Fanny Bouvry

La lumière, une influence modulable

Fanny Bouvry Journaliste

Lorsque l’automne dernier, les communes de notre royaume ont décidé de tourner l’interrupteur sur off à minuit et de plonger nombre de nos villes et villages dans l’obscurité jusqu’au chant du coq, nous avons tous été surpris par le décor qui s’offrait à nous.

Alors que certains y voyaient l’opportunité de dormir du sommeil du juste, enfin débarrassés du halo urbain éblouissant, d’autres ressentaient un malaise, voire de l’insécurité, à se déplacer ainsi comme des chats vagabonds dans les rues désertes.

Devant nos yeux s’acclimatant à la pénombre, s’esquissait un paysage approximatif, où quelques éléments brillaient çà et là, glorifiés par la clarté de la lune.

L’importance de la mise en lumière, les artistes l’ont depuis toujours comprise.

Cette importance de la mise en lumière, que nous avons ainsi pu tous ressentir en ces mois de disette énergétique, les artistes l’ont depuis toujours comprise. Il suffit de regarder les œuvres de Vermeer ou Rembrandt pour s’en convaincre.

Ce dernier est d’ailleurs devenu célèbre pour la façon dont il illuminait ses sujets sur ses toiles. Une méthode qui est de nos jours encore un statement pour les photographes portraitistes. Les personnages du peintre néerlandais se caractérisent par un demi-visage éclairé et un triangle clair inversé sous l’œil, du côté ombragé. Ce qui affinerait les traits, semble-t-il… Les tutos ne manquent d’ailleurs pas sur le Web pour appliquer «facilement» cette technique séculaire.

Plus tard, d’autres ont continué à explorer ces jeux de clairs-obscurs, y allant chacun de ses inspirations personnelles, pour rendre au mieux les émotions. Analyser l’histoire de l’art sous cet angle en dit beaucoup sur l’époque où chacun de ces tableaux fut réalisé.

Mais comme les humains, les objets ont, eux aussi, leur façon de se pavaner sous les rayons, qu’ils proviennent d’une ampoule ou du soleil… Et c’est cette partie du spectre que nous avons eu envie d’explorer dans ce numéro Black Design. Celle qui fait que dans une maison, comme le résume l’architecte d’intérieur belge Rebecca Verstraete, «la lumière joue un rôle aussi important que la décoration. Avec le mauvais éclairage, un intérieur, aussi beau soit-il, ne ressemblera à rien.» Ce qu’en d’autres termes, devenus célèbres, le maître Le Corbusier résumait de cette manière: «L’architecture est le jeu savant, correct et magnifique des volumes assemblés sous la lumière.»

Dans les pas de l’un et l’autre, et de tous ceux qui nous racontent à leur façon, au fil des articles qui suivent, l’importance de cet élément immatériel, mais pourtant si tangible, nous vous invitons ici à puiser un maximum d’idées lumineuses. Tout en gardant en tête qu’en la matière, nous avons tous notre propre perception. Qui est d’ailleurs liée aussi, comme vous le découvrirez, à la culture.

Chez moi, lorsque la nuit tombe et que l’envie de se blottir dans le fauteuil se fait sentir, je demande à l’un de mes enfants de faire «l’ambiance du soir». Nous baissons l’intensité des spots, nous multiplions les sources secondaires chaudes, nous allumons parfois quelques bougies. Et tout s’apaise.

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