La fabuleuse histoire… du masque et du tuba

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Nicolas Balmet
Nicolas Balmet Journaliste

Snorkleurs et snorkleuses de tous pays, ne vous êtes-vous jamais demandé d’où venaient le masque et le tuba qui vous permettent d’aller saluer les poissons et les coraux ? Pas de souci : on vous offre le plongeon dans l’histoire.

On a tous en tête cette image de l’individu planqué sous l’eau, immobile, et qui, pour se cacher d’un ennemi tout en respirant, utilise un tube de jonc. Une scène de film vue maintes fois et qui, l’air de rien, raconte à elle seule l’origine du tuba : cela fait belle lurette que les êtres humains utilisent ce stratagème qui, il faut bien l’avouer, n’a pas eu besoin d’attendre la naissance d’Einstein pour être inventé.

D’Einstein, non… mais d’Aristote, probablement. Il se murmure, en effet, que c’est bien le philosophe grec qui serait à l’origine du tuba. Parmi les mille et une choses qui intéressaient le gaillard, il y avait notamment… la faune : il a rédigé l’ouvrage Histoire des Animaux où il classait soigneusement les êtres vivants en catégories. Pour l’époque, c’était évidemment un travail balèze, qui nécessitait une observation méticuleuse de la terre comme de la mer.

L’histoire ne dit pas à quel moment précis Aristote emprunta la formule « eurêka » à son aïeul Archimède, mais on est aux environs de l’an 350 avant J-C quand il a une véritable révélation en regardant un… éléphant utiliser sa trompe comme « tube » pour pouvoir respirer sous l’eau. Un éléphant ? En Grèce ? Disons qu’Aristote est resté très ami avec son ancien élève Alexandre le Grand qui, parti à la conquête du globe, lui ramène des animaux de toutes sortes afin de « faire avancer la science. »

Les maîtres de l’air

Dans ses écrits, convaincu de ne pas se tromper énormément, Aristote mentionnera également la « cloche à plongeur » permettant des explorations ou des travaux sous-marins de plusieurs minutes. C’est néanmoins Alexandre le Grand qui, entre deux invasions, s’attribuera la fabrication de la cloche baptisée Columpha, objet qui reste considéré comme le premier instrument de plongée façonné par la main de l’Homme.

Le « vrai » tuba aura néanmoins encore besoin de quelques siècles pour affiner ses réglages. Tout comme le masque qui, petit à petit, se met à l’accompagner. Au XVe siècle, un certain Leonard De Vinci passe (évidemment) par-là en créant un tube d’immersion qui se révélera beaucoup trop… long et donc, assez peu efficace, les plongeurs s’intoxiquant avec le gaz qu’ils respirent. Au XVIIe, le physicien italien Borelli, lui, imagine un sac de cuir gonflé d’air relié à la bouche du plongeur via un tuyau. On dit même qu’au passage, Borelli invente le premier chausson palmé destiné aux plongeurs – les historiens lui attribuent en tous cas l’invention de la première palme, et on ne parle évidemment pas de cinéma.

Et le snorkeling naquit !

Il faut attendre la fin du XVIIIe siècle pour que le tuba et le masque acquièrent (plus ou moins) la forme qu’on leur connaît aujourd’hui. Après avoir été faits de cuir et de métal, ils s’allègent au fil des décennies. Et si les plongeurs, les vrais, attendront surtout avec impatience les progrès en matière de combinaison ou de bouteilles à oxygène pour s’immerger toujours plus loin dans les abysses, les vacanciers vont opter pour des petites balades aquatiques en basse profondeur. Le fameux « snorkeling », comme on l’appelle. Une pratique apparue dans les années 1940 et qui vient de l’anglais « snorkel » signifiant… tuba.

Certes, plus tard, le film Le Grand Bleu tentera de nous faire croire que le masque et le tuba, c’est pour les p’tits joueurs. Heureusement, personne ne sera dupe, et le snorkeling va conquérir la planète bleue à la vitesse de Flipper le Dauphin. Son atout maître : il offre une façon douce, paisible et peu coûteuse d’aller voir ce qui se trame sous la surface de l’eau. L’activité familiale par excellence quand on s’autorise une petite virée en Egypte, au Mexique ou aux Seychelles. Mais aussi un exercice indispensable pour quiconque rêve un jour de participer à Koh-Lanta – attention, toutefois : si vous ajoutez un harpon à votre séance d’entraînement, merci d’essayer, autant que faire se peut, de ne pas blesser vos enfants.

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