Jeunes sportifs de haut niveau, ils ont été stoppés net en pleine ascension par la Covid (témoignages)

Alessia Corrao, judoka
Stagiaire

Les jeunes athlètes belges de haut niveau, ces  » étudiants du sport « , ont vu, comme le reste de la génération Z, leurs ambitions et objectifs impactés par la crise sanitaire depuis presque une année. Pourtant, force est de constater qu’ils semblent disposer d’une faculté à plutôt regarder devant que derrière eux, avec un regard posé sur la situation.

Repéré très jeune par la Fédération francophone de Gymnastique, Cyril Bauduin, 17 ans, évolue depuis cinq ans au Centre de Haut Niveau de Mons. Avec l’objectif d’une carrière en tête, le Bruxellois se projette plus sur la reprise de la compétition que sur son arrêt.

 » J’ai commencé la gymnastique vers 3 ans et demi. Au début, c’est de la coordination. Progressivement, on passe à de la gym pure. J’avais au départ 8 heures d’entraînement par semaine. Mais la Fédération m’a repéré et mon engagement a ensuite gagné en intensité, jusqu’à atteindre 28h d’entraînement aujourd’hui. A 12 ans, on n’est pas forcément à l’aise avec ce genre de choix. J’ai écouté mon entourage qui me proposait de tester pour voir si ça me plaisait et puis voilà… ça fait cinq ans que j’y suis. Evidemment que disputer des compétitions comme les championnats du monde, d’Europe ou même les jeux Olympiques, qui représentent l’apogée d’une carrière, me plairait. Vivre de sa passion est un rêve pour tout gymnaste. J’ai fait quelques compétitions à l’étranger. En Autriche notamment, en 2019.

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Et puis avec le coronavirus, ça s’est arrêté. Le premier confinement ne nous a pas épargnés. Physiquement, il a fallu être capable de faire du sport de manière intense dès notre retour à l’entraînement, en juin. Au niveau de la compétition, c’est presque un arrêt total. Je m’adapte en fonction de ce qu’il y a. Je me dis qu’au niveau mondial c’est pareil pour tout le monde, la majorité des compétitions sportives sont à l’arrêt.

Tout le monde a le même objectif et il faut savoir rebondir là-dessus. Le but ça va être de revenir le plus vite possible.

Je suis plus dans une mentalité d’évolution que de stabilité, je dois monter mon niveau. La mentalité à adopter pour le moment, c’est quelque chose dont on parle beaucoup avec les coachs. On se dit que c’est la même chose pour tout le monde, qu’il faut rebondir et que c’est ce qui fera la différence avec les autres nations. Il faut essayer de voir le bon côté des choses, on peut encore faire de la gym. On est dans une structure privée, donc on a cette chance de pouvoir s’entraîner que d’autres n’ont pas. C’est vraiment ce que je retiens. « 

Amélie Cattoor, nageuse artistique

Amélie Cattoor, 15 ans, devait participer à la Comen Cup, en natation artistique, une compétition internationalement réputée. Si la nageuse du Brussels Aquatic Syncro Swimming ne cache pas que l’annulation des compétitions continue à fortement l’affecter, la jeune fille est parvenue à se fixer de nouveaux objectifs pour se remotiver.

 » J’ai commencé la natation synchronisée à l’âge de 6 ans. Cette année, mon objectif était de participer à la Comen, en catégorie cadette, une grande compétition internationale. Avec mes parents, on appelle ça les mini-jeux Olympiques, mais malheureusement je ne peux plus la faire. Quand j’ai su qu’on n’allait pas reprendre la compétition, j’ai été anéantie. La situation m’a beaucoup touchée et rendue triste. Heureusement que mes parents, mon frère et ma soeur étaient là pour me soutenir, ils m’ont aidée à ne pas baisser les bras. C’est très important pour moi d’avoir le soutien de ma famille. Les coachs sont là aussi pour nous aider à garder la tête haute, ils sont très présents et organisent des réunions sur Zoom pour discuter.

