En images: Le tour du Grand Paris à hauteur de brebis

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Des brebis sur fond de Tour Eiffel : une transhumance insolite de douze jours et de 140 kilomètres autour de Paris s’est achevée mercredi sur les quais de la Seine, sous les yeux de Parisiens et de touristes ébahis.

« C’est bizarre de voir des moutons ici en dehors de leur habitat naturel, explique Michelle Caba, 34 ans. Cette Dominicaine prend un selfie avec les brebis qu’elle compte partager sur les réseaux sociaux : « Je n’ai jamais vu un mouton de près, seulement dans des films ».

De la basilique de Saint-Denis, au nord de la capitale française, en passant par le château de Versailles ou le bois de Boulogne, un petit groupe de bergers et 25 de leurs brebis ont effectué à partir du 6 juillet une boucle à travers six départements et 35 communes de la région parisienne. Objectif des organisateurs : « relier tous les grands espaces verts », en veillant à ce qu’ils soient comestibles pour les moutons, accueillis à Paris par des regards amusés. « C’est formidable, ce sont les plus belles tondeuses à gazon qu’on ait jamais vues », s’exclame Philippe Advani, descendu de son appartement en apercevant les brebis dans le square Lamartine du très chic XVIe arrondissement.

Dans les rues, la traversée des moutons est encadrée par plusieurs policiers sous les sifflements joyeux des bergers, les bêlements des brebis se mêlant aux klaxons des voitures. « Ce sont des moutons qui marchent sur les trottoirs et qui traversent aux clous », précise Vianney Delourme, cofondateur du média « Enlarge Your Paris », l’un des organisateurs de l’événement avec la Métropole du Grand Paris. Régulièrement, les brebis s’arrêtent pour brouter le liseron devant les hôtels particuliers, perturbant la circulation des passants.

A manger partout

« Ce qui m’intéresse, c’est de voir l’occupation de l’espace urbain par les animaux », explique Cécile Nelson, une traductrice de 57 ans présente pour le troisième jour consécutif. Cette bénévole d’une association de cyclistes perçoit la transhumance comme une « action militante » face à « la voiture qui envahit l’espace urbain ». Dans le square, des enfants jouent, escaladent, prennent la pose pour leurs parents à quelques centimètres des moutons qui se frottent le dos contre l’installation. « Le mouton a besoin d’un temps pour ruminer. C’est vraiment un rythme à l’opposé de la ville », affirme Mélodie Brun, 31 ans, une architecte paysagiste membre du collectif des Bergers urbains. Face aux brebis, « les gens sont enchantés. Parfois, ils les prennent pour des chèvres ou des vaches, ça nous fait sourire », poursuit-elle.

La transhumance intervient en clôture des Rencontres agricoles du Grand Paris, un cycle d’une année de conférences sur l’agriculture urbaine. L’un des objectifs était de « montrer que les moutons étaient à leur place en ville et qu’ils avaient à manger partout », explique Vianney Delourme. « Plus il y aura d’endroits où ils pourront passer, plus il y aura de la « ville nature » », assure-t-il.

Environ 500 marcheurs ont suivi le périple de ces brebis, installées à l’année dans le parc départemental de la Courneuve, en région parisienne. Et cette « transhumance du Grand Paris » ponctuée de rencontres, de débats et de visites a suscité des vocations avec des initiatives similaires dans les villes françaises de Lyon et de Marseille ou à Bruxelles.

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