A l’approche de Noël, un couple de pacifistes américains préconisent l’arme absolue pour mettre fin à la guerre dans le monde : l’orgasme planétaire, générateur d’énergie positive !

Prenez votre agenda. Ouvrez-le à la page du 22 décembre. Oui, c’est vendredi prochain. Sans doute travaillez-vous ce jour-là. A moins que vous n’ayez décidé de prendre congé pour consacrer cette journée à votre traditionnel shopping de Noël. Pas de panique : dans les deux cas de figure, le sacrifice qui vous sera demandé à cette date symbolique du solstice d’hiver est tout à fait jouable. Car vous arriverez certainement à trouver quelques minutes de liberté totale pour satisfaire la requête de Doona Sheehan et Paul Reffell, curieux instigateurs du  » Global Orgasm  » ou, si vous préférez, l’Orgasme mondial pour la Paix ( www.globalorgasm.org) !

Partant du vieux principe hippie selon lequel il vaut mieux faire l’amour que la guerre, ces deux pacifistes américains ont imaginé cet événement un peu spécial, histoire d’éveiller les consciences et de donner à la Terre, pour quelques heures seulement, une  » énergie hautement positive  » ( sic). Et ce n’est pas une vaste blague comme le fut jadis ce  » World Jump Day  » (la Journée mondiale du Saut) censée faire dévier légèrement l’orbite de notre planète pour lutter contre son réchauffement inquiétant ( lire Weekend Le Vif/L’Express du 25 novembre 2005).

Concrètement, les organisateurs du  » Global Orgasm  » pensent dur comme fer qu’un nombre élevé de pensées positives liées à un plaisir sexuel quasi simultané peut, je cite,  » modifier le champ d’énergie de la Terre et réduire, en conséquence, les niveaux dangereux d’agression et de violence actuelles « . Bref, si un maximum d’êtres humains acceptent de faire l’amour ce jour-là et se concentrent sur les effets hautement bénéfiques de cet acte de tendresse, la planète tout entière ressentira alors cet immense courant positif et les hommes seront donc moins enclin à reprendre les armes.

Pour appuyer leur discours qu’ils présentent comme tout à fait sérieux, Doona Sheehan et Paul Reffell se réfèrent à un programme de l’université américaine de Princeton, dans le New Jersey, intitulé  » Global Consciousness Project  » ( http://noosphere.princeton.edu). Lancé par une équipe de chercheurs internationaux, cette étude tend à démontrer qu’il existe bel et bien un lien entre la conscience humaine et le monde physique. Je vous passe les détails techniques plutôt ardus, mais, en clair, les recherches de ce groupe de scientifiques démontreraient que des événements majeurs comme les attentats du 11 septembre 2001 ou le tsunami de décembre 2004 auraient, via leur impact sur la conscience humaine dans son ensemble, un véritable effet sur la matière et l’énergie de la Terre. Rien que ça. Dans cette logique, un grand élan d’amour planétaire pourrait donc générer un flux éminemment positif tout autour du globe, flux qui rejaillirait alors, à son tour, sur l’humeur générale de l’Humanité.

Evidemment, la chose est impossible à démontrer. Mais on saluera tout de même la beauté du geste et ce désir de vouloir unir gentiment les corps et les esprits dans un grand orgasme intercontinental. Car même si ce coït organisé n’aura, in fine, aucune influence sur l’énergie de notre bonne vieille Terre, le buzz créé autour de l’événement – grâce à la puissance d’Internet – aura certainement sensibilisé, à lui seul, l’une ou l’autre brebis galeuse. Doona Sheehan et Paul Reffell affirment en effet accueillir, sur leur site, près de 30 000 visiteurs par jour. Connaissant la nature de l’âme humaine, il est peu probable qu’aucun internaute happé par cette bonne adresse ne succombe, l’espace d’un instant, à cette nouvelle version de  » Aimez-vous les uns les autres « , revue et corrigée à la sauce cybernétique. Guerre ou pas.

Retrouvez Frédéric Brébant, chaque lundi matin, vers 9 h 45, dans l’émission  » Bonjour quand même  » de Jean-Pierre Hautier sur La Première (RTBF radio) et également sur le site www.lapremiere.be dans la rubrique Podcast.

Frédéric Brébant

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