Amélie Cattoor, nageuse artistique
Amélie Cattoor, nageuse artistique© DR

Plus tard, je vise les championnats d’Europe Juniors. C’est cet objectif qui m’a remotivée, parce qu’à cause de la crise on a tous un peu perdu la motivation qu’on avait au départ. Je me sens toujours aussi triste mais j’essaye quand même d’aller m’entraîner dans les piscines publiques, même si je ne peux pas pratiquer la natation synchronisée (NDLR: la situation a évolué cette semaine puisque Amélie peut désormais reprendre le chemin de l’entraînement, par bulles et dans les piscines qui l’autorisent, ce qui reste compliqué pour les clubs). Ce qui me manque le plus, c’est le sport en lui-même, mais les relations avec mes amies également.

C’est vrai qu’il y a eu des moments où j’ai beaucoup remis en question mes ambitions

Finalement, comme je me suis fixé un nouvel objectif, celui de participer aux Championnats d’Europe Juniors, ça m’a reboostée. Je compte vraiment arriver à mes fins. Plus tard, j’aimerais devenir coach et entraîner des jeunes, en parallèle à mon projet de vie professionnelle, car je ne compte pas me consacrer qu’à la natation artistique. Mon plus grand rêve est d’un jour participer aux jeux Olympiques. Mais pour l’instant, ce que je souhaite c’est retrouver mon sport, pouvoir retourner nager comme avant. « 

Par Roxanne Téjérina et Sabrina Boudiaf

Alessia Corrao, judoka

Originaire d’Herstal, Alessia Corrao, judoka sacrée championne d’Europe chez les U18 en 2019, s’apprêtait à débuter chez les Juniors quand la pandémie l’a stoppée net.

 » J’ai 18 ans et ça fait onze ans que je fais du judo. J’ai commencé car j’étais hyperactive. Du coup, ma maman m’inscrivait à des stages multi-sports. J’ai essayé le judo, j’ai adoré et je n’ai plus jamais lâché, ça m’a canalisée. Chez les Espoirs, en 2019, j’ai remporté les championnats d’Europe et j’ai terminé troisième aux championnats du monde. Au moment où la pandémie est arrivée chez nous, j’allais débuter chez les Juniors. Ma première année est perdue. Au début, je n’étais pas contente d’être à l’arrêt. Mais comme d’habitude on n’a jamais le temps de rien faire, j’ai bien vécu cet arrêt forcé…

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Par la suite, j’ai réalisé qu’au niveau cardio, on était un peu largué. Forcément, j’ai pris du poids. Parce qu’on reste à la maison, on mange, et on ne bouge pas.

Je me suis rendu compte que les conséquences étaient beaucoup plus importantes que ce que j’avais imaginé.

Comme on n’a pas vraiment d’objectif en tête, c’est difficile de rester motivé. Mais ce qui m’aide à tenir, c’est que ça peut reprendre d’un coup. Il faut toujours être prêt parce que ça peut arriver à tout moment. Je reviens de blessure donc je n’y serai pas mais je crois qu’il y a une compétition fin février. Même si on n’en est même pas sûr car ça change tout le temps. Je pense que le fait de faire du judo, qui est un sport qui véhicule des valeurs importantes, m’aide aussi à ne pas me replier sur moi-même. D’autant plus que je vais à l’école, donc je vois du monde, alors que certains ne voient personne. Dans un an, j’aurai terminé mes secondaires. Je veux me lancer dans l’armée et il y a le judo dans un coin de ma tête. J’ai participé aux jeux Olympiques de la Jeunesse, en Argentine, en 2018, et ça a été l’expérience la plus incroyable de ma vie, donc forcément, j’y pense. « 

Cyril Bauduin, gymnaste

Repéré très jeune par la Fédération francophone de Gymnastique, Cyril Bauduin, 17 ans, évolue depuis cinq ans au Centre de Haut Niveau de Mons. Avec l’objectif d’une carrière en tête, le Bruxellois se projette plus sur la reprise de la compétition que sur son arrêt.

