Pavillon zen en périphérie de Paris (en images)

Au premier étage, une pièce garnie de tatamis et coussins fait office de chambre d'amis, pour une nuit zen. © Birgitta Wolfgang

Quand cultures danoise et japonaise se côtoient dans une même habitation, l’esthétisme et le minimalisme y tiennent forcément la vedette. Immersion dans le bucolique cottage d’un couple voyageur.

Les nuances grises dominent le séjour et sont rehaussées par une touche de jaune : une oeuvre du photographe suédois Blaise Reutersward.
Les nuances grises dominent le séjour et sont rehaussées par une touche de jaune : une oeuvre du photographe suédois Blaise Reutersward.© Texte : Julia Mincarelli / Photos : Birgitta Wolfgang

Elle est née dans une petite ville du Danemark ; lui au Japon, où il garde de la famille même si sa vie l’a mené de par le monde. Il y a trois ans, le couple – qui désire garder l’anonymat – décide de quitter Paris, où il habite avec sa fille de 8 ans. Il envisage un temps de retourner à New York, où il a déjà séjourné ; hésite à tenter une incursion en Scandinavie ou en terres nipponnes ; s’intéresse aux campagnes de l’Hexagone… avant de jeter son dévolu, tout simplement, sur la périphérie parisienne.  » Je suis originaire d’une bourgade danoise et l’idée de retourner vivre dans un endroit plus calme ne me déplaisait pas, avoue la maîtresse des lieux. C’est néanmoins une pure coïncidence si notre choix s’est arrêté sur ce village en particulier. Nous rendions visite à des amis pour la première fois et nous sommes tombés amoureux de ce coin blotti dans la nature. Lorsqu’on a vu la maison, on a su que c’était l’endroit idéal pour nous.  »

Belle âme

Devant l'âtre, un magnifique lustre Art nouveau, originellement créé par Hector Guimard et aujourd'hui réédité, surplombe la table de George Nakashima.
Devant l’âtre, un magnifique lustre Art nouveau, originellement créé par Hector Guimard et aujourd’hui réédité, surplombe la table de George Nakashima.© Texte : Julia Mincarelli / Photos : Birgitta Wolfgang

Construite dans les années 1960, la chaumière de 190 m2 affiche un look plutôt particulier. Perdue dans la verdure, elle émerge avec son toit en chaume et ses fenêtres à croisillons, telle une bicoque de conte de fées. A l’intérieur pourtant, l’ambiance est tout autre. En raison des nombreuses baies disposées tant à l’est qu’à l’ouest et au sud, la luminosité des pièces évolue tout au long de la journée, offrant une clarté relaxante aux habitants. Afin d’encore agrandir le volume, un mur a été abattu pour ouvrir davantage la cuisine, dont les meubles ont été fabriqués par un ébéniste local.

Mêlant design danois et simplicité japonaise, l’aménagement frise l’épure… tout en valorisant l’âme du lieu. La famille, épaulée par un architecte pour le projet, a en effet choisi de conserver une bonne partie des éléments d’origine, comme le sol en marbre gris et noir, qui donne aux pièces l’impression d’être plus grandes qu’elles ne le sont.  » Je ne l’aimais pas trop au début, se souvient la Danoise. Mais je suis aujourd’hui ravie de ne pas l’avoir remplacé. Cela rend notre maison unique.  » Le damier qu’il représente contraste en effet subtilement avec les poutres en bois de la structure et l’escalier, eux aussi préservés. Ceux-ci ont été peints pour leur donner un aspect blanc délavé qui colle très bien à l’ensemble.

Traits de caractère

Dans la salle à manger, la table est une création de la designer danoise Helle Damkjaer et les chaises sont des Grand Prix vintage d'Arne Jacobsen.
Dans la salle à manger, la table est une création de la designer danoise Helle Damkjaer et les chaises sont des Grand Prix vintage d’Arne Jacobsen. © Texte : Julia Mincarelli / Photos : Birgitta Wolfgang

La cheminée d’origine, trop massive et en mauvais état, a quant à elle été remplacée.  » Comme nous aimons profiter d’un feu ouvert dès le retour de l’automne et des journées plus courtes, nous avons nous-mêmes conçu un nouvel âtre, simple et esthétique « , raconte la propriétaire. Face à cette source de chaleur, on trouve un confortable canapé et une pile de tatamis mis à disposition des visiteurs – un clin d’oeil clair à l’empire du Soleil levant, tout comme le lit de la chambre, posé à même le plancher, façon futon.  » Notre habitation est une fusion des styles danois et japonais, commente le duo. Cela fonctionne parfaitement car le côté épuré est le point commun à ces deux styles.  » Çà et là, quelques éléments au caractère plus affirmé viennent néanmoins renforcer la personnalité de l’endroit. Tel ce lustre Art nouveau imaginé par Hector Guimard et qui trône au-dessus de la table basse du séjour, dessinée par l’ébéniste et architecte américain George Nakashima. Ou encore ces lampes en papier en forme de goutte, de l’éditeur Danois Le Klint, qui redonnent une échelle plus cocoon à la grande cage d’escalier.

La chambre des parents est volontairement épurée, avec un matelas posé au sol, à la façon japonaise.
La chambre des parents est volontairement épurée, avec un matelas posé au sol, à la façon japonaise. © Texte : Julia Mincarelli / Photos : Birgitta Wolfgang

A la clé, un espace à vivre serein et très chaleureux. Les nuances vont du blanc au gris en passant par des coloris plus chauds comme le marron et même une touche de jaune, derrière le divan, sur une photo XXL de fleur réalisée par le Suédois Blaise Reutersward.  » Nous voulions à tout prix éviter l’aspect froid souvent ressenti dans ce type d’intérieurs. C’est la raison pour laquelle nous avons opté pour des matériaux chauds comme le bois et la fourrure. Ceux-ci, combinés au feu ouvert et aux nombreuses bougies que nous allumons en hiver, réchauffent l’atmosphère, raconte encore la propriétaire. Notre habitation est un endroit paisible entouré de nature, ce qui est important pour nous car ses nombreuses formes nous inspirent.  » Et invitent au voyage.

Par Sisters Agency

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