Meubles en kit

© SDP

Sur fond de développement durable, de plus en plus d’éditeurs proposent des meubles à monter soi-même. Une manière astucieuse de baisser les coûts tout en réveillant le bricoleur qui sommeille en vous.

Qu’il s’agisse de cupcakes dégoulinants de crème trop sucrée, d’un jacquard à tête de cerf ou d’un abat-jour en capsules de bouteilles de soda, il n’a jamais été aussi bien vu qu’aujourd’hui de clamer sans la moindre trace de honte : « C’est moi qui l’ai fait ! » Crise aidant, le bricolage a lui aussi retrouvé ses lettres de noblesse. Pour le plus grand bonheur des éditeurs qui, reprenant à leur compte les recettes d’Ikea, n’hésitent plus à livrer leurs meubles en pièces détachées dans des paquets plats, réduisant ainsi leurs coûts de stockage et de transport mais aussi de main-d’oeuvre, le tour de vis final étant donné à la maison par l’heureux propriétaire de ces objets griffés par des stars du design.

« Même pour des meubles produits en série, ce qui est le propre du design industriel, les consommateurs ont réellement envie de  »sentir la main de l’homme », explique Jean-Luc Colonna d’Istria, directeur du pôle maison du concept store écolo-chic Merci, à Paris. Et mieux encore de pouvoir les customiser. » Rien de plus facile, lorsque l’on assure soi-même le montage et pourquoi pas l’habillage de toutes les petites choses qui peuplent la maison. Lors de l’édition 2010 du Salon du meuble de Milan, le créateur Enzo Mari a pu enfin réaliser un rêve vieux de 25 ans : sa Sedia 1 Chair est commercialisée en kit par Artek, comprenant bien sûr les éléments en bois prédécoupés, les clous et les instructions de montage.

Développement durable oblige, les matières premières sont souvent recyclées, comme dans le cas de la chaise Fruit Box de Hannu Kähönen pour Essential, Natural, Practical, réalisée en cagettes de fruits, ou la coque en polyéthylène recyclé des chaises et tabourets Pebble conçus par Benjamin Hubert pour la firme néerlandaise De Vorm. Même souci écologique chez Offecct pour qui l’Italien Luca Nichetto a imaginé une chaise mêlant bois et plastique recyclé. Chez Moormann, Viktor Matic ose même le carton ficelé au bois pour sa chaise Zipfred. Avec, comme dans le modèle Babel de Marcel Wanders pour XO, une réelle envie de simplifier au maximum le petit jeu de construction.

ISABELLE WILLOT

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content