Avec vue sur la High Line

© JEAN-FRANÇOIS JAUSSAUD

Son nom ? HL23. Cet immeuble aux lignes audacieuses voisine avec le nouveau parc urbain de New York créé sur le tracé de la High Line, la voie ferrée aérienne qui traversait autrefois tout Manhattan. Au 9e étage, il abrite un vaste appartement au look moderniste inspiré par les ateliers d’artiste.

La High Line était une voie ferrée aérienne, comme son nom l’indique. Construite dans les années 30, elle traversait tout Manhattan. Désaffectée depuis 1980, elle fut longtemps une friche industrielle envahie par les herbes folles avant de devenir, en 2009, ce parc suspendu, miraculeux havre de verdure et de calme au coeur de New York.

Au croisement de la 23e rue, l’immeuble HL23, qui vient de sortir de terre, contribue lui aussi à transformer le paysage urbain. Neil Denari a été chargé de le concevoir. Silhouette totalement inattendue, en décrochement au-dessus de la voie publique, façade de métal et de verre : les partis pris de l’architecte américain relèvent de choix esthétiques, certes, mais aussi de sa volonté de s’inscrire dans le développement durable et les économies d’énergie.

Le HL23 a commencé par intriguer le voisinage. Avec ses tubes en acier brossé, ses vitres qui reflétaient tout le quartier, on pourrait croire, au premier regard, à un ovni débarqué d’on ne sait quelle planète. Mais à bien y regarder, ses quatorze étages s’intègrent à la perfection dans le tissu urbain et l’espace public environnant. Il y a aussi une profonde cohérence entre le look de l’immeuble et la conception des appartements qu’il abrite. Parfaitement dessinés, intérieur et extérieur jouent la transparence, l’ouverture sur la ville, et leurs lignes d’avant-garde, voire provocatrices, ont toute la force nécessaire pour les hisser au rang de classiques de l’architecture.
La mise en scène du neuvième niveau a été confiée à Thomas Juul-Hansen, une des stars montantes de la décoration à Big Apple. Son credo ? La simplicité. Il visait un aménagement le plus léger possible, en harmonie avec la transparence du bâtiment, pour valoriser son architecture. En optant pour une ambiance »moderniste » se situant entre les années 20 et 50, contemporaine du Bauhaus, il a conçu la grande salle de séjour en s’inspirant des ateliers d’artiste, hyperlumineux et tout ouverts. Les éléments de la construction sont souvent visibles, soit à travers les vitres, soit carrément à l’intérieur de l’appartement où ils s’érigent en £uvre d’art.

Thomas Juul-Hansen a aussi accordé la plus grande importance aux vues, panoramiques et théâtrales, que l’appartement offre sur la ville. New York et la High Line, toujours animées, fébriles, participent à l’ambiance inédite de l’appartement. Pour répondre à la beauté de l’architecture et à la puissance qui se dégage des énormes poutres métalliques et des poteaux apparents, le décorateur a privilégié les matériaux luxueux : marbre, qui tapisse la salle de bains, parquet de chêne, lambris de bois précieux…
Le choix du mobilier a été confié, pour l’essentiel, à la galerie Magen H., spécialisée dans le XXe siècle, et plus particulièrement dans les productions françaises. Des pièces de Jean Royère côtoient, par exemple, des créations de Jacques Adnet ou de Pierre Guariche, ou encore des poteries des années 50. Des opus contemporains – parfois spectaculaires, comme la table XXL créée par Howard Meister en 2008 – sont eux aussi en parfaite symbiose avec l’architecture.

Pour agrémenter l’espace, Thomas Juul-Hansen a chargé la galerie Sara Meltzer de piocher dans le répertoire des acteurs de la scène artistique new-yorkaise les plus en vogue. Disposées aux quatre coins de l’appartement, les £uvres d’art sélectionnées multiplient les formes élégantes, inattendues, surprenantes… tout en apportant à la partition des notes de couleurs vives.

PAR LUXPRODUCTIONS.COM, ROBERT COLONNA D’ISTRIA

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