Maison : inspiration du Sud chez Catherine Arnould

Une vieille maison de campagne de la périphérie bruxelloise façonnée au gré de séjours au Maroc, qui fait la part belle à la lumière et aux couleurs subtiles du Sahara, tout en proposant un parfait mélange entre ancien et nouveau. Bienvenue dans l’antre de l’architecte d’intérieur Catherine Arnould.
Catherine Arnould aime les villes historiques du Maroc mais son amour pour ce pays va bien au-delà de son bâti classique. Après y avoir séjourné à deux reprises et y avoir acquis une certaine expérience professionnelle, l’essence des lieux imprègne désormais son habitation contemporaine située en périphérie de la capitale.
» Juste après mes études, je me suis rendue avec mon compagnon à Casablanca et Tétouan, où nous avons travaillé pour un bureau d’architecture. J’y ai appris comment appliquer de façon moderne les techniques de construction et de décoration traditionnelles « , raconte-t-elle.
Le couple a ensuite poursuivi sa carrière en Belgique avant de reprendre un congé sabbatique quelques années plus tard, toujours dans ce pays de coeur. » Nous avons alors découvert le sud-ouest, entre le Sahara et l’océan, et nous avons trouvé refuge dans la petite ville de Sidi Ifni.
La luminosité y est si forte et les couleurs si subtiles que cela m’a reboostée et donné envie d’insuffler un nouvel élan à mon entreprise dès notre retour à Bruxelles « , raconte l’architecte d’intérieur.
Lifter avec parcimonie
Rentrée en Belgique en 2009, Catherine Arnould s’est alors lancée dans la rénovation de bâtiments anciens. Sa signature : une attention toute particulière portée à la lumière qu’elle s’amuse à faire pénétrer dans ces lieux chargés d’histoire.
Sa propre habitation a également été revue et corrigée. » Il s’agit d’une vieille maison de campagne du début du xxe siècle plutôt sombre, raconte-t-elle. Nous avons décloisonné l’intérieur afin de créer un vaste espace de vie.
L’endroit où se trouve aujourd’hui le salon était auparavant occupé par un grand escalier qui dominait la composition et créait une double circulation superflue « , explique-t-elle. Et d’ajouter, en professionnelle : » Lorsqu’on rénove, il ne faut jamais aller trop loin. Tout n’est pas bon pour finir à la poubelle.
Il faut impérativement veiller à conserver l’âme du site en préservant les sols et les portes. Ces éléments sont encore plus importants que les fenêtres et les plafonds qui pourront éventuellement être remplacés.
Le design vintage se mêle ici à des touches artisanales, comme les tapis que Catherine Arnould a rapportés du Maroc. » La conceptrice n’encourage donc pas le dépouillement excessif. » Je ne suis pas minimaliste, affirme-t-elle. J’aime plutôt le mélange des époques. J’ai d’ailleurs l’impression que les jeunes sont plus friands qu’auparavant de reliques et gardent plus volontiers des traces du passé. Sans doute en raison de ce monde qui grouille de nouveautés. Il s’agit d’une sorte de fascination pour ce qui est antérieur à l’ère numérique. »
Quant à l’aménagement, elle est également partisane d’un mix de mobilier neuf et vintage. Elle marie ainsi avec brio des lampes de Michael Anastassiades et d’India Mahdavi à une table de Tapiovaara, des canapés Togo de Ligne Roset avec une applique de Jean Prouvé, sans oublier – bien entendu – une multitude de tapis marocains. Pour voyager au quotidien.
Bio express
– Catherine Arnould a étudié l’art à Londres et l’architecture d’intérieur à Saint-Luc, à Bruxelles.
– Elle a effectué des stages à Paris, chez Jean Michel Wilmotte et Jean Nouvel.
– Elle a longtemps séjourné à Casablanca et Tétouan pour y concevoir des projets d’architecture.
– Elle aménage essentiellement des habitations.
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