Nos favoris de l’hiver: la boule de Noël, un objet que l’on doit aux caprices du climat
Nul besoin d’être croyant ni même de célébrer le 25 décembre pour succomber au charme scintillant de la boule de Noël. Indissociable de la fin de l’année, elle a une origine aussi méconnue que surprenante, à partager au coin du sapin.
À l’origine était le sapin. Dès le Moyen-Âge, celui-ci est en effet installé sur le parvis des églises, ses branches étant ornées de pommes pour symboliser l’arbre mythique du paradis perdu d’Adam et Eve. C’est surtout en Alsace et en Allemagne que cette pratique est populaire, et dès le XVIe siècle, on retrouve des mentions écrites de ces conifères, parfois également décorés de fleurs. Mais comment cette composition naturelle aux accents bibliques passe-t-elle à l’arbre ornés de boules de Noël? Au mitan du XIXe siècle, déjà, tout est une question de dérèglement du climat.
D’après les historiens qui se sont penchés sur la question, on retrouve l’ancêtre de la boule de Noël en Allemagne, aux alentours de 1830. Alors en verre mercuré, du verre soufflé dont la paroi intérieure est recouverte de mercure, elle accompagne pommes et bourgeons sur les branches du sapin et est supposée aider à chasser le mauvais sort… Mais pas à repousser la sècheresse, visiblement.
Pas de fruits? Pas de problème (ou presque…)
C’est en effet suite à ce qui est entré dans l’histoire comme le « terrible hiver de la Moselle » que la boule de Noël va gagner en popularité et devenir indissociable de la période des fêtes de fin d’année. « En 1858, une importante sécheresse priva les Vosges du Nord de fruits, ce qui rendit impossible la décoration des sapins. Heureusement, un souffleur de verre de Goetzenbrück, un petit village de Moselle, eut la brillante idée de souffler quelques boules en verre pour pallier aux difficultés imposées par le climat » raconte ainsi Catherine Mautord, créatrice des dermo-cosmétiques Nature Effiscience et passionnée de tout ce qui touche de près ou de loin à la nature.
Et si le nom de Goetzenbrück ne vous évoque rien d’autre que des difficultés de prononciation (cela se dit « geutsenbruck », NDLR) ce village rural situé à une cinquantaine de kilomètres de Strasbourg joue pourtant un rôle crucial dans l’histoire de la boule de Noël. La commune est en effet le berceau de l’usine Vergo, une verrerie qui entame la production industrielle de boules de Noël au tournant du XXe siècle, et voit sa production passer de 80.000 ornements par an dans les années 1930 à pas moins de 200.000 boules produites chaque année dans les 50s. Une success story haltée par la production automatisée, qui verra Vergo déposer le bilan en 1981, faute de pouvoir s’aligner sur les prix réduits de la concurrence.
Boule de Noël, fleuron ou figurine?
Pour la petite histoire, si le sapin est désormais associé à la Noël, soit une fête chrétienne, à l’origine, il était lié à un rite païen lié au solstice d’hiver, qui voyait l’arbre, symbole de vie, décoré d’une variété de fruits et fleurs pour annoncer le printemps prochain.
Et tant qu’on est dans la minute culture générale, sachez que s’il s’agit d’appeler un chat un chat, chaque boule de Noël, elle, ne porte pas le même nom. En marge des boules classiques, on retrouve ainsi les « fleurons », aux formes ovales et ou agrémentées de pointes qui rappellent des éléments architecturaux, mais aussi les « boules oeufs », dont les détails ouvragés rappellent les célèbres oeufs de Fabergé, ainsi que les « figurines », qui englobent pères Noël miniatures, casse-noisettes et autres petits personnages posés sur les branches de votre sapin.
Lire aussi: 3 manières un peu déjantées de pimper son sapin de Noël
Enfin, sachez que selon le spécialiste des fleurs et des plantes Décors Véronneau, quatre grandes tendances déco se distinguent pour le passage de 2023 à 2024. Soit le Noël nordique, qui se distingue « par son style classique et son adoption du concept chaleureux du hygge », le Noël transitionnel, « qui associe des teintes intemporelles comme le vert et le doré à une gamme de tons neutres, notamment le beige, le crème et le gris clair », le Noël étincelant, « qu’on reconnait par ses teintes nacrées, ses objets déco en verre et sa délicate touche de couleur champagne » et le Noël étincelant, « qui se concentre sur une palette dramatique de bourgogne profond, de riches tons de pierres précieuses et de nuances sombres et mystérieuses ».
Lire aussi:
– Comment faire pour que votre sapin de Noël reste beau longtemps
– 3 tendances déco pour un Noël chic et sans chichis
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici