La fourrure a retrouvé droit de cité sur les podiums, elle est même l’un des signes distinctifs d’une mode profilée comme  » ethnique  » ou  » tribale « . Ce ne sont pas les quatre s£urs Lamon, aux commandes de Lamon-Nuytens, qui s’en plaindront.  » La fourrure est plus mode que jamais, en particulier le vison, l’astrakan et le renard « , souligne Marianne. Curieuse entreprise que celle-là : un seul point de vente à… Wortegem-Petegem (Flandre orientale) ; un défilé annuel à Audenarde (qui se déroule à guichets fermés) ; un fichier de 33 000 clients, dont certains mettent un point d’honneur à acquérir un manteau en fourrure par an. Chez Lamon-Nuytens, le business tourne à plein rendement. Fondée en 1960 par Gentiel Lamon et Alice Nuytens, l’entreprise suit la mode mais, surtout, les souhaits de sa clientèle. Matières remarquables, qualité parfaite, finitions modernes : pour cette saison encore, le classique côtoie l’audace, notamment dans ce manteau en mouton retourné laissant, par endroits, la peau à nu. L’objectif est très clair : il faut séduire une clientèle plus jeune.

C’est également le pari de Parmentier van Meulebeke, qui a lancé à cet effet la collection Parmentier by Parmentier.  » Le temps où les clients achetaient un manteau en fourrure luxueux pour le laisser pendre dans une armoire est révolu. Aujourd’hui, les gens veulent profiter de leurs achats. Ce sentiment est renforcé par le caractère exclusif de nos manteaux et imperméables. Une attention toute particulière est accordée à la souplesse et à la légèreté des vêtements afin d’accroître le sentiment de confort « , explique Christian Parmentier. Parmentier van Meulebeke est forcément née à Meulebeke (Flandre occidentale), où est toujours établi son atelier de production. Elle a célébré en 2002 son 40e anniversaire.  » Nous nous positionnons très clairement comme fabricant-créateur belge de vêtements de luxe et ce label est perçu comme un « plus » par la clientèle internationale qui visite nos magasins de Bruxelles (lobby de l’hôtel Hilton) ou de Knokke « , estime Christian Parmentier.

C’est au milieu des années 1990, en pleine période  » antifourrure « , que Walter Lecompte lance sa collection Fur for @ new generation. Virage sec vers l’univers de la mode pour ce spécialiste bruxellois de la fourrure, qui défile deux fois par an, possède des showrooms à Paris et Milan et collabore avec différents stylistes et maisons réputées (José Enrique Oña Selfa, Christophe Coppens, Gerald Watelet, Delvaux, etc.). Depuis quelques années, Walter Lecompte fabrique aussi des accessoires en fourrure pour Ann Demeulemeester, Dries Van Noten, Chanel et Loewe. Il entretient des contacts étroits avec le Saga Design Center de Copenhague, au fait des dernières évolutions techniques du secteur.

Le savoir-faire des fabricants belges dans ce créneau des matériaux nobles û fourrure, mouton retourné, daim, cuir û n’est plus à démontrer. Lorsque Olivier Strelli décide de lancer une ligne  » cuir « , c’est à Alcodin (Bruxelles) qu’il s’adresse. Mais l’on peut aussi épingler le parcours réussi de Gruno & Chardin (Wauthier-Braine). Spécialiste du vêtement en cuir, Gruno & Chardin a cartonné dans les années 1980. En 1988, son patron, René Grunchard, amorce une diversification avec la collection pour jeunes Zino & Judy, au départ de laquelle il crée une ligne mixte (Vision) et une ligne féminine (City). En 1997, celle-ci est rebaptisée ZNJ : elle cible une femme un brin aventurière et farouchement sexy. Cuir et daim en sont les matériaux pivots, mais les silhouettes se complètent avec d’autres matières sophistiquées. Pour cet hiver, un subtil jeu de smocks, de plis, de lacets, d’asymétries conforte l’image sauvageonne de ZNJ. La ligne est complétée par une ligne sport ZNJeans et par une ligne plus festive Just Zino (tops décolletés, robes floues aux détails coquins).  » Chaque année, nous pénétrons de nouveaux marchés, européens ou non. Nous comptons également sur le développement de notre propre réseau de magasins, tant en Belgique qu’à l’étranger, pour appuyer notre croissance « , indique Karolien Van De Velde, porte-parole de Gruno & Chardin.

Chantal Samson

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