Modeste et attachant, Jacques Dessange est le maître de la coiffure parisienne. Dans son livre, il dévoile les clés de son parcours admirable fait de persévérance et d’amour des femmes.

Vous dites avoir  » joué à saute-mouton  » avec les souvenirs…

Je ne suis pas bavard, mais ce livre constitue une thérapie. Grâce à Geneviève Moll, qui m’a aidé à l’écrire, j’ai fait ressurgir des souvenirs oubliés. Les gens connaissent mon nom, mais pas mon visage. Même mes amis proches ne savaient rien de ma vie. Or, le grand homme d’affaires a longtemps été un petit coiffeur.

Quels sont vos souvenirs d’enfance ?

J’ai vécu une enfance magnifique et saine, auprès de parents merveilleux. Ils n’étaient pas riches, mais ils m’ont permis d’être libre.

Votre rêve d’enfant ?

Je ne suis pas un rêveur, j’ai des envies réalistes. Mon père étant coiffeur, je n’envisageais pas un autre métier. Lors de mon arrivée à Paris, à 20 ans, je n’avais pas une grande ambition. J’ai pourtant transformé le rêve de mon père en réalité.

Pourquoi aimiez-vous coiffer les femmes ?

Rendre les femmes plus belles a été ma grande joie. Entre nos mains, elles révèlent leur vulnérabilité. Aussi, le coiffeur doit-il les rassurer et respecter leurs désirs. Voir leur satisfaction dans le miroir est le plus beau compliment.

D’après vous, qu’est-ce qui fait la beauté d’une femme ?

C’est un tout. Un beau visage ou une belle paire de jambes ne suffisent pas. L’élégance et la distinction sont bien plus importantes. La beauté n’est pas seulement dans le paraître, mais dans l’être.

Qui incarne pour vous  » la  » femme française ?

Brigitte Bardot est la plus belle femme que j’ai rencontrée.

Votre fierté ?

La notoriété que mon nom laisse dans les esprits. Ce livre aspire d’ailleurs à laisser une trace.

Avoir plus de 80 ans, c’està

L’étonnement d’être toujours là. A 70 ans, mon but était de voir l’an 2000. A 80 ans, je n’ai plus beaucoup de cheveux, mais ce n’est pas une date butoir. Quand je ressens de petits maux partout, je m’inquiète. Mais la vie me porte, alors j’en profite encore un peu.

Votre plus grand luxe ?

Privé de soucis d’argent, je ne vis que dans le luxe et le confort. Cet appartement, près des Champs-Élysées, est à mon goût. Etre entouré de ma femme, mes amis et mes objets est un bonheur.

L’objet qui vous tient à c£ur ?

Le billard, il évoque mon enfance dans le bistrot de ma mère.

Votre £uvre d’art favorite ?

Je n’en ai pas vraiment, si ce n’est un tableau de Christo ou les Violons d’Arman. Quel regret de ne pas être devenu collectionneur. César était un grand ami, or je n’ai rien de lui.

Une passion ?

Copieur d’£uvres d’art… Je peinsà la manière de Basquiat ou de Malevitch.

Votre mot préféré ?

La passion. Je la mets dans tout ce que je fais. C’est le nerf de la vie, elle va de pair avec l’envie. Le pire : n’avoir envie de rien.

70 000 femmes par jour, par Jacques Dessange et Geneviève Moll, Jean-Claude Gawsewitch, 222 pages.

Par Kerenn Elkaïm

Entre nos mains, les femmes révèlent leur vulnérabilité.

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