles de sport, toujours plus chic

Le ring de boxe du LAB, à Anvers. © PATRICIA GOIJENS

Un vent nouveau souffle sur le monde du sport: désormais, dans certaines salles, l’aménagement et la déco se mettent au service de notre motivation. Plus question dès lors de suer le nez dans le guidon…

Dès la réception, le ton est donné: du marbre noir et blanc accueille les visiteurs, signifiant immédiatement le standing du lieu. Nous ne sommes pourtant pas dans un cabinet d’avocats ou un hôtel 5-étoiles. Quelques pas plus loin, se dresse un ring de boxe, façonné dans le même marbre Nero Antico et baigné de rayons de soleil diffus. Nous nous trouvons en réalité dans une salle de sport d’un nouveau genre, le LAB, ouvert depuis peu à Anvers. « En tant qu’architecte, j’aime penser en termes d’images fortes. Ce ring entouré de murs plaqués en bois tropical et de rideaux en lin, c’est une atmosphère qui est née très tôt dans le processus de conception », explique Dieter Vander Velpen qui a signé ce projet. Après des stages chez Vincent Van Duysen et David Adjaye, l’homme dirige aujourd’hui sa propre agence, basée en Belgique et à New York, et est connu dans le monde entier pour la touche hôtelière chic qu’il instille à tous ses bâtiments. Désormais, ce centre de fitness, lancé par le coach sportif Julien Prudhomme, est devenu la coqueluche des instagrammeurs. Même les tapis de course sont des modèles imaginés par l’architecte Antonio Citterio pour Technogym – une marque qui, dans le courant de 2022, sortira une édition limitée avec Dior.

Le Warehouse Gym, à Dubai.
Le Warehouse Gym, à Dubai.© OCULIS PROJECT

Architecture athlétique

Les salles de sport ont clairement parcouru un long chemin depuis leur popularisation dans les années 60. Si aujourd’hui, nous sommes tous en train de soulever des poids, de suivre des cours de spinning ou de travailler notre cardio, c’est en fait grâce à… Franklin Delano Roosevelt. C’est lui qui, dans le cadre de son New Deal, a recommandé le sport comme moyen de prévention des maladies. Après quoi, des centres sportifs publics, mais rudimentaires, sont apparus un peu partout. Plus tard, les muscles d’Arnold Schwarzenegger ont entraîné une augmentation de la demande d’haltères, et la reine de l’aérobic Jane Fonda a boosté la construction d’infrastructures où transpirer en groupe. Puis, dans les années 90, nous avons découvert les avantages de l’entraînement cardio et nous avons voulu courir, faire du vélo ou ramer sur place, à n’en plus finir.

Ce n’est que récemment que les premiers exemples d’architecture sportive haut de gamme ont vu le jour, d’abord dans des métropoles telles que Dubai (Warehouse Gym), Montréal (Elmnt) et Melbourne (Maddox Fit). Le style industriel, assez prisé jusqu’alors dans le secteur, y a été abandonné, les créateurs s’assurant de dissimuler les technologies et autres gaines de ventilations. Des matériaux nobles, un éclairage d’ambiance et même des oeuvres d’art ont transformé ces temples de la muscu en espaces désirables, offrant des services premium, pour une clientèle aisée.

Il faut dire que luxe et sport font désormais bon ménage. Côté mode, la tendance « athleisure » a rendu acceptable le fait de se présenter au bureau en tenue de sport. Et les marques de luxe se sont engouffrées dans la brèche en affublant leurs mannequins de sweats à capuche, baskets ou shorts cyclistes aux prix affolants. Rien d’étonnant à ce que l’univers d’origine de ces vêtements soit à son tour upgradé.

Le Maddox Fit, à Melbourne.
Le Maddox Fit, à Melbourne.© SHANNON MCGRATH

Regarder, c’est performer

Cette évolution est également liée à la prise de conscience croissante du fait que l’architecture et la déco influencent notre bien-être mental. Ce qui a d’abord conduit à la prolifération de salles spartiates et de studios de yoga wabi-sabi. En 2022, nous sommes prêts à passer à l’étape suivante: un design agréable, et moins froid, peut encore davantage motiver à donner le meilleur de soi-même. « S’entraîner régulièrement est essentiel pour obtenir des résultats, explique Julien Prudhomme du LAB. Mais il faut aussi avoir envie de venir au même endroit, encore et encore. Si vous évoluez dans un lieu où vous ne vous sentez pas bien, cela ressemblera à un devoir… » Et son architecte, Dieter Vander Velpen de conclure: « Lorsque les clients voient le degré de finition et le souci du détail de ce projet, il est presque inévitable qu’ils donnent également le meilleur d’eux-mêmes. Nous n’avons rien bâclé, et ils ne sont pas là pour ça non plus. »

Vous êtes justement en train de chercher une excuse pour renoncer à vos résolutions sportives? Avouez que vous avez de plus en plus de mal à en trouver une.

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