Florence Mendez : la prof devenue humoriste

Florence Mendez © Letizia Camboni
Fanny Bouvry
Fanny Bouvry Journaliste

La chroniqueuse belge est partout : à la radio, sur scène… et dès ce 18 août dans Le Vif Weekend, où elle proposera une rubrique  » Crash-Test « . Rencontre.

Vous étiez prof de néerlandais. Comment avez-vous bifurqué vers l’humour ?

En fait, j’utilise tout le temps l’humour, que ce soit avec des proches, un huissier de justice, en rue, chez le médecin… Cependant, je n’avais jamais imaginé que je puisse en faire un métier jusqu’à ce que Dan Gagnon me contacte pour remplacer l’un de ses auteurs du Late Show (NDLR: une émission de la RTBF de 2014 à 2016)… De fil en aiguille, je suis arrivée sur scène, devenue chroniqueuse sur La Première. Sans Dan, je pense que je serais encore prof!

Où puisez-vous votre inspiration ?

Pour mes sketchs, dans mon spectacle, je m’inspire de la vie de tous les jours, des choses un peu dingues qui peuvent m’arriver et que j’ai l’occasion de romancer, de raconter de façon drôle. Ça permet de se débarrasser aussi d’une certaine honte quand il vous arrive quelque chose de vraiment honteux. Plutôt que de le cacher, vous commencez à en parler devant tout le monde et à en rire, et vous vous débarrassez du poids. Mes déboires sont vraiment une grande source d’inspiration… Ceux des autres aussi, la bêtise humaine est une source inépuisable d’inspiration, vraiment.

Il y a un petit côté thérapeutique, donc, à faire rire ?

Oui et non… Sur scène, pour des choses que je relate et desquelles je pensais ne jamais me remettre, oui clairement. Par contre, l’humour en radio, face à l’actualité, parfois c’est le contraire… Ça peut être minant. J’avais fait une chronique sur les migrants dans la jungle de Calais et en la rédigeant, je me suis dit que c’était atroce. En tant qu’humoriste, on sert parfois de palliatif pour dire aux gens: « Regardez, c’est horrible ce qu’il se passe. » On est parfois rattrapé par l’horreur qu’on est en train de raconter avec humour…

Vous n’êtes jamais à court d’idées ?

S’il y a bien quelque chose que j’ai appris en me lançant dans ce métier, c’est que plus on écrit, plus ça devient facile d’écrire. A force de s’entraîner, on voit ce qui fonctionne, on découvre certains mécanismes, on fait certaines comparaisons plus vite… Je n’ai rien rédigé durant deux semaines à la suite d’une maladie et puis cela a été clairement plus difficile. Cela dit, c’est aussi vrai que lorsque l’on doit faire une chronique chaque jour, parfois, dans le tas, on est moins efficace…

Avez-vous des modèles en humour ?

On a tous nos influences. On dit souvent qu’en humour tout a été fait et je pense effectivement qu’on a tous des humoristes auxquels on est plus sensibles. Moi je suis une grande admiratrice de Guillermo Guiz et j’aime aussi beaucoup les séries et les talkshows américains – John Oliver, etc. Je suis également une grande fan de Florence Foresti, que je trouve incroyable dans son jeu de scène… Un peu de tout en fait, même s’il y a des choses que je ne regarde jamais, comme Jean-Marie Bigard ou Franck Dubosc, qui ne m’inspirent pas du tout.

Avez-vous des garde-fous ?

J’essaye, mais je n’y arrive pas toujours, de ne pas céder à la vanne facile… J’essaye aussi que cela ne soit pas équivoque, que les gens comprennent bien de quel côté je me trouve, que je ne suis ni raciste, ni homophobe… Je fais au mieux pour que cela soit très clair. Mais bon, je suis encore loin d’avoir atteint la maîtrise de mon art.

Par Fanny Bouvry

Florence Mendez sera le 26 août, à 21 h 30, au CaliClub, à Drogenbos, avec son spectacle Oh et puis m**de ! Réservation : info@caliclub.be

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