 » J’ai commencé la gymnastique vers 3 ans et demi. Au début, c’est de la coordination. Progressivement, on passe à de la gym pure. J’avais au départ 8 heures d’entraînement par semaine. Mais la Fédération m’a repéré et mon engagement a ensuite gagné en intensité, jusqu’à atteindre 28h d’entraînement aujourd’hui. A 12 ans, on n’est pas forcément à l’aise avec ce genre de choix. J’ai écouté mon entourage qui me proposait de tester pour voir si ça me plaisait et puis voilà… ça fait cinq ans que j’y suis. Evidemment que disputer des compétitions comme les championnats du monde, d’Europe ou même les jeux Olympiques, qui représentent l’apogée d’une carrière, me plairait. Vivre de sa passion est un rêve pour tout gymnaste. J’ai fait quelques compétitions à l’étranger. En Autriche notamment, en 2019.

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Et puis avec le coronavirus, ça s’est arrêté. Le premier confinement ne nous a pas épargnés. Physiquement, il a fallu être capable de faire du sport de manière intense dès notre retour à l’entraînement, en juin. Au niveau de la compétition, c’est presque un arrêt total. Je m’adapte en fonction de ce qu’il y a. Je me dis qu’au niveau mondial c’est pareil pour tout le monde, la majorité des compétitions sportives sont à l’arrêt.

Je suis plus dans une mentalité d’évolution que de stabilité, je dois monter mon niveau. La mentalité à adopter pour le moment, c’est quelque chose dont on parle beaucoup avec les coachs. On se dit que c’est la même chose pour tout le monde, qu’il faut rebondir et que c’est ce qui fera la différence avec les autres nations. Il faut essayer de voir le bon côté des choses, on peut encore faire de la gym. On est dans une structure privée, donc on a cette chance de pouvoir s’entraîner que d’autres n’ont pas. C’est vraiment ce que je retiens. « 

Amélie Cattoor, nageuse artistique

Amélie Cattoor, 15 ans, devait participer à la Comen Cup, en natation artistique, une compétition internationalement réputée. Si la nageuse du Brussels Aquatic Syncro Swimming ne cache pas que l’annulation des compétitions continue à fortement l’affecter, la jeune fille est parvenue à se fixer de nouveaux objectifs pour se remotiver.

 » J’ai commencé la natation synchronisée à l’âge de 6 ans. Cette année, mon objectif était de participer à la Comen, en catégorie cadette, une grande compétition internationale. Avec mes parents, on appelle ça les mini-jeux Olympiques, mais malheureusement je ne peux plus la faire. Quand j’ai su qu’on n’allait pas reprendre la compétition, j’ai été anéantie. La situation m’a beaucoup touchée et rendue triste. Heureusement que mes parents, mon frère et ma soeur étaient là pour me soutenir, ils m’ont aidée à ne pas baisser les bras. C’est très important pour moi d’avoir le soutien de ma famille. Les coachs sont là aussi pour nous aider à garder la tête haute, ils sont très présents et organisent des réunions sur Zoom pour discuter.

Amélie Cattoor, nageuse artistique
Amélie Cattoor, nageuse artistique© DR

Plus tard, je vise les championnats d’Europe Juniors. C’est cet objectif qui m’a remotivée, parce qu’à cause de la crise on a tous un peu perdu la motivation qu’on avait au départ. Je me sens toujours aussi triste mais j’essaye quand même d’aller m’entraîner dans les piscines publiques, même si je ne peux pas pratiquer la natation synchronisée (NDLR: la situation a évolué cette semaine puisque Amélie peut désormais reprendre le chemin de l’entraînement, par bulles et dans les piscines qui l’autorisent, ce qui reste compliqué pour les clubs). Ce qui me manque le plus, c’est le sport en lui-même, mais les relations avec mes amies également.

Finalement, comme je me suis fixé un nouvel objectif, celui de participer aux Championnats d’Europe Juniors, ça m’a reboostée. Je compte vraiment arriver à mes fins. Plus tard, j’aimerais devenir coach et entraîner des jeunes, en parallèle à mon projet de vie professionnelle, car je ne compte pas me consacrer qu’à la natation artistique. Mon plus grand rêve est d’un jour participer aux jeux Olympiques. Mais pour l’instant, ce que je souhaite c’est retrouver mon sport, pouvoir retourner nager comme avant. « 

Par Roxanne Téjérina et Sabrina Boudiaf

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