Autour de la table basse, qu’elle a elle-même conçue, Géraldine a rassemblé un canapé Liberty, deux Heinz Heger Hunting Chairs et un pouf Serax. © Jan Verlinde

La rénovation chaleureuse d’une maison fonctionnelle des années 90

Dans les environs de Courtrai, chaleur et convivialité ont été insufflées dans cette maison très fonctionnelle des années 90 à grand renfort de bois, de meubles vintage patinés… et de tissus froissés. La touche de nonchalance qui fait mouche.

Les années 90 sont de retour. On le voit dans les collections de mode et on l’entend dans les come-back musicaux… Mais pour ce qui est de l’architecture de l’époque, l’attrait reste timide. L’utilisation de matériaux industriels tels que l’acier et le verre et l’accent mis sur la transparence et la lumière ne plaisent pas à tout le monde. D’aucuns jugeant ces projets trop froids…

Un joli espace extérieur de ville a finalisé de séduire les habitants. © Jan Verlinde

Pour la décoratrice Géraldine Van Heuverswyn et son mari, le chef étoilé Benoît Dewitte, toutefois, l’avis est tout autre. On peut même parler de leur côté de coup de foudre pour cette période révolue.

 »Nous n’avions absolument pas l’intention de déménager. Notre ancienne maison était très belle et bien située. A cinq minutes du restaurant (NDLR: le restaurant éponyme que Benoit Dewitte tient avec son frère Bernard) », explique Géraldine Van Heuverswyn.

Le déclic en haut des escaliers

La décoratrice, qui a le sens des intérieurs épurés et intemporels, gère également deux boutiques-galeries en plus de ses projets. L’une à Knokke, l’autre à Kruisem. « Nous ne nous sommes même pas consultés après la visite, s’amuse-t-elle. C’était si clair. Nous avons fait une offre, le jour même elle était acceptée. Nos enfants sont à l’internat et lorsque nous les avons appelés, ils ont cru que c’était une blague! »



L’espace ouvert, situé du rez-de-chaussée, et la maison spacieuse située au-dessus, ont toutefois très vite mis tout le monde d’accord. « Plus encore que la lumière, c’est peut-être le fait de monter à l’étage qui a donné le déclic, poursuit l’habitante. Les images peuvent difficilement rendre compte de cette sensation. »

Grâce aux armoires de cuisine basses, l’espace semble plus grand. Au premier plan, une table d’appoint d’André Verroken et un FK87 Grasshopper vintage de Preben Fabricius & Jorgen Kastholm pour Lange production. © Jan Verlinde

Afin de nous faire vivre cette expérience spatiale, elle nous invite à nous aussi emprunter l’escalier en métal noir. En haut, le salon apparaît dans toute sa splendeur. Avec son plafond en briques, sa vue sur les cimes des arbres entourant le toit-terrasse et le vent qui souffle légèrement sur les rideaux, l’ensemble capte vraiment l’imagination.

Chaleur et nonchalance

Pour aménager l’endroit, Géraldine a très vite su quels meubles elle désirait. A l’instar de cette table de salle à manger métallique dans le style de Maarten Van Severen. Elle l’a combinée avec deux séries de chaises vintage: à droite, des sièges signés Pierre Chapo, à gauche des assises inspirées de George Nakashima.

Autour de la table à manger en métal se trouvent des chaises en bois de Pierre Chapo entre autres. A l’arrière plan, une armoire Wire C de Muller Van Severen. © Jan Verlinde

Entre un ensemble de chaises de chasse d’origine allemande et une armoire Wire-C de Muller Van Severen, elle a placé un canapé des plus classiques. « C’est mon sofa préféré depuis toujours, avoue Géraldine. J’adore le revêtement de ce divan qui se froisse… comme la matière des tentures qu’on retrouve çà et là. Cette touche décontractée, c’est ce qui rend l’endroit agréable. »

Le rez-de-chaussée sert d’espace d’accueil et de détente pour parents et ados. © Jan Verlinde

