Atelier théâtre des Martyrs, à 1000 Bruxelles. Du 21 décembre au 8 janvier prochain. Tél. : 02 223 32 08.
Antonio Marenzo offre un spectacle solo empreint des senteurs d’Italie et de Belgique, un voyage » en textes et en chansons » entre son pays d’origine et son pays d’adoption, entre les montagnes du Sud – il provient de Molise, près de Naples – et les mines du plat pays, entre le soleil généreux et la pluie abondante. » Sur les 150 textes que j’ai écrits jusqu’ici, j’en ai choisi une vingtaine qui retraçaient au mieux cette idée de voyage « , explique le professeur d’art dramatique. Autobiographie, ce » Che Viaggio » ? » Oui et non. Ce sont des textes personnels, qui font référence à des passages de ma vie, mais en même temps, tout le monde peut s’y reconnaître. Il y a dans ce spectacle un mélange de fiction et de biographie. »
Mis en scène par Didier de Neck et Pierre Hardy, accompagné par le piano de Céline Lory, Antonio Marenzo récite ou chante » Le Pays de mon enfance « , » Le Premier Amour « , » Racines » et tant d’autres textes parsemés d’émotions diverses. » J’ai quitté l’Italie à 9 ans, en 1946. On nous promettait l’argent, la paix, le pain et on a découvert en Belgique la grisaille des mines et de la pluie « , se souvient celui qui fredonne en riant » La Belgique est merdique mais pratique « . Plus difficile à avaler que les caprices météorologiques, il y a l’exclusion et les insultes. » Mais il n’y a aucune agressivité ou misérabilisme dans ce spectacle. Les difficultés, je les ai aujourd’hui digérées et d’ailleurs, j’ai choisi de vivre ici « , note le comédien, qui trouva dans le théâtre la force de résister.
» Che Viaggio » apparaît comme un texte intimiste. Un style qui trouve naturellement sa place dans la petite salle du théâtre des Martyrs, baptisée » L’Atelier « . » Là, nous abordons un répertoire plus pointu, plus complice, où le comédien est avant tout un être humain face au public « , souligne, quant à lui, Daniel Scahaise, directeur du théâtre bruxellois qui existe depuis huit ans.
» Il ne sert à rien de s’enfermer dans sa différence. Il y a des portes ! Si on ose les ouvrir, on découvre un » autre monde » qui, dans l’absolu, n’est pas si différent de ce que l’on imagine. Au lieu de se détruire l’un l’autre, on s’enrichit. » Les mots d’Antonio Marenzo sont simples. Façonnés de tendresse, d’amour et d’humour. En route pour le voyage… Vers d’autres lieux et d’autres gens.