Pour les fêtes, voici 20 vins  » coups de cour « . Et, aussi, de savoureuses alliances gourmandes.

Vins blancs

1. Côte-de-Beaune 2001 Joseph Drouhin, 13,50 euros, De Coninck. Tél. : 02 353 07 65.

L’appellation côte-de-beaune est réservée aux vins nés dans la commune de Beaune, le plus réputé étant le Clos des Mouches. La majorité des jeunes vignes du Clos des Mouches, complétées de plants adolescents d’autres premiers crus, participent à cette cuvée. Elégante (la griffe Joseph Drouhin), évoquant agrumes et notes beurrées, soupçon de torréfaction et souvenir vanillé d’un élevage dans le chêne, elle joue le fruité et la persistance. Servir à 11-12° C avec coquilles Saint-Jacques, crustacés grillés, poêlés ou à la nage, poisson sauce mousseline.

2. Coteaux-du-Layon 2001  » Cuvée Vieilles Vignes « , Sauveroy, Pascal Cailleau, 9,05 euros, Carrefour.

Lorsque Pascal Cailleau s’installe, en 1947, il ne possède qu’un hectare. Aujourd’hui, Francis Cailleau en exploite 27 et s’honore d’une kyrielle de récompenses. Répartie sur 25 communes bordant le Layon, l’appellation célèbre le cépage chenin (comme à Savennières ou à Vouvray). Cultivées selon les normes de Terra Vitis, respectueuses de l’environnement, ces  » vieilles vignes  » développent des arômes de coing, d’acacia et de miel. Fin, long, moelleux sans overdose, ce 2001 possède une note fraîche qui allège la dégustation et les recettes de foie gras.

3. Côtes-de-Bourg blanc 2002  » Grains Fins « , Château de la Grave, 7,95 euros, France Vineco. Tél. : 064 55 48 66.

Un vin blanc dans l’appellation côtes- de-bourg, voilà qui ne court pas les linéaires. Issu d’un assemblage original des cépages blancs de sémillon (70 %) et de colombard, il subit une vinification à basse température et un élevage durant six mois en barriques neuves. Fin et complexe, il évoque les agrumes, la pâte d’amande, une touche de tabac et de bois exotique. Celui-ci revient dans une bouche fraîche (citron, pamplemousse) et équilibrée. Servir à 10-12° C, avec coquillages, langoustines rôties, poissons grillés ou meunière.

4. Givry 1er cru  » Crausot  » 2001, François Lumpp, 17,99 euros, Terre & Vin. Tél. : 02 652 33 57.

Sur des coteaux très calcaires exposés au sud-ouest à 6 km de Mercurey, François Lumpp cultive des chardonnays de 22 ans. Vinifié en barriques de chêne (un quart sont neuves), ce premier cru est délicieux sous sa robe à reflets verts. Noisettes, fruits blancs, agrumes fins et une note toastée glissent dans une élégante matière, joliment galbée et fraîche pour escorter poisson en croûte de sel, homard grillé.

5. Saint-Aubin 1er cru Murgers des Dents de Chien 2001, J-M. Boillot, 19,30 euros, Pirard. Tél. : 067 77 31 01.

Premier cru jouxtant puligny-montrachet, les Murgers des Dents de Chien défend une flatteuse réputation. Vinificateur coté, et dans le vignoble depuis 1971, Jean-Marc Boillot traque l’expression des terroirs. Des fragrances de guimauve, de bois ancien bien astiqué, mais aussi de fleurs jaunes et de fruits exotiques survolent une complexité aromatique qui épouse une ampleur un tantinet chaleureuse en finale. Frais, mais non glacé, il accompagne coquilles Saint-Jacques aux cèpes, gratin de fruits de mer, ris de veau poêlés.

6. Vin de Savoie Apremont 2002, Les Rocailles, Pierre Boniface, environ 7 euros, Poissonnerie Claes-Stroobants. Tél. : 02 733 55 42.

Jacquère et altesse se disputent la primauté des blancs de Savoie. Tous deux détestent les rendements abusifs qui les figent dans l’anonymat. Ce n’est pas le cas ici. Né sur des sols tourmentés au pied du mont Granier, le jacquère confie légèreté et fraîcheur florale à cet Apremont idéal avec poissons frits, grillés ou meunière. Sa vivacité naturelle plaît aux huîtres, et en particulier aux plates.

Vins rouges

7. Chambolle-Musigny 1er cru 2000,  » Aux Echanges « , Leymarie, 24,50 euros, Mestdagh.

Le pinot noir s’épanouit dans ce premier cru de la Côte-de-Nuits. Fin et soyeux, sous une intense robe rouge pivoine, il distribue fruits frais (cassis, framboise et cerise), vanille et épices dans une matière svelte et longue. De beaux tanins serrés ne gênent pas une souplesse qui se prolonge avec distinction et se clôt sur une touche mentholée. Servir en carafe, à 15-16° C, avec chapon, dinde aux marrons, faisan rôti.

8. Châteauneuf-du-pape 2000, Château La Nerthe, 21,80 euros, Tricot. Tél. : 071 35 88 00.

Le château de la Nerthe gère 90 ha d’un seul tenant sur des sols d’argile rouge et de galets roulés. La demi-douzaine des cépages sollicités (l’appellation en autorise 13) sont égrappés, subissent une longue macération puis un vieillissement en fûts de chêne de l’Allier, renouvelés tous les quatre ans. Des fruits mûrs et une sarabande d’épices déboulent dans une bouche généreuse, souple et persistante pour, à 15° C, accompagner agneau aux herbes, civet de marcassin, tajine.

9. Côte Rôtie 2000,  » La Sarrasine « , Domaine de Bonserine, 28,65 euros, Catulle. Tél. : 02 426 61 00.

La côte rôtie, le cru le plus ancien de la vallée du Rhône, se découvre au niveau de Vienne, sur les coteaux de la rive droite. Le domaine de Bonserine exploite 10 ha et des cuvées haut de gamme. La Sarrasine impressionne par sa complexité, sa structure et un boisé sensible, mais de qualité. Cinq à six ans de garde lui feraient le plus grand bien. Les curieux la présenteront en carafe. Sous un boisé hérité d’un élevage de dix-huit mois (la moitié des tonneaux sont neufs), on découvre des touches de bois exotique, vanille, fumé, grillé, épices et fruits noirs. Savoureusement charnu, long, il fera merveille avec canard sauvage, bécasse rôtie, viande sauce périgourdine.

10. Crozes-Hermitage 2001, Domaine de Thalabert, Paul Jaboulet Aîné, 17,50 euros, De Coninck. Tél. : 02 353 07 65.

Fondée en 1834, la maison Jaboulet Aîné caracole parmi les meilleurs faiseurs de la vallée du Rhône. Récoltés sur des sols alluvionnaires dus à l’érosion de la colline de l’Hermitage, les raisins syrah sont égrappés et vinifiés traditionnellement avec une cuvaison longue de trente jours et un élevage de douze mois dans des fûts de quatre ans. Epatant, ce Thalabert colporte chêne, vanille, fruits noirs et fumé. Ample, généreux et long sur des tanins fruités, il est paré pour la cave. A recommander avec terrine de gibier, gigue de chevreuil, râble de lièvre arlequin.

11. Gevrey-Chambertin 2000, Domaine Bruno Clair, 25,50 euros, Tricot. Tél. : 071 35 88 00.

Vignoble star de la Côte-de-Nuits et même de toute la Bourgogne, la commune de Gevrey-Chambertin jouit d’un renom que la bouteille ne justifie pas toujours. Réputé pour son sérieux et l’équilibre de ses cuvées, Bruno Clair a réussi cette appellation village dans un millésime mythique. Assez légère en couleur, celle-ci s’ouvre sur des fruits rouges (cerise) intégrés à un fin boisé. Caractères qui se répètent dans une mâche relativement facile pour, à 15-16° C, escorter viande rouge, filet de chevreuil, dinde aux marrons.

12. Givry 1er cru 2001, Petite Marole, Domaine François Lumpp, 17,20 euros, Terre & Vin. Tél. : 02 652 33 57.

Cultivés sur des coteaux argilo-calcaires exposés à l’est, les raisins pinot noir de ce premier cru subissent un égrappage total avant une préfermentation à froid, puis une cuvaison de 15 jours. Elevé en barriques (30 % sont neuves), il conjugue les petits fruits noirs, un zeste de violette et de réglisse dans une matière légère et sans maigreur. Servir à 14-15° C, avec noisettes de faon, faisan, carré d’agneau.

13. Graves rouge 2000, Villa Bel Air, 12,58 euros, Yves Catulle. Tél. : 02 426 61 00.

Dans le giron de la famille Cazes depuis 1988, cette propriété retrouve identité et régularité. Aromatique, ce beau millésime signe un parfait équilibre entre le chêne de l’élevage, les fruits noirs, les épices et un souvenir de vanille. Jeune, mais bien dessinée, la bouche se civilise et gaine sa rondeur d’un beau tanin. Un passage en carafe souligne sa chair et rend les tanins plus sages pour honorer grillades, gigot d’agneau, confit de canard.