Un esprit que l’on retrouve aussi dans ses projets. « Je sais depuis quelques années que je souffre de TDAH. J’ai besoin d’un peu de désordre, de 5 % de nonchalance, concède la propriétaire. D’où les plis des textiles, la patine des meubles, l’armoire dont on voit le contenu à travers les grilles des portes. Ce sont tous des stimuli, à des degrés contrôlés. Sinon, je m’ennuie. »

Une rénovation en douceur

Côté structure, Géraldine n’a pas apporté de modifications. La salle de bains a par contre été équipée d’un lavabo de luxe digne d’un hôtel. Les colonnes ont été habillées à diverses places et le mur à hauteur des yeux, derrière lequel se trouvait la cuisine, a été démoli.

A la place, la conceptrice a imaginé une cuisine ouverte et spacieuse avec un îlot qui, maintenant que Benoît ne travaille plus le week-end, sert souvent de buffet. L’espace de vie, lui, est relié aux chambres et aux pièces d’eau par un petit sas.

Lorsque les invités logent, les miroirs disparaissent derrière les rideaux de lin et le daybed devient lit d’appoint. © Jan Verlinde

« Il était déjà là lorsque nous avons acheté la maison, se souvient notre hôte. Il ne se remarque pas vraiment, mais il apporte une grande valeur ajoutée à la maison. Il nous permet de rester en contact, même si nous sommes dispersés dans l’espace. »

Un rez-de-chaussée polyvalent

De retour en bas, Géraldine explique que le rez-de-chaussée a plusieurs fonctions. La zone peut-être complètement isolée du reste de l’habitation et pourrait donc être louée. Mais pour l’instant, elle sert surtout de maison kangourou et d’espace d’accueil.

Les adolescents de la famille se pressent autour de la table de ping-pong ou de la salle de sport où ont été installés un lit d’appoint et un coin gaming. Un rêve pour beaucoup de jeunes. Mais le couple y reçoit également ses amis et contacts professionnels.

Cette chaise, premier achat vintage de Géraldine, a trouvé une place de choix dans la chambre du couple. © Jan Verlinde

« Toute la semaine, Benoît et moi sommes très tournés vers les gens, poursuit Géraldine. Notre vraie maison, à l’étage, nous tenons donc à la garder privée. »


Le showroom privé de Géraldine

Ce logis est aussi une sorte de showroom où Géraldine fait l’étalage de son talent de créatrice de mobilier. Ainsi, à côté de la table basse griffée Hadge, le regard est attiré par son magnifique canapé dont les coussins duveteux vous enveloppent complètement et dont la structure se prolonge en console. Ce n’est pas la seule pièce de sa main.

Avec une certaine modestie – elle trouve qu’il est difficile de se vendre – elle nous montre encore le daybed de la salle de sport, les appliques et les lampadaires, ou encore le banc qu’elle a conçu et qu’elle a fait fabriquer par des artisans locaux.

Les jardinières du toit-terrasse ont cédé la place à de spacieux bancs en béton, à la chaise Butterfly et à des tabourets dont un de l’atelier Serruys. © Jan Verlinde

Le nom de sa collection: Minimal. « J’aime le bois et la pierre naturelle. Encore une fois, pour les irrégularités, la patine. Ne me demandez pas de vernir quoi que ce soit, c’est trop parfait », dit-elle en riant, convaincue que ce petit rien d’imperfection fait tout.

Géraldine Van Heuverswyn en bref

Elle est née en 1979 à Deinze.

Elle est mariée au chef étoilé Benoit Dewitte, du restaurant éponyme.

Son métier de décoratrice, elle l’a appris chez Obumex pour qui elle a décoré des intérieurs pendant de nombreuses années.

Son métier de décoratrice, elle l’a appris chez Obumex pour qui elle a décoré des intérieurs pendant de nombreuses années.

A travers l’agence qu’elle a fondée, elle a distribué des marques de meubles, de tissus et de tapis mais il lui manquait l’aspect aménagement.

Aujourd’hui, elle combine la vente de mobilier contemporains et vintage avec ses propres collections, la mise en scène d’intérieurs et aussi la mise en place de projets plus globaux.

Plus d’infos

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content