Ionna Vautrin en 5 objets
Une lampe, un objet « qui ne sert à rien », un kamasutra illustré ou encore une lampe de TGV: la créatrice française Ionna Vautrin en cinq projets.
Lampe Binic – Foscarini
« Entre le moment où j’ai montré le dessin et celui où l’objet est sorti, il y a eu pas mal de rebondissements. Le directeur artistique de l’époque, Marco Martin, a tout de suite vu le potentiel de l’objet, alors que les patrons traînaient les pieds, ils se demandaient qui j’étais. Puis ils ont abandonné le projet sans me le dire. Mais Marco a fabriqué un prototype un peu en douce, pour les convaincre de ses qualités. Bref, j’ai eu chaud. »
Collection Bec – Bosa
« J’adore ces sculptures. On me demande chaque fois: « C’est quoi, c’est des lampes? » Et moi, je réponds: « Non, non, ça ne sert à rien. » Je trouve ça bien de s’autoriser à créer des objets purement décoratifs. Elles ont un principe de fabrication assez simple, puisque c’est toujours le même corps, donc le même moule; il y a juste le décor et le bec qui font que ça devient un animal différent. »
Le kamasutra illustré – Flammarion
« J’en avais marre des projets lourds, longs et complexes, alors j’ai eu envie de faire quelque chose de plus direct. Donc pendant quatre mois, je n’ai fait que des dessins érotiques, un petit kamasutra. Il a été exposé, ça a intéressé Flammarion, qui a voulu le publier. C’est bien de s’offrir ce genre de fantaisie, comme une récréation, une bulle d’air – d’ailleurs je n’aurais jamais cru que ce serait publié. »
Théière La cavalière – Palais des thés
« L’ambition initiale était de créer une théière symbolisant la cérémonie du thé « à la française ». Je me suis donc inspirée de notre « culture couture » pour amener cette pièce dans un univers haut de gamme alliant sellerie et porcelaine de Limoges. Ses lignes simples et graphiques sont twistées par une poignée en cuir rappelant les entrées de sac à main en haute couture. »
Lampe TGV – SNCF
« Ils ont vraiment fait un joli boulot autour de cette gamme. Ça a été un projet de longue haleine, la SNCF est une très grande structure, les équipes changent, il y a beaucoup de politique. Alstom avait son mot à dire aussi, et tous les ingénieurs qui n’avaient pas forcément la même culture, la même envie ou les mêmes objectifs que moi, donc ça a créé une sorte de travail en tripartite, pas toujours simple, mais passionnant. »
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici