En terrasse avec Arik Levy

Arik Levy © Mathieu Nguyen

Etabli à Paris mais en route vers Liège pour une conférence Vitra, le surfeur-devenu-designer israélien a fait escale à Bruxelles, le temps d’un petit goûter improvisé.

Alors que les grèves faisaient rage des deux côtés de la frontière, c’est un petit miracle si son Thalys a pu arriver en gare du Midi. Un timide rayon de soleil nous a même permis de nous installer à la terrasse du Muntpunt Grand Café. Au menu : un thé vert et un morceau de cake aux pommes, mais aussi l’amour inconditionnel d’Arik Levy pour la mer, son aversion pour le tourisme et son concept tout personnel de « travail en vacances ».

De Paris à Bruxelles, il y a des voyages plus dépaysants…

Ma première fois remonte à une vingtaine d’années, quand je scénographiais des spectacles de danse contemporaine. La maison du compositeur Nicholas Lens était tout près d’ici et toute une bande de copains s’y retrouvait pour des fêtes et des jam-sessions ; la folie totale. C’est comme ça que j’ai découvert Bruxelles. Et c’était génialissime !

Mais ce n’est pas la destination de vacances rêvée…

Moi, je travaille tout le temps. L’art et le design m’occupent plus qu’à plein temps, ils sont une réaction seconde par seconde à tout ce que je vois, ressens, analyse ou expérimente. Comme un muscle non contrôlé, littéralement impossible à arrêter. Il n’y a pas de switch, de On/Off. Donc mon travail, c’est mes vacances !

Et ça ne vous pèse jamais ?

Au contraire, j’adore. Ce « travail en vacances » est différent de celui de l’année : je suis loin et indisponible, je peux fonctionner à un autre rythme, accepter ou refuser certaines choses et trouver de nouvelles sources d’inspiration.

Il doit bien y avoir des moments où vous vous sentez un peu plus en congé…

Durant l’année, je voyage énormément, alors si je reste dix jours dans un même lieu, on peut dire que je suis en vacances. Mais je suis un très mauvais touriste, je déteste le réflexe « On va à tel endroit donc on suit le circuit habituel des monuments et des musées ». Moi, je débarque quelque part et je ne bouge plus. Depuis huit ans, je vais en République dominicaine. Avant cela, je suis parti douze ans en Grèce.

Pourquoi cette fidélité ?

Simplement parce qu’on découvre des choses insoupçonnées au fil des années. Et on ne se demande plus où manger, faire ses courses ou trouver la meilleure plage. En arrivant, je n’ai qu’à poser mon sac. Ensuite, j’enfile mes Flipflop et j’abandonne mes chaussures. Pour très longtemps.

Et là, c’est vraiment les vacances ?

Non, c’est ma façon de m’approprier le moment. Je continue à travailler parce que c’est ce que j’aime. Mais quand je lève les yeux de mon ordinateur, je vois l’océan.

Justement, l’océan ne vous manque pas ?

Si, tout le temps. L’eau, c’est ma vie. Je ne suis que le reflet de l’eau, mon travail aussi. A la base, je suis un mec de la plage, un surfeur. Encore maintenant, je kite, je surfe et je fais du yoga ; je ne veux rien d’autre. A part travailler, évidemment.

www.ariklevy.fr

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