« OMG! Mes parents vont à l’école pour apprendre le rock »

. © iStockphoto

Pour les ados, ça ressemble à un cauchemar: voir papa ou maman jouer les pop stars d’un soir et monter sur scène avec une guitare ou un micro pour reprendre en public quelques standards du rock.

Avant de se frotter aux spectateurs les plus exigeants qui soient, à savoir leurs propres enfants, certains de ces parents apprentis musiciens n’en mènent pas large. « Vous ne voyez pas que je tremble ? » plaisante l’un d’eux, Philippe Chabert-Marcon, inscrit en France dans une école de rock pour parents, la « Park Slope Rock School », qui oeuvre dans l’est de Paris. Une école où ses deux enfants de 11 et 12 ans suivent eux aussi des cours le soir ou le week end.

Pour ne rien arranger, une vraie vedette du rock, le Britannique Jarvis Cocker du groupe Pulp, dont un fils est aussi élève-musicien, assiste à ce concert organisé dans un lieu branché de la capitale française, « La Bellevilloise ».

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Quand arrive le fameux jour, personne ne se fait prier pour se lever et encourager ces parents rock stars, dont certains ne pratiquent leur instrument que depuis quelques mois, dès que résonnent les premiers accords de Born to be Wild.

« Waouh ! Ils ont été vraiment bons ! » s’écrie un peu plus tard Matthew Langlois, 9 ans, soufflé par la performance vocale de sa mère, Michelle, 48 ans.

Quand ce groupe de parents s’est formé, il y a moins de quatre mois, seulement deux de ses membres savaient jouer de leur instrument. Et encore, la guitare « prenait la poussière dans la cave depuis presque trente ans », précise Philippe Chabert-Marcon, également 48 ans.

Pour tous, le déclic est venu quand ils ont vu à quelle vitesse leurs enfants ont appris les bases du rock dans cette école de musique d’un nouveau genre. Une école fondée en 2008 dans le quartier de Brooklyn, à New York, par un musicien américain, Jason Domnarski, et dotée d’une antenne parisienne depuis 2011.

« Les enfants ont tout de suite réussi à jouer, à apprendre ensemble en groupe et ils ont adoré ça », explique Michelle Langlois. « Ça ne ressemblait pas à la façon dont on apprenait la musique avant. Et je me suis dit: pourquoi seraient-ils les seuls à s’amuser ? »

Une relation parents-enfants inversée

Même réaction chez Laura Malone, une informaticienne qui joue de la flûte et de la guitare dans le groupe. « Après avoir vu ma fille jouer dans son groupe et la façon dont Jason travaillait avec les enfants, je me suis demandé pourquoi est-ce que cela n’existait pas quand, moi, j’étais jeune ? »

Lorsque ces cinq nouveaux élèves de plus de 40 ans sont venus le solliciter, Jason Domnarski n’était d’abord pas tout à fait certain que sa méthode pourrait fonctionner aussi bien avec les parents qu’avec leurs enfants. Mais il a rapidement été séduit par leur enthousiasme et leur investissement: « Ils n’ont fait que s’améliorer. »

Le fait que nombre de classiques du rock s’appuient sur seulement trois ou quatre accords facilite évidemment les choses même si, rappelle le professeur, « tout repose sur la façon de les jouer ». L’expérience a aussi le mérite d’inverser la relation parents-enfants: ce sont les rejetons, ayant déjà l’expérience des concerts, qui donnent quelques « trucs » à leurs parents et les encouragent.

Ainsi, le bassiste Luc Heinrich, concepteur de logiciels totalement novice en pratique musicale, a su qu’il tenait le bon bout quand son fils lui a adressé un clin d’oeil pendant qu’il s’entraînait sur son instrument. « Cela n’avait pas de prix », dit-il.

Les mêmes règles de base s’appliquent pour les jeunes et les moins jeunes, souligne Jason Domnarski. « Il s’agit de travailler en équipe, de partager des idées et d’apprendre à trouver le courage de monter sur scène et de jouer devant des centaines de personnes. C’est une expérience fabuleuse. »

Ce que confirme Michelle Langlois, ravie de ce premier concert synonyme de « montée d’adrénaline » et d’émotions qu’elle pensait réservées aux adolescents.

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