Première visite officielle de la reine Mathilde à Hong-Kong

Aurélie Wehrlin Journaliste

Après les discours de circonstance, place au moment tant attendu : l’arrivée de la reine. Et à la seconde où elle paraît au bout du tapis rouge, on frôle la bousculade, le service d’ordre ayant fort à faire avec les assauts répétés des photographes et cameramen. Présence royale oblige, de nombreux médias chinois couvrent l’événement, et si l’Empire du milieu garde une fascination presque inavouable envers les monarchies, du côté belge on aura entendu quelques « Vive la reine ! » des plus enthousiastes.

Le goût de notre souveraine pour la mode belge n’est pas un secret, et l’on devine qu’elle aura savouré cette exposition Dress Code, articulée autour de trois axes (casual, uniform et black tie), vaste triptyque vestimentaire aussi inspiré qu’éclectique, donnant un aperçu de ce qui se fait de mieux chez nous. Fashionistas hongkongaises et habitués du design Institute ont d’ailleurs assuré n’avoir jamais vu pareille expo en ces murs et nombre de spectateurs belges saluèrent l’initiative, première du genre depuis bien trop longtemps. Et on partage leur enthousiasme, au vu de la qualité du casting – Ann Demeulemeester, Jean-Paul Lespagnard, Kris Van Asche, Maison Martin Margiela ou Raf Simons, pour n’en citer qu’une poignée – et de la scénographie particulièrement réussie de Charles Kaisin, un labyrinthe de sacs en papier kraft élaboré avec le concours de sa fidèle complice, Linda Van Waesberge.

Dans la Gallery contiguë, la reine Mathilde découvre ensuite Design in Motion, qui retrace 15 ans de carrière de Charles Kaisin, décidément un bel ambassadeur de la créativité belge. Une rétrospective qui célèbre ses deux obsessions favorites, le recyclage et le mouvement, que le public a pu appréhender à travers textes, vidéos et oeuvres emblématiques, comme la Hairy Chair, la Recycled Paper Chair ou le fameux K-Bench, qui serpente le long des allées au plancher volontairement bancal : malmenées par les visiteurs, les planches de bois faisaient ainsi valser des bouteilles placées en équilibre, poussant le spectateur à doser son pas tout au long d’un parcours irrémédiablement rythmé par les bris de verre. Une performance remarquée, qui a laissé perplexe la sécurité locale.

Quant à la reine, elle aura certainement apprécié sa première soirée à Hong-Kong, et conquis le coeur de nombreux Chinois présents – qui la trouvaient « si jeune, si belle et tellement bien habillée » -, les seuls déçus étant ceux qui n’auront pu l’apercevoir que de loin.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content