14. Haut-Médoc 2000, Château Soudars, cru bourgeois, 12,69 euros. Delhaize-le-Lion.

Toujours impeccablement géré par le vigilant Eric Miailhe, ce cru bourgeois, dans un excellent millésime, bénéficie d’un terroir argilo-calcaire riche en fossiles marins. Une importante présence de merlot (55 %) facilite une souplesse charnue traversée de fruits rouges mûrs et d’épices. Bien dosé, le séjour en barriques lui confie des effluves de grillé qui n’importunent pas ses accords avec rôti de veau, suprême de pigeonneau, magret de canard au poivre vert.

15. Margaux 1999, Alter Ego, 39,02 euros, Velu Vins. Tél. : 02 520 60 68.

L’Alter Ego n’est pas le deuxième vin du fameux château Palmer, mais une marque spécifique programmée pour arriver plus tôt à maturité tout en gardant de l’élégance. Rare en médoc, le cabernet sauvignon est largement dominé par le merlot. Issu du même terroir, élevé dans le même esprit avec un élevage en barrique soigneusement étudié en fonction du millésime, il révèle un séduisant équilibre aromatique (vanille, chêne, fruits, réglisse) sur une confortable assise tanique. Faute de pouvoir l’attendre trois ou quatre ans, on le servira en carafe, avec épaule d’agneau, marcassin rôti ou tout simplement une viande grillée.

16. Margaux 2001, Domaine Zédé, 13,20 euros, Pirard. Tél. : 067 77 31 01.

Sans doute parce qu’il jouxte le célèbre château Margaux, sûrement grâce aux travaux et aux efforts de notre compatriote Luc Thienpont, le château Labégorce-Zédé est l’un des crus bourgeois les plus fiables. Qualité qui se retrouve dans son second vin, le domaine Zédé. Malgré sa jeunesse, le 2001 apparaît sur le fruit, nerveux et d’un bel équilibre pour, en carafe, accompagner une pièce de b£uf nature ou avec une sauce bordelaise, une côte de veau braisée.

17. Pauillac 1999, Château Batailley, 23,04 euros, Cinoco. Tél. : 02 410 47 47.

Cette très ancienne demeure emprunte son nom aux combats qui s’y déroulèrent durant la guerre de Cent Ans. Des 94 ha de la propriété, 55 sont consacrés à la vigne ; un tiers de merlot pour deux tiers de cabernet sauvignon. Paré de grenat, ce cinquième cru classé égrène des effluves fruités, épicés, torréfiés et boisés. Marqué par des tanins robustes, il revendique la cave, mais après une bonne aération en carafe, sera apprécié avec une pièce de viande, voire une bécasse et, bien sûr, de l’agneau.

18. Pomerol 2000, Château Chantalouette, 19 euros, Carrefour.

Deuxième vin du château de Sales, dont les 47,50 ha constituent le plus vaste domaine viticole de Pomerol, le château Chantalouette est élaboré avec les cuvées plus légères. Des effluves animaux et un joli fruité inspirent ce bordeaux souple et ample sur des tanins doux et parfaitement adoptés. Agréable vers 15-16° C, il est de bonne compagnie avec filet de b£uf aux truffes, foie gras frais, poêlée de cèpes.

19. Porto Vintage 1999, Quinta de Santa Barbara, 19,50 euros, Mestdagh.

Le porto est un vin muté, un vin dont on a bloqué la fermentation en ajoutant de l’eau-de-vie. Un vintage peut résulter d’assemblage, mais uniquement dans son année. Apte au vieillissement, il peut aussi bouleverser les papilles dans sa jeunesse. Ainsi ce 1999, frangé de violet, naviguant entre plénitude de fruits noirs mûrs et de raisins de corinthe. Très concentré sur des tanins fruités, il fera impression avec canard aux figues, roquefort ou fourme d’ambert et ne craint pas le chocolat. A servir frais entre 12 et 14° C.

20. Saint-Julien 1999, Château Terrey-Gros-Cailloux, 13,58 euros, Carrefour.

De bon augure, la robe soutenue préface un médoc à dominante de cabernet sauvignon. Une virilité placée sous l’harmonie des vins de saint-julien. Sans artifices et près du raisin, il associe notes giboyeuses et fruits rouges à quelques épices. Souple et fruité à l’attaque, il ne semble libérer ses tanins qu’en milieu de bouche. Sans arrogance, ceux-ci soutiennent la finale avec un bel alcool. En carafe, il se distinguera avec noisettes d’agneau, filet de faon, volaille rôtie.

Serge Tonneau

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