Et cetera : Diane Marois

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Anne-Françoise Moyson

Diane Marois officie passionnément, quotidiennement sur la 1ère. De sa voix fervente, elle nous emmène en balade musicale dans son Feel de Diane. Le temps d’une mini-série documentaire, elle a quitté les studios, direction Los Angeles, la Mecque de la funk eighties, dans les pas de l’artiste français Dabeull. Avec son Funky diary, elle prouve que Sky is the limit. Elle répond à notre interview sur le vif.

La question qu’on vous pose le plus souvent?

Comment peux tu avoir une connaissance musicale aussi large ? D’abord j’aime la musique avec un grand M, celle qui te procure des sensations et te permet de voyager en toi ou très loin de ton quotidien et de l’instant… il y a d’abord eu la pop, la chanson française et la soul qu’on écoutait à la maison avec mes parents, et puis à l’adolescence mon gros crush générationnel, fut le hip hop, je suis une enfant du hip hop et je le resterai toujours. Et puis vient le temps des sorties et des boites de nuits et la découverte de l’électro au sens large, et à chaque voyage ou chaque rencontre, il y a toujours une découverte musicale, surtout avec tes petits amis et ça laisse une trace. Y a des années, j’avais une amie qui disait en rigolant : « le plus chiant quand tu quittes un garçon c’est qu’il part avec ses disques ». Aujourd’hui avec le mp3 le problème est résolu, (sourire) et avec shazam (mon meilleur ami), je glane de la musique partout, au restaurant, dans un taxi, partout.

La compétence inutile que vous maîtrisez?

Le soufflé de bulles de savon avec un gant de toilette mouillé, un sport à pratiquer dans le bain. Ça émerveille les enfants et ça m’amuse beaucoup.

Un sport que vous pratiquez… en pensée?

La création d’une mélodie, d’un texte, ou d’une histoire. Ça part d’une expression, d’une image et puis je déroule le fil et je tricote. Ça peut me prendre n’importe où et ça m’absorbe, il faut juste que je fasse attention quand ça m’arrive en public, en générale, je m’éclipse gentiment quelques instants pour poser l’idée dans un carnet.

La ville dont vous n’êtes jamais vraiment revenue?

Ces derniers temps je dirais Los Angeles, ce que j’y ai vécu et qui est dans mon film « Funky Diary », était juste incroyable, en terme d’intensité mais aussi d’opportunités. En général les immeubles ne sont pas très hauts, ce qui fait que tu vois le ciel de partout, et qu’une seule phrase m’habitait tout le temps : « Sky is the limit » et mon histoire là-bas prouve que ce n’est pas qu’une expression. Pour cette mini-série documentaire, j’ai suivi un artiste français Dabeull invité par la communauté chicanos de Los Angeles, ces enfant d’immigrés latinos américains dont la culture est héritée des gangs et des lowriders. C’est une plongée musicale et sociétale dans un univers qu’on croise généralement dans les films. C’était une expérience incroyable qui s’est terminée par la rencontre avec des légendes de la Funk et un des groupes les plus important de tous les temps dans le hip hop, Cypress Hill, quand je vous disais Sky is the limit…

La personne qui a le plus d’influence sur vous?

Moi-même, bien plus qu’un concept, c’est une philosophie, un apprentissage. Nous sommes les seuls à nous mettre des limites ou à essayer des choses, nous sommes les seuls à donner du pouvoir ou non, aux dire et actes des autres qu’ils nous fassent du bien ou du mal. Maintenant ce moi et sa logique m’ont été transmis par des grands personnages comme Nelson Mandela ou Erykah Badu, par les préceptes du Reiki que je pratique, et par ma grand-mère.

Une idée concrète pour un monde meilleur?

Introduire dès l’école primaire, des cours de pleine conscience. Donner les clefs aux enfants de la conscience de soi et de la gestion de leurs émotions. Ça s’adresse à tous les enfants qui peuvent être confrontés à des traumas quels qu’ils soient. En leur donnant la compréhension de leurs émotions et de celles des autres, en les aidant à les gérer, on leur donne des clefs inestimables pour mieux contrôler leur destin. On fera des adultes plus équilibrés, mieux dans leur peau, avec le cœur ouvert. On ne laissera pas des blessures grandir et se transformer en colère, rejet, ou violence et créer des bourreaux ou des victimes, ou en tout cas il y en aurait moins. Les chiffres de test dans des écoles danoises et anglaises le prouve.

Le plat qui vous ramène en enfance?

Le riz au lait caramélisé au chalumeau, j’avais une tante qui faisait ça en Normandie quand j’étais petite, à peine le plat sorti du four, on se jetait dessus avec mes cousins.

L’achat le plus bizarre que vous ayez fait?

C’est un non- achat en fait. Je rêvais d’une roue de paon comme déco dans mon appartement, je le partage à mes amis le soir de mon anniversaire. Le lendemain je visite un hangar à cheminée, si si ça existe, on y trouve des cheminées de toutes les époques. C’est très impressionnant de voyager dans le temps au travers de ces colonnes de pierres, anyway je vois une commode témoin à côté d’une cheminée pour donner une idée de décoration d’intérieur, et à l’intérieur d’un des tiroirs ouverts de la commode, des plumes de paon. Quand j’ai demandé leur prix, la propriétaire m’a rétorqué que c’était celles de son paon mort, qu’elle ne les vendait, pas mais me les offrait avec plaisir.

Votre dernier coup de gueule?

Il y a un an et demi, pour les artistes et toutes les personnes du monde l’art en général qui ne bénéficiaient d’aucun soutien financier de la part de l’état à ce moment-là, et avaient bien du mal à se faire entendre, l’étiquette « non essentiel » accrochée comme une tache de boue à leurs baskets. Je rentrais de vacances, des vacances que j’avais pu me payer grâce à mon travail qui consiste à jouer la musique de ces gens qui pour la plupart eux, n’avaient plus d’argent. Ça me dérangeait profondément. J’ai écrit un texte que j’ai lu à l’antenne en les présentant comme « les porteurs de lumière » et j’ai expliqué pourquoi selon moi on ne pouvait pas les laisser tomber.

La dernière fois que vous vous êtes trompée?

Je me trompe tout le temps sur les petites choses, je suis méga distraite, donc les clefs dans le frigo etc…

Ce que vous avez appris sur vous durant la pandémie?

Vous allez vraiment vous dire que c’est une obsession, mais comme j’ai travaillé pendant tout la pandémie, comme tous les journalistes et gens de radio, j’ai pu constater à quelle point l’énergie de la musique est puissante, mon rôle était de distraire pendant cette période, d’aider les gens à s’évader, j’ai fait une programmation entièrement dédiée à cela et j’ai reçu beaucoup de messages, me disant « vous m’avez sauvé mon confinement, vous êtes ma bouffée d’air quotidienne », bref, la musique et ceux qui la font sont #essentiels , CQFD.

Ce que vous avez envie de faire, là, tout de suite?

Des bisous, des vrais, moelleux et doux, en fait à une peau moelleuse et douce, celle de ma grand-mère, en fait j’ai envie de lui faire des bisous, elle me manque, elle s’appelait Eleonora Rozen, née Muller, dite « Nora ».

La série Funky Diary est Dispo sur Tarmac et YouTube

Le Feel de Diane sur La 1ère, RTBF.

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