Le rap, 40 ans et toutes ses dents (en or)

© DR
Mathieu Nguyen

Ça ne rate jamais: chaque fois qu’un incident implique de près ou de loin un rappeur, une poignée de commentateurs et d’élus sort son tromblon pour dézinguer ce genre musical, le soupçonnant d’abrutir et/ou de pervertir notre innocente jeunesse.

Depuis longtemps familier, ce couplet reste le même que celui entonné il y a plus d’un demi-siècle au sujet d’Elvis ou de Mick Jagger, accusés de semblables turpitudes par les censeurs, gardiens de la morale et autres pisse-vinaigre chroniques. La seule différence, c’est que le rock a assez rapidement acquis une respectabilité que le rap se voit encore trop souvent refuser.

On devrait pourtant s’étonner que ces sempiternelles réprobations aient encore cours de nos jours, alors même que le Rapper’s Delight du Sugarhill Gang (photo), sorti le 16 septembre 1979, célèbre justement ses quarante ans. Depuis ce carton originel, le hip-hop s’est hissé vers les sommets, jusqu’à devenir le style musical le plus vendu et le plus écouté au monde. Il est entré au musée, dans les galeries et universités – Rapper’s Delight a même été ajouté à la Bibliothèque du Congrès, en qualité de patrimoine sonore américain.

L’air de rien, Dr. Dre, Snoop Dogg ou Jay-Z ont cinquante piges. Et ça doit bien les faire marrer, que certains continuent d’en faire des caisses sur la potentielle menace de chansons ayant déjà déferlé dans les oreilles d’au moins deux générations.

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