Matali Crasset X Ikea, la collab qui fait tilt

© DR

Le cru 2017 de la fameuse collection PS d’Ikea,  » post-scriptum  » du catalogue permanent, a enfin débarqué en magasin. Coutumière de l’exercice, la designer française nous en dit plus sur ce partenariat et sur la lampe qu’il a vue naître.

PS PROCESS

Matali Crasset X Ikea, la collab qui fait tilt
© Sandra Werud

 » Un produit « ordinaire » demande généralement un an de développement, alors que dans le cas de PS, la durée est au moins doublée. Ikea se donne plus de temps pour réfléchir. C’est un processus différent, on débute avec pas mal de projets, puis la collection s’affine – mais aucun des trois objets sur lesquels j’ai travaillé n’a dû subir de compromis pour des raisons de coûts, le développement est très réaliste. Ensuite, c’est la cohérence de la gamme qui fait que certaines références sont maintenues ou pas. Il faut qu’il y ait un effet d’ensemble, mais qu’en même temps, chaque produit soit doté de sa propre personnalité. « 

J’ai envie qu’un maximum de gens puissent en profiter

PROXIMITÉ

 » Il est à la fois très facile et très agréable de travailler avec Ikea, c’est toujours une belle aventure. Tous les gens avec qui j’ai pu parler étaient sur la même longueur d’onde, l’idée d’accessibilité est très ancrée chez eux et il n’y avait aucun décalage entre leur point de vue et le discours officiel. Je ne sais pas comment ils recrutent, mais les gens sont là pour les « bonnes raisons ». On n’a pas l’impression de bosser pour une énorme entreprise. On rencontre des experts, le projet se développe en tout petit comité, et le responsable est toujours présent. Ça nous épargne des allers-retours incessants entre l’équipe et une personne qui déciderait d’en haut et que l’on ne rencontrerait jamais.  »

LAMPE

Matali Crasset X Ikea, la collab qui fait tilt
© DR

 » Je voulais à la fois une lampe qui puisse être domestique et branchée à son fil, ou alors complètement mobile : on l’attrape et on va s’installer où on veut. Ou encore, j’espère, un usage de secours quand un plomb disjoncte. Des gens me disent: « Moi, je vais la mettre sur ma terrasse » ou « Elle ira dans ma voiture ». Sans parler des enfants, qui se l’approprieront aussi à leur façon. Moi, j’imaginais d’abord un luminaire à porter, plus qu’à poser, mais qui ne soit pas une torche. Une torche, ça se prend simplement en main, c’est trop « dirigiste ». Au contraire, ma lampe occupe de l’espace, et c’est important car, de nos jours, les objets n’ont plus de spatialisation.  »

INSPIRATION

 » Ce n’était pas une demande d’Ikea, juste une envie. J’aime travailler sur des luminaires, j’en ai déjà réalisé pas mal. Pour son look, tout est parti d’un nuage d’images, d’espèces de rémanences, même si c’est un peu compliqué à expliquer. Je cherchais la représentation, commune à tous, de ce qu’est une lampe à porter et je me suis rappelée la silhouette du cheminot, qui fait corps avec sa loupiote – sa lumière est aussi un signal, important, dont dépend la vie de gens. A cette époque, il y avait des uniformes, toute une panoplie, qui sert à la fonction, qui a sa propre identité, mais qui est limitée à l’essentiel.  »

POTENTIEL

 » On m’a déjà dit qu’elle était l’une des pièces les plus remarquables – et c’est vrai qu’elle a sa personnalité, qu’elle sort un peu des codes. Je suis très contente d’avoir pu développer ce produit, je trouve qu’il a beaucoup de potentiel et j’ai envie qu’un maximum de gens puisse en profiter. Son prix, 29,90 euros, est particulièrement bas, je pense qu’avec un autre éditeur, on ne serait pas parvenu à ce montant. Je suis assez fière de ce projet, parce qu’il est à la fois très Matali Crasset et très Ikea. « 